Une fille pas comme les autres...

Et maintenant ?

Je restai allongée avec anxiété suite à l'examination d'Elrond. Après m'avoir longuement auscultée et questionnée, il en conclut que ni moi, ni Sergeon ne pouvons tuer l'autre sans risquer de mourir également.
Cela dit, ce sort aurait un seul point faible, selon ses dires. Si un des parents décidait de rompre le lien, le sort s'annulerait de lui-même, car il serait jugé comme impur.
À ces mots, Gandalf se hâta d'aller chercher ma chère mère en compagnie d'Idril.
Comme elle peut me manquer !

Au bout d'une heure, je décidai d'aller prendre l'air au kiosque. En arrivant, je remarquai la présence d'Elestel et Legolas, visiblement en pleine discussion. Bien que je n'aimais pas trop ça, je me cachai aussitôt et me mis à les écouter discrètement.

Elestel sembla hésiter avant de commencer :

- Legolas.. si tu savais comme tu m'as manqué... Je, je t'aime toujours, tu sais. Mais je le vois bien dans tes yeux. C'est.. c'est elle, n'est-ce pas ?.. J'ose espérer qu'elle a conscience de la chance qu'elle a d'avoir pu conquérir ton cœur. Mais comment exactement cela s'est-il passé ?

"C'est de moi qu'elle parle ?" songeai-je, ne sachant plus trop quoi penser. Néanmoins, je ne bougeai plus, captivée par leur conversation.

Legolas répondit d'un ton ferme et décidé :

-Je t'ai longtemps attendue, Elestel. Quand j'ai appris la nouvelle de ta prétendue mort, je suis parti en mer pendant vingt ans. Ça a pris du temps avant de me remettre, je croyais dur comme fer à cette histoire ! Mais.. une fois ma douleur enfin apaisée, je suis revenue. Mon père m'a envoyé à Fondcombe afin de s'assurer de la présence de la princesse disparue. C'est là que je l'ai rencontrée... Elle semblait si... si fragile, si perdue, mais en même temps, elle avait en elle un courage à toute épreuve, admirable... En quelques jours, elle m'a beaucoup apporté, elle m'a transporté, elle m'a comme envoûté à un tel point que ma vie sans elle m'est devenue inimaginable ! Oui, je l'affirme, car à présent c'est une certitude, je suis tombé éperdument amoureux d'elle !

À ces mots, je manquai de glisser par terre de surprise. Mon cœur commença à s'emballer, mes mains devinrent moites, je sentais ma face devenir rouge. Je restai plantée là, me demandant comment allait réagir Elestel.

Celle-ci regardait Legolas avec inquiétude.

- Je suis heureuse que tu sois passé à autre chose, mais.. voyons, Legolas, es-tu fou ? Un elfe et un ange... Ton père n'a déjà pas voulu de moi, une vulgaire mortelle, alors que penses-tu qu'il fera si tu lui présentes un ange ? Tu le sais très bien, il préférera la tuer plutôt que de te voir lié à elle !

Elle prit une pause et fixa Legolas à nouveau. Je ne pouvais voir son expression, étant donné qu'il me tournée le dos, mais il ne devait pas sembler disposé à l'écouter, car Elestel reprit avec un ton fort et un peu désespéré :

- J'ai été épargnée par miracle, mais il ne recommencera pas ! Pas une deuxième fois ! Si tu la choisis, c'est la fin de votre lignée à tout les deux ! Les anges et les elfes ne peuvent pas avoir d'enfants ! Ne vois-tu donc rien ? La nature elle-même l'interdit !

- Alors je partirai d'ici ! Je partirai dans son monde, avec elle.

Les papillons dans mon ventre disparurent, remplacés par d'effroyables remords. Mes pensées envahissaient mon esprit, je n'arrivais plus à penser clairement.