Never out of Styles

Chapitre 9 : Celle qui oublie sa culotte

  ─ Pdv de Joey ─  

Mais quelle conne ! Comment ai-je pu imaginer un seul instant que ce serait ouvert? C'est pourtant évident l'endroit où je suis sorti samedi soir n'est pas le genre d'établissements à faire salon de thé l'après-midi. J'ai beau insister la porte du bar est bel et bien close.

Alors que je songe à faire demi-tour, une mélodie flottante dans l'air retient mon attention. Pas de doute, elle vient de l'intérieur, quelqu'un est là, tout n'est donc pas perdu pour moi. Je frappe une nouvelle fois avec force pour indiquer ma présence mais on semble ne pas m'entendre, rien d'étonnant la musique doit être sacrement forte à l'intérieur pour qu'elle puisse résonner jusque-là.

Heureusement je remarque que l'entrée de service est restée entrouverte et sans me poser plus de question j'en profite pour me glisser à l'intérieur. J'ai beau annoncer ma présence je n'obtiens aucune réponse. J''avance jusqu'au bar et reste stupéfaite par la scène qui se déroule devant mes yeux:

Celui que je redoutais de croiser est là se servant d'un balai comme pied de micro et s'égosillant sur la musique de Flashdance. Le sourire aux lèvres, il danse comme un débile profond sans se prendre au sérieux. Avec son bandana dans les cheveux et sa chemise entrouverte s'il n'avait pas cette voix atroce on pourrait presque croire qu'il était fait pour cela.

Face sa prestation , je ne peux m'empêcher de rire bruyamment trahissant involontairement ma présence. En me voyant, Harry stoppe soudainement tout mouvement. Il me regarde avec surprise puis relâche subitement le balai qu'il tenait entre ses mains comme si le fait que je le vois faire le ménage l'embêtait plus qu'être surpris à jouer les rocks star.

Il me fixe longuement attendant sans doute des explications. Bon sang, je ne peux m'empêcher d'admettre que ce type est diablement même si ma conscience s'empresse de me souffler qu'il n'y a rien de sexy chez les coureurs de jupons de son genre! Ce sont des problèmes sur pattes rien de plus.

Réalisant que je le fixe depuis quelque trop longue seconde déjà, je m'empresse de me justifier du mieux que possible mais ne parvient qu'à bafouiller lamentablement: 

- Désolé je suis rentrée par-derrière vu que je n'y arrivais pas par-devant...

Si je redoute sa réaction ayant conscience d'avoir pénétrer à l'intérieur sans autorisation, le fait qu'il explose de rire après un court instant de réflexion me laisse perplexe. Je ne comprends pas, il devrait être intrigué par ma présence ou même en colère mais non... Il rigole.

- C'est drôle ça m'arrive souvent de dire ça dans un tout autre contexte... peine-t-il à m'expliquer entre deux fous rire.

Je comprends à demi-mot son allusion grivoise mais préfère l'ignorer avant que le rouge de mes joues ne trahisse mon trouble en imaginant précisément ce à quoi il fait allusion. Il me dévisage longuement ce qui me laisse croire qu'il ne me reconnait pas.

- Je suis la fille que tu as traîné en boite samedi soir.

Il s'arrête soudainement de rire. Fronce des yeux comme s'il essayait de se souvenir et ose me demander si on a couché ensemble ce que je réfute aussitôt vexer à l'idée qu'il puisse imaginer que je sois ce genre de fille. En voyant ma réaction, il s'empresse de m'assurer qu'il plaisantait, je ne sais pas si c'est vrai mais je doute toujours qu'il se souvienne de moi.

- Je suis la sœur de Will. La fille au coca... préférai-je lui préciser espérant que mon statut de "petite sœur de son pote" l'empêche de lâcher d'autres phrases suggestives à mon encontre.

- Ha oui Miss Casse-couille me provoque-t-il le sourire aux lèvres en s'asseyant désinvoltement sur le bar.

Apparemment savoir qui je suis ne semble pas freiner ses provocations. Putain ce type est si... exaspérant ! Malgré tout je refuse de rentrer dans son jeu à m'abaissant à lui répondre. Au lieu de cela, je me contente de contempler bêtement ces yeux verts qui m'hypnotisent et me font perdre toute notion du temps.