X - Robin

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Je la regarde s'éloigner, son jean moulant parfaitement ses magnifiques fesses, cette femme est un démon ou un ange je ne sais pas.
Elle commence par me paraître sensible, puis d'un coup se retrouve une force venant de je ne sais où. Elle m'intrigue. Beaucoup trop. Tandis que sa silhouette ne devient plus qu'une forme quelconque, je passe nerveusement ma main dans mes cheveux, cette femme va me faire ramer et bizarrement j'aime ça.
On pourrait dire que ce jeu auquel nous jouons peut-être malsain, mais je m'en fiche, quand je veux quelque chose je l'obtiens toujours. Je me détourne alors partant dans la direction opposée de Abigail.
Je sors mon téléphone et compose rapidement le numéro de Jack.

- Monsieur Robin ? demande-t-il en décrochant.

- Vous pouvez venir me chercher à la même adresse que tout à l'heure ?

- Bien sûr monsieur, je suis là dans une dizaine de minutes.

- Parfait. À tout de suite.

Je raccroche, puis m'installe sur le banc qui juxtapose le restaurant. Je commence à traîner sur mon téléphone faisant le tour des articles qui tournent sur mon frère et son futur mariage, ils n'en loupent pas une...
Je soupire en continuant de découvrir toutes les rumeurs qui tournent et c'est insupportable. Pourquoi ma famille est toujours au centre de l'attention ? Ne pouvons-nous pas avoir une vie banale ?
Puis soudain une idée me vient en tête, et si on jouait un peu ?

J'entre le numéro d'Abigail avant de commencer à lui écrire un petit message.

« Les prouesses de ma langue sur votre doigt n'étaient que des avants goûts, elle pourrait très bien en faire des merveilles ailleurs... qu'en dites-vous ? »

La taquiner va devenir mon passe favori temps.

Je la vois déjà rougir après la lecture de mon message, et je me sens fier.

La voiture de Jack se gare devant moi, je range mon téléphone dans ma poche et me dirige à l'intérieur de celle-ci.

- Vous devez aller quelque part ? me demande Jack

- Déposez-moi chez ma mère s'il vous plaît.

- Très bien.

**

Lorsque j'arrive devant la maison de mes parents, je ne peux m'empêcher de soupirer devant cette demeure bien trop imposante.

Pourquoi tant d'exposition...

Je ne me gêne pas et marche dans la pelouse bien tondu, il ne manquerait plus qu'on m'empêche de marche où je veux. Une fois devant la porte je ne perds pas de temps et rentre en criant.

- Salut c'est moi.

Je me dirige alors vers le salon, et mon père arrive rapidement dans mon champ de vision.

- Fait moins de bruit ta mère est au téléphone avec Abigail.

Son nom me fait frissonner, et j'arrive à mieux comprendre le manque de réponse elle n'a pas encore reçu mon message où elle m'a simplement ignoré.
Dire qu'il n'y a même pas vingt minutes j'étais avec elle, si mes parents savaient ça je ne sais pas comment ils réagiront. Mais moi ça me fait bien rire, alors je ne peux m'empêcher de ricaner.

- Qu'est-ce qui t'arrive encore ? soupire mon père.

- Tu as vu la taille de la maison ? tu crois sincèrement que maman pourrait m'entendre ? Puis au lieu de lui parler au téléphone vous ne voulez pas plutôt l'inviter ? Ça ira plus vite, non ?

Ma mère approche, et je suis certain qu'elle a entendu ma dernière phrase car elle lui propose.

- Dites-moi Abigail, après votre rendez-vous vous ne pouvez pas passer à la maison ça irait plus vite non ?

Je ne peux pas entendre ce qu'elle lui dit mais je prie intérieurement qu'elle accepte. J'ai envie de le revoir, de lui demander si mon message a eu un effet sur elle. Je veux la troubler à nouveau, et goûter ses lèvres.

Un vrai puceau qui parle.

Le visage de ma mère s'illumine, et je sais que la réponse est oui.
Encore une fois, j'ai gagné. Quand je disais que j'avais toujours ce que je voulais, la preuve.

Je souris sincèrement avant de dire à mes parents que je monte me changer pour aller faire un saut dans la piscine.
Ça me permettra d'être encore plus désirable quand mademoiselle Abigail pointera le bout de son nez.

Je me dirige alors vers mon ancienne chambre montant deux à deux les marches, avant de traverser le long couloir. J'ai toujours détesté cette maison, elle est beaucoup trop grande pour une petite famille comme la nôtre, mais le fait de s'exposer plaît à mes parents.
Lorsque j'arrive dans ma chambre, je ne suis pas surpris de voir qu'elle est rangée au millimètre près, et je souffle d'agacement.

Je me dirige vers mon ancienne armoire en retirant les boutons de ma chemise que je laisse tomber au sol, avant de débouter mon pantalon et de le remplacer par un short de bain de couleur bleue.
Je passe ma main dans mes cheveux pour les décoiffer un petit peu, et laisse mes affaires comme ça avant de me dirige au sous-sol.
Lorsque Georges et moi avons dix ans, nos parents ont décidé d'aménager le sous-sol en une piscine chauffée. Et souvent après nos heures de cours on se retrouvait dans celle-ci pour passer un peu de temps ensemble, c'était l'endroit où nous nous dévoilons nos secrets, mais aussi où nous avons fait notre première fête. C'était un vrai borbel, et les parents n'en connaissent toujours pas l'existence.
Un sourire vient prendre place sur mes lèvres au moment où ses souvenirs viennent prendre place dans mon esprit, c'était la bonne époque. Celle où nous étions jeunes, innocents, et cons. Complètement con.
C'est à cet âge-là que tout a été chamboulé... Que j'ai perdu espoir, et que depuis je ne fais plus confiance à personne. Lorsque j'arrive dans la pièce je ne perds pas une minute de plus et plonge la tête la première. Je fais quelques allers-retours voulant oublier ce passe douloureux, voulant respirer et revivre à nouveau.

J'ai voulu prendre la fuite de ce monde qui n'est pas pour moi, et pourtant tout est toujours revenu comme un boomerang. J'aurais voulu échapper à tout cet argent qui coule à flots, j'aurais voulu vivre comme les autres et ne pas être celui que l'on prend pour amis alors qu'on n'en veut que pour son argent, mais c'est trop tard. Ma vie est maintenant bien entamée, à vingt-cinq ans, je pense que je ne peux plus changer les choses. J'avais les cartes en mains, et j'ai tout perdu en donnant ma confiance à des personnes qui n'en valaient pas la peine.

Mais étrangement, depuis que Abigail a débarqué dans sa petite tenue de femme fatale, j'ai envie de revivre. J'ai envie d'apprendre à la connaître, et à atténuer ses peurs, de la tenir dans mes bras et de la faire rire, de jouer avec elle mais de ne pas la blesser car c'est la dernière des choses que j'ai envie de lui faire subir. Elle a déjà dû souffrir par le passé, et je pense que je ne devrais pas en rajouter une couche, juste la rendre folle de moi.

Lorsque deux chemins viennent à se croiser le hasard n'a plus rien à voir. Ils étaient faits pour se rencontrer, alors pourquoi pas nous ? Jamais je ne lui ferais du mal, je veux juste qu'elle soit accro à moi, comme je commence à l'être.

Wedding GirlOù les histoires vivent. Découvrez maintenant