Never out of Styles

Chapitre 34 - Celui qui lui fit aimer Thanksgiving

  ─ Pdv de Joey ─  
(Attention sexe)

La sonnerie retentit seulement deux fois avant qu'Harry ne décroche. Je devine au bruit ambiant qu'il est au volant de sa voiture.

- Salut.

Ma voix est faible. Il faut dire que j'en mène pas large. Je ne sais même pas pourquoi je l'ai appelé et encore moins quoi lui dire. Néanmoins il me met tout de suite à l'aise en me saluant d'une voix enthousiaste :

- Hey, Joséphine ! Quelle surprise ! J'ai essayé de t'appeler mais je tombais directement sur ta messagerie.

Je réalise que son numéro est toujours dans les contacts indésirables. Je comprends alors que ses appels ont dû être automatiquement rejetés.

- Mon téléphone doit avoir un problème...

Je ne suis pas fière de lui mentir, mais lui dire la vérité ne ferais que lui dévoiler l'attirance que j'ai pour lui.

- Cela explique donc le message incompréhensible que tu as laissé sur mon répondeur. Du coup, je suis passé par ton frère. J'espère que cela ne t'as pas causé d'ennuis.

C'était peu discret... Mais j'imagine que ça portait d'une bonne attention, alors je préfère lui répondre :

- C'est plutôt ingénieux le coup du livre oublié.

- Je devais bien trouver une excuse.

- Raison et sentiments... On dirait presque un message caché... remarqué-je voulant lui tirer les vers du nez.

- C'est le premier livre qui m'est venu en tête. Il est sur ta table de nuit depuis le début qu'on se voit, soit tu as du mal à le finir soit tu le gardes précieusement près de toi.

Je trouve ça adorable qu'il ait remarqué ce détail, mais cela ne m'empêcher pas d'être affreusement déçu d'y avoir vu une déclaration cachée. Mon silence le pousse à se justifier une nouvelle fois :

- Je voulais sous-entendre qu'il fallait me rappeler ça a marché je vois.

Je ne réponds rien et l'entends se racler la gorge avant de me dire :

- J'aime bien ta voix au téléphone...

- Ne change pas de sujet répliquai-je instinctivement.

Je réalise que son compliment n'est pas innocent. Je ne sais pas ce que ma voix a de particulier mais la sienne, douce et marqué d'un silence après les mots qu'il choisit avec attention me fait fondre. Son accent anglais ne fait qu'accentuer ce phénomène. 

- Quel était le sujet d'origine ?

- J'en sais rien... Tu m'embrouilles.

-Toi aussi Joséphine, tu m'embrouilles de bien des façons.

J'ai tellement peur de mal interpréter ses paroles que je juge préférable de lui demander de quoi il en retourne :

- Pourquoi  ai-je l'impression qu'il s'agit d'un sous-entendu ?

- Parce que tu as une imagination débordante...

- Vraiment ?

Je ne sais plus quoi dire, je suis bouleversée par un tas d'émotions. mon désir prend le dessus sur ma gêne mais voilà que la culpabilité fait son entrée. Elle est suivie par la crainte que mon absence ne suscite des interrogations autour de la table.