Bonus: XX- Abigail

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Mon regard se perd dans cette chambre, ou la luminosité est tamisée. Je vais devoir faire face à l'un de mes souvenirs, un souvenir que j'ai gardé au fond de moi...

- Abigail ? il me demande me sortant de mes pensées.

- Oui, euh oui, tu disais ? je réponds perturbée

- Qu'est-ce qui t'arrive ? Tu n'es pas avec moi...il chuchote.

- Rien, rien, je pensais juste à un truc, rien d'important.

Confie-toi. Ouvre-toi. Dis-lui. Ne garde pas ça pour toi.

- Tu sais que tu peux tout me dire ?

- Oui oui, mais ce n'est rien, t'inquiète pas.

Je mens, comme j'en ai l'habitude. Je ne veux pas qu'il sache tout de moi. J'ai besoin de temps pour m'ouvrir.
J'ai peur...

- Depuis quand vis-tu à San Francisco ? il me questionne

Bizarrement, je me sens soulagée. Je m'attendais à une question tout autre, mais celle-ci me convient.

- Depuis que ma famille d'accueil y vit, je réponds simplement en repensant à ces désastreuses années.

Son regard se pose automatiquement sur le mien, et ses yeux me questionnent.

- Je sais à quoi tu penses, alors laisse-moi t'expliquer, je reprends soudainement.

Il hoche la tête en conservant son regard braqué sur moi. Je prends alors une grande inspiration, avant de commencer mon monologue.

- Lorsque j'avais trois ans, mes parents sont morts tragiquement dans un accident de routine, enfin c'est comme ça que les autorités l'ont renommé, moi je dirais plus que c'était un acte de vengeance, mais bon passons...

Ma voix se brise, et mes yeux deviennent vitreux.
Mes souvenirs me reviennent comme des flashs, et je déteste ça. J'aurai aimé ne jamais avoir à faire a un homme comme lui, qui souhaite que je m'ouvre à lui. Mais j'aurais dû m'en douter, qu'un jour, je m'ouvrirais sur ce passé...

- ... alors durant mon enfance, je n'ai pas arrêté de passer de maison d'accueil, en maison d'accueil, parce que je ne leur rendais pas la vie facile. Je voulais à tout prix être indépendante, et avoir mais vrais parents à mes côtés, mais malheureusement c'était impossible. Jusqu'à l'âge de douze ans, on m'a fait croire que mes parents étaient simplement partis dans une sorte de tour du monde, et qu'ils rentreraient bientôt... mais ce n'était que des mensonges... et ça je l'ai appris par cette femme, Angeline, qui m'a accueilli lorsque je rentrais tout juste au collège, elle n'arrivait pas à me cacher la vérité, alors elle m'a avoué les faits, et jusqu'à ma majorité, j'ai vécu avec elle. Je lui en étais reconnaissante, car elle était la première à ne pas me cacher la vérité. Alors avec elle, je suis restée. Je n'ai pas fait de conneries, et j'ai tout fait pour qu'elle soit fière de moi. Elle et son mari, Henry, vivent ici depuis des années, alors que les autres familles qui m'ont accueilli vivaient dans la périphérie de SF. C'est pourquoi je vis toujours ici, parce qu'au fond, ma famille est ici.

Mon discours me serre le coeur. J'aurais voulu que les choses se passent autrement... J'aurais voulu avoir des parents aimants.

- Je suis désolé, il murmure.

- Pourquoi t'excuses-tu ? je renchéris en fronçant les sourcils.

- Je...

- Je n'ai pas besoin de ta pitié Robin, c'est de l'histoire ancienne, je le coupe.

- Je ne ressens aucune pitié envers toi Abigail, c'est juste que ton histoire m'a touché...

- C'est ce que vous dites tous, mais après vous partez comme des lâches... je chuchote en sentant mon cœur battre rapidement.

- Hey ! il dit en approchant son visage du mien, ne dis pas des choses qui ne sont pas prêtes d'arriver.

- Rien n'est impossible, et tout peut arriver, je souffle.

- Ne pense pas que je vais te laisser filer après ce que nous venons de vivre.

Un mince sourire vient prendre place sur mon visage, et le sien fait reflet du mien. Ce qu'il est beau...
C'est la première fois que j'arrive à m'ouvrir autant avec quelqu'un. J'ai pendant toutes ces années gardées ça enfouit au fond de moi...mais je me sens comme bien dans ses bras. Et le fait de m'être ouverte à lui, me rassure, un petit peu. J'espère juste qu'il n'utilisera pas, lui aussi, les mots contre moi-même.

- Est-ce que tu acceptes de sortir avec moi ? il me questionne soudainement.

Je le fixe, et mes yeux s'agrandissent.

Est-ce une demande ?
Il passe nerveusement sa main dans ses cheveux, et je ne peux m'empêcher de sourire devant son air perturbé. Je suis sûre que ce n'était pas ce qu'il voulait dire, et ça me fait bien rire.

- Enfin aller dîner quoi, il reprend

Je ne peux pas retenir un petit rire.
Ce qu'il est bête parfois...

- Je commençais à avoir faim, alors ta proposition m'enchante bien, je lui réponds alors.

Il me sourit face au ton moqueur que j'emploie, avant de déposer un rapide baiser sur mes lèvres, ses lèvres sur les miennes... et la meilleure des sensations...

Je me lève ensuite, et récupère mes affaires, que je renfile, et lui ne bouge pas. Il reste là, allongé sur ce lit à regarder le moindre de mes faits et gestes.

- Tu peux venir me fermer ma robe ? je lui demande.

Il ne réagit pas directement, et se lève finalement du lit. Son souffle s'abat sur mon cou, et je serais capable de me retourner pour le faire tomber sur ce lit et recommencer à nouveau. C'était tellement bon, et ...
je n'en trouve plus les mots.
Une de ses mains se pose sur ma hanche, celle témoins d'un de mes autres souvenirs, et je frissonne. La dernière fois qu'il a eu le malheur de poser sa main ici, je l'avais giflée...mais maintenant j'ai comme confiance en lui. Il attrape ensuite la fermeture éclair qu'il fait remonter délicatement tandis que mes mains sont dans mes cheveux pour les tenir et éviter de les coincer.
Des frissons parcourent mon corps, et je me laisse aller à cette petite étreinte. Finalement, j'ai peut-être bien fait de le laisser rester à ce mariage. La soirée commence juste, c'est un fait, mais au plus profond de moi...j'espère qu'elle ne se terminera jamais...

Wedding GirlOù les histoires vivent. Découvrez maintenant