Une fille pas comme les autres...

Seregon.

Plus tard dans la journée, j'entendis quelqu'un venir. C'était encore cette face de rat de traître et perfide d'Angelo ! Il me regarda de haut et lança :

— Venez Maître, elle est ici...

​Je me collai contre le mur, effrayée. Seregon était juste là ! C'est alors que je le vis pour la première fois.

​Me voici face à face avec celui qui avait trahi les siens, les nôtres ! C'était un ange grand, aux longs cheveux noirs, à la mâchoire de forme carrée et au regard froid et dur. Ses ailes étaient entièrement noires. Il me dévisagea de la tête aux pieds puis, d'un regard intense, me lança :

— Tu as les yeux de ta mère. Elle était si belle, si puissante. Elle me manque tellement...

— Comment pouvez-vous oser me parler d'elle alors que vous me gardez captive ici, dans ce trou ! Crachai-je, furieuse.

— Tu as du caractère, j'aime bien ça ! C'est une qualité rare chez les anges.

​Il entra dans ma cellule et m'attrapa le bras. Je tentai de le brûler, mais rien ne se passa. Il afficha un sourire et me dit :

— Ne te donnes pas cette peine, je t'en prie. J'ai un médaillon avec une pierre de lune !

Il posa sa main sur mon cœur et, tout en me regardant d'un œil méprisant, rajouta :

— Tu as dans tes veines la même faiblesse que ta mère... L'amour pour ces foutus Elfes sylvains !

​Puis, il me repoussa et referma la cage. Il repartit aussitôt avec Angelo. Je les entendais murmurer au loin.

— Sire, relâchons l'autre, cela gardera l'elfe occupé, le conseilla Angelo.

— Oui, c'est une bonne idée, occupes-toi d'elle pendant ce temps !

— Bien, Sire.

​Tout à coup, Angelo revint et sortit Elestel de sa cellule. Elle tenta de se dégager, mais il l'assomma.

— Hé ! Mais qu'est-ce que tu fais ? M'exclamai-je, abasourdie.

— Je la garde sous contrôle, répondit Angelo d'un ton glacial. Et tais-toi si tu ne veux pas goûter à ça ! Ajouta-t-il en brandissant son arme.

Je me tus aussitôt, espérant que j'arriverais un jour à sortir de là...

​Une nuit s'écoula depuis. J'avais perdu tout espoir. Il était évident que Legolas ne viendrait pas, inutile de me faire des idées. Tout à coup Seregon revint...

— J'ai des grands projets pour toi, Sky, me déclara-t-il.

Je le regardai d'une tête déphasée.

— Lesquels ?

— Je vais faire de toi un ange déchu.

— Et qu'est-ce qui vous fait croire que je vais devenir ce genre d'ange ?

Il sourit et me dit :

— Tes ailes ont déjà commencées à se noircir. Regardes !

​Je regardai dans mon dos et laissai échapper un hoquet d'effroi. Il avait raison, les bouts de mes ailes étaient devenus noirs comme du charbon !