Une fille pas comme les autres...

Un an déjà !

Le réveil sonna, et comme souvent depuis mon retour, je râlai désespérément n'ayant pas envie de me lever ! Nous étions maintenant au mois de décembre, le 20... Cela faisait un an déjà, un an que j'étais partie et que j'étais loin de lui.

Il me manqua toujours autant, et malgré le temps son souvenir fut toujours aussi présent en moi. Je dois dire que les photos dans mon portable ne m'aidaient pas à l'oublier. Tout comme la bague ou bien le pendentif...

Mais de toute façon, je n'en ai pas envie ! Je me préparai et descendis en bas, là je croisai ma mère qui déjeuna... Elle m'adressa un petit sourire, je le lui rendis. J'avais beaucoup de mal à faire semblant ces temps-ci, parce que ce rêve que je faisais depuis un mois m'obsédait sans cesse... Ce qui fait que j'ai souvent l'air ailleurs !

Je m'assis donc en face d'elle et elle me demanda d'un air intrigué :

– Comment te sens-tu ?

– Bien. Pourquoi ?

– Je sens que quelque chose te préoccupe...

– Non, tout va bien, je t'assure...

Après un petit moment, elle ajouta :

– C'est son absence... N'est-ce pas ? Tu sais pour moi aussi, ce n'est pas facile... Mais, nous sommes des anges ! Nous sommes fortes...

Je lui adressa un sourire comme réponse. Si elle savait comme j'en avais marre d'être forte. J'aimerais céder, mais je ne peux pas... Et cela me bouffa de l'intérieur ! Ce masque que je dois porter jours après jours, fut devenu lourd ces temps-ci... Elle prit ses sacs et partit faire les courses. Moi, je remontai dans ma chambre.

La journée s'écoula doucement, puis arriva le soir. Le moment que je redoutai le plus, car comme chaque soir la lune sera là. Et moi ?! Moi, je vais lui parler comme tous les soirs depuis un an, mais cela me fis quand même du bien, du moins l'espace de 30 minutes... Ensuite arriva la douleur !

Cela fait des mois que nous avons évités le sujet, mais je pensai que ce soir fut le moment idéal pour en parler. Nous mangeâmes et parlâmes tranquillement de cette fameuse soirée, où le portail s'était ouvert.

Au bout de quelques heures, je remontai dans ma chambre. Ma mère était déjà dans sa chambre. Je m'assis donc près de ma fenêtre, regardai la lune et comme chaque soir, je lui parlai comme s'il m'entendait... :
"Je me demande, comment tu vas ? Ce que tu fais et avec qui ? Cela fait un an déjà que je suis partie et pourtant, tu sais que j'ai toujours aussi mal... Je pensais qu'avec le temps... Mais non ! Je me demande parfois, si je te manque autant que toi tu me manques ? Aujourd'hui, je n'ai fait que penser à ce cauchemar et ces étranges rêves ! Cela fait un mois que je fais toujours ce même terrible cauchemar ! Je n'ai rien dit à ma mère, car comme tu le sais, elle se ferait trop de soucis. Si tu savais comme je me sens vide, j'ai l'impression qu'à part la douleur, je ne peux plus rien ressentir ! Sinon rien de nouveau ici si ce n'est que, je commence à accepter le fait que je ne te reverrais plus jamais... Et pourtant, si tu savais à quel point je t'aime ! ".

Mes larmes commencèrent soudainement à tomber, puis j'aperçus que le vieux voisin de la maison d'en face m'observait ! C'était un vieillard toujours aux aguets derrière sa fenêtre ! Je détestai ce type, il avait l'air vicieux...

Je décidai donc de tirer les rideaux et d'aller me coucher... C'est à ce moment-là que mon rêve se manifesta encore... : J'étais dans la forêt de l'autre monde, assise sur le bord d'une falaise, avec au loin un magnifique paysage ! Au soleil, j'étais vêtue d'une magnifique robe rouge, je profitai des rayons de ce dernier, puis je regardai derrière moi. Legolas me rejoignit vêtu de blanc, il était magnifique. Il s'assit à ma droite, nous restâmes assis pendant un moment à regarder l'horizon... Puis à un moment le vent se leva brusquement, les nuages recouvrirent le soleil, le temps s'assombrit ! Je regardai Legolas qui se leva et disparût dans la brume, qui s'était levé derrière nous... Un sentiment d'angoisse m'envahit soudainement. Puis, une silhouette s'avança vers moi dangereusement. Mon père Othar ! Il me regarda et avait l'air fou de rage après moi ! Pourquoi ? Je n'en savais rien, malheureusement... Et seule une phrase émana de lui, un peu comme un murmure : " Tu l'as choisi, alors péris ! ". Je fus totalement incapable de bouger, tétanisée. Il saisit un de mes saïs et me transperça le ventre ! Après chaque cauchemars, d'habitude je me réveillai en sursaut et en sueur, mais pas ce soir-là ! Ce soir-là, j'étais à terre et regardai en face de moi. Je remarquai soudainement que Legolas fut plus loin à terre... Je rampai jusqu'à lui et vis avec surprise et tristesse qu'il gisait sans vie, un couteau planté dans le dos !