d i x - s e p t

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Point de vue d'Amanda


Il est prêt de vingt et une heures quand j'arrive à mon appartement. J'ai passé ma journée avec Sam et mon père. Notre mère nous a rejoints après le travail, vers dix-neuf heures. Malheureusement, les visites se terminent à vingt heures trente et j'ai dû partir tout comme mon père. Une seule personne a le droit de rester dormir avec un patient et c'est ma mère pour cette nuit.

J'entre dans mon logement et pose mes affaires avant d'aller dans ma chambre prendre des vêtements. Je prends une douche et m'habille d'un simple short et d'un débardeur qui me servent de pyjama. Portable en main, je me dirige vers la cuisine pour préparer de quoi manger. Je mets de l'eau à bouillir et cherche dans mes contacts le numéro d'Antoine. Je clique sur appeler et attends qu'il daigne à me répondre. Sa petite tête de Français apparaît à l'écran au bout de longues secondes d'attente.





— J'ai cru que tu n'allais jamais me rappeler.

— Je fais toujours ce que je dis.

— Hum hum. Comment ça va ? Je veux dire, tu tiens le coup ?

— Oui, ça peut aller.

— Pourquoi mentir ?

— Je vais bien, d'accord ? Je suis juste fatiguée.

— Mentir ne sert à rien avec moi, Amanda. Je le hais de tant forcer. Mais j'ai compris ce qu'il y avait à comprendre par ce mensonge. Pas besoin de lever les yeux au ciel pour me faire comprendre ton mécontentement. Sinon, comment va Sam, c'est ça ?

— Oui, c'est ça. Il est à bout de forces et fatigué. C'est la première fois que je le vois aussi pâle.

— C'est un gaillard, il va se battre.

— Ça fait des années qu'il se bat, je crois qu'il en a marre. Si ça ne tenait qu'à lui, il se serait déjà laissé mourir, avouais-je.

— Arrête d'avoir des pensées si négatives, ça ne fait qu'empirer les choses. Tu es en train de tuer ton moral et de n'avoir que des images noires.

— Dis-moi ce que je dois faire alors ? Parce que là, je t'avoue, que je n'ai pas d'idée.

— Profite de ton frère.

— Tu ne crois pas que c'est ce que je fais déjà ?

— Si c'est ses derniers jours, rends-les mémorables, déclara-t-il.

— Sam ne peut pas sortir de l'hôpital.

— Alors...

— Merde, les pâtes !





C'est sous le rire du châtain que je baisse le gaz de l'eau pour les pâtes. J'ai la poisse, vraiment. Je nettoie rapidement et reprends mon portable.





— Désolé.

— Tu ne finiras pas chef cuistot.

— Oh, tais-toi hein, riais-je.

— Je préfère quand tu ris, c'est beaucoup mieux.

— Arrête ça.

— Oh, mais c'est que tu rougis.

— Antoine !

— J'arrête, j'arrête, promis, mais tu es vraiment adorable quand tu rougis.

THE TRUTH » a.griezmannOù les histoires vivent. Découvrez maintenant