Chapitre 4

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     Nous sommes tout les deux descendu du bus puis on s'est dirigés vers le bureau de l'assistante sociale.

-Bon je te laisse là, moi j'ai cours de chimie. Jimmy s'est retourné puis il est allé par la droite.

     Franchement je me demande pourquoi moi je fait encore des rêves là-dessus, alors que les autres eux, ont déjà tracé un trait sur ce qui s'est passé.
     Pourtant on a tous perdu des personnes proches.

-Y a pas de raisons que je sois la seule à traîner dans le passé !!

     Sans y faire attention j'ai dit cette phrase à voix haute.
     J'ai donc immédiatement regardé au alentours pour voir si quelqu'un m'avait entendu, et là, j'ai vu l'assistante sociale.

-Oups...

     Habituellement je fais toujours bien attention à ne rien dire de trop précis à cette femme et là je viens de me trahir...

-Tiens Eva! Je ne pensais pas te voir aujourd'hui. Mais bon, ça va de soit, entre!

     J'entre donc dans son bureau flippant, avec tout ces portraits lugubres, qui quand tu les regardes ça te fais froid dans le dos, sans oublier toutes ces statuettes ignobles qu'elle entrepose sur ses étagères.
     Franchement je me demande bien ce qu'elle peut leur trouver..

-Tu veux un verre d'eau ou quelque chose de ce genre ? Je détourne mon regard de sa décoration pour le plonger dans ses yeux.

-Oui s'il vous plaît.

     Elle est allée le remplir, puis elle me l'a passé.

-Eva? Lorsque j'ai ouvert mon bureau j'ai cru t'entendre dire que tu avais encore des problèmes avec ce qui s'est passé. Tu m'avais pourtant dit que c'était terminé, non?

     Re-oups...
     Effectivement je me suis fait démasquer...

-Heu... non tout va bien..

     Elle s'approche de moi et me regarde droit dans les yeux

-Tu sais très bien que je peux t'aider Eva. Pourquoi ne pas vouloir te confier? Beaucoup de jeunes ont eu des cas semblables au tiens. Et ils s'en sont sortis grâce à la confiance, ils se sont confiés Eva. Moi je suis là pour t'aider à sortir de cette mauvaise passe et tout ce que tu me diras restera strictement entre toi et moi. Tu es vraiment sûre que tu ne veux rien me dire ?

     Je suis restée bouche béé face à son discours, j'ai eu envie de tout lui dire.
     Mais finalement je me suis restreinte.
     Si jamais elle m'envoie dans un hôpital psychiatrique je serais condamnée à passer mes journées avec des fous qui me rendront véritablement folle et des médecins qui me doperont aux médicaments.
     Je suis peut-être un peu paranoïaque mais je préfère ne pas prendre de risque.

-Non je suis désolée.. mais ne n'ai vraiment rien à dire.

     Elle me regarde un peu surprise.

-Dans ce cas, pourquoi étais-tu devant ma porte si tu n'as rien à me dire?

     Je l'ai à mon tour regardée d'un air surpris, puis je lui est dit la première bêtises qui me passais par la tête. 

-On m'a bousculée et mes livres son tombés devant votre porte.

     Je n'avais pas de livres, soit-dit-en passant.
     Elle n'a pas riposté. Il y a d'abord eu un petit moment de silence puis elle s'est levée et à ouvert la porte.

-Dans ce cas tu peux y aller, fais bien attention à toi. Et si jamais tu as besoin de te confier tu peux venir quand tu veux.

     Je suis donc sortie.
     Après être passé devant elle je me suis quand même demandé comment j'avais réussi à lui faire gober tant d'âneries.
     C'est tout de même une professionnelle du côté psychologie...
     Je me suis redirigée vers les cours.
     Après m'être mise dos à la porte j'ai cru l'entendre se rouvrir mais je n'ai pas regardé par peur qu'elle me fasse signe de revenir.
     J'ai presque senti son regard sur moi...

J'y arriveraisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant