Jane Windia et la Chambre des Secrets

33- Le crochet du Basilic

Nous avions réussi. Il était mort. Le monstre était à terre. Il était battu. J'avais réussi à prendre sur moi. J'avais réussi à le combattre sans m'évanouir. J'avais réussi à le tuer. Nous avions réussi.

Je regardais le Basilic figé sur le sol mouillé, le sang dans ses yeux, la gueule ouverte. Je n'y croyais pas. Il avait fallu un coup d'épée pour le terrasser. Un coup d'épée, et il était mort. Mort sous mes yeux. C'était irréalisable et pourtant si vrai.

Soudain, la douleur à mon bras me ramena à la réalité et je m'écroulais à terre, sentant mes jambes me lâcher. Que m'arrivait-il ?

Je jetais un regard à Harry et le vis dans le même piteux état que moi. Il se tenait le bras et en arracha le crochet du Basilic. Le crochet du Basilic...

Soudain, une pensée terrifiant me traversa l'esprit. Certains serpents sont connus pour être venimeux... Et si le Basilic l'était aussi ? Cela voudrait dire que mon ami s'est fait empoissonné ? Et vu que je suis connecté avec lui et que je ressens tout ce qu'il ressent... Moi de même...

Non ! Impossible ! Il ne peut pas en être ainsi ! On ne peut pas être contaminés par le venin !

Et pourtant... Mes pensées étaient déjà de moins en moins claires et ma tête devenait aussi lourde qu'un bloc de béton... Impossible.... c'était impossible.... Pas nous...

On descendit la sculpture doucement mais je me sentais engourdie. Mon cœur battait lentement dans ma poitrine et j'avais mes paupières qui tentaient de se fermer toutes seules.

Je fus obligée de m'accrocher à Harry pour ne pas chuter une seconde fois, mais lui même tenait à peine debout. Chaque mètres étaient de plus en plus difficiles à franchir.

Cette fois, ma tête se mit à tourner et Harry s'écroula à terre en lâchant l'épée.

Je m'étalais face à ses côtés et gémissais de douleur en sentant la souffrance parcourir mon bras meurtri.

-Remarquable, n'est ce pas ? ricana Tom. La rapidité avec laquelle le venin du Basilic se répand dans les veines... Il doit vous rester un peu plus d'une minute à vivre.

Une minute. Une misérable minute. Qui l'aurait cru ? Qui aurait cru que nous allions mourir si bêtement après avoir terrassé un monstre ?

-Tu vas bientôt rejoindre ta chère mère au Sang-de-Bourbe, Harry. Et toi ta misérable mère morte dans un accident stupide, Jane, reprit le sorcier.

Quoi ? Qu'est ce qu'il racontait ? Ma mère avait été tuée par un de ses partisans.... pas par...

Mais la douleur à mon bras qui avait progressé et atteignait maintenant ma poitrine m'arracha un cri et embrouilla mes pensées tandis que Harry faisait de son mieux pour tâter la main de Ginny qui était toujours endormie.

-C'est drôle, ironisa Tom. Les dégâts que peuvent faire un petit journal idiot, en particulier quand il tombe entre les mains d'une petite idiote.

J'aurais bien voulu me jeter sur lui et lui refaire le portrait, mais j'arrivais à peine à bouger, mon cœur ralentissant de plus en plus.

Je vis Harry s'emparer du journal et je fronçais les sourcils. Que s'apprenait-il à faire ? Il s'empara du crochet du Basilic et je lui retirais des mains, comprenant ce qu'il manigançait.

C'était à moi de le faire. Je devais me venger. C'était à moi de m'en occuper. C'était sûrement la dernière chose que j'allais commettre dans ce monde, alors valait mieux que ce soit mémorable.

Je brandis le crochet au dessus de ma tête tandis que Tom paniquait.

-Arrête ! s'écria-t-il en se jetant sur moi pour m'en empêcher.