XVI - Robin

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Nous sommes maintenant assis, à l'une des nombreuses tables qui se trouvent sous cette majestueuse tonnelle.

Abigail a vraiment sorti les grands moyens.

Quand les mariés sont arrivés, leurs regards étaient remplis de cette lueur de joie, mais aussi de stupéfaction. Il faut dire qu'elle ne s'est pas loupée. Même si Maria avait déjà vu un petit peu de cette décoration, la surprise qui s'est lu sur son visage a automatiquement soulagé son organisatrice. Et Abigail n'arrête pas de sourire depuis.
Son sourire est magnifique. Tout autant qu'elle. Et être assis à côté d'elle sans pouvoir rien faire, est un supplice. Je voudrais lui prendre la main, et l'emmener dans un coin pour pouvoir l'embrasser avec fougue, ou encore aller dans une chambre d'hôtel et finir au lit avec cette femme qui me fait tant fantasmer. En ce moment même elle rigole avec les invités proches de la famille, et son rire résonne en moi comme jamais.

Putain je crois que je suis sous son charme.

Il est peut-être un peu tard pour le remarquer, mais cette femme m'attire plus qu'autre chose, elle me rend fou, à tel point que j'ai l'impression de redevenir cet adolescent que j'étais. Celui qui voulait à tout prix arriver à ses fins avec une fille quelconque et qui profitais de sa carrure pour le faire. J'ai un nom, un nom dont tout le monde parle, mais en étant là assis à côté d'elle, j'ai l'impression d'être personne.
Elle s'en fiche de tout l'argent que j'ai, elle s'en moque de mon nom de famille, elle est tout simplement elle-même avec moi, cet homme de la haute société.
Je déteste ce terme, bien qu'il soit souvent employé, et Abigail aussi, elle n'en a rien à faire de mon nom de famille, et ça mon cœur le ressent. À tel point que là, je suis incapable de penser raisonnablement car elle hante mes pensées, et l'avoir à mes côtés n'arrange rien, absolument rien.

Le repas reste toujours ancré dans la bonne entente, les rires, et les sourires qui se trouvent sur les visages des personnes présentes fait du bien à Abigail, ça se voit, et plus les heures passent plus je la retrouve resplendissante. Sans oublié que cette robe blanche lui va parfaitement bien. Peu à peu, les rires s'atténuent, et la musique commence à prendre place. Au départ, personnes ne se lèvent et les mariés effectuent leur danse d'ouverture de bal. Les invités présents, sourient, crient et le félicitent tout en admirant les deux mariés qui se trouvent au milieu de la piste aménagé par Abigail et son équipe.

Mais moi, mon regard ne se perd pas sur les silhouettes qui dansent, non, mon regard se pose sur cette femme à côté de moi. Pendant le repas, elle m'a très peu adressé la parole, et j'avais l'impression d'être un peu exclu. Puis j'ai compris que je l'intimidais. Puisque quand je la regardais, et qu'elle me donnait un faible regard, elle détournait automatiquement le visage, gênée.

Tu n'as pas à être gênée ma belle...

Tandis que la piste commence peu à peu à se remplir, et que les personnes autour de nous se lèvent aussi pour rejoindre la piste, je ne peux m'empêcher de me rapprocher d'Abigail, et de lui chuchoter à l'oreille.

- M'accorderais-tu une danse ?

Directement son visage s'illumine. Est-ce le moment qu'elle attendait ? Est-ce ce qu'elle voulait ?
Elle tourne doucement son visage vers moi, alors qu'un immense sourire prend place sur mon visage.

- M'autorisez-vous d'être votre cavalière ? demande-t-elle avec un ton détaché, presque joueur.

- C'est effectivement la proposition que je vous ai faite, je réponds en rentrant dans son jeu.

Elle hoche la tête, et mon cœur s'emballe. Je me lève, non pas sans faire de bruit, et lui tend ma main. Elle ne perd pas de temps, se lève, et ajuste sa robe, avant de finalement prendre ma main. Comme la plupart des fois où nos mains se retrouvent liées entre elles, nos doigts se trouvent avec cette facilité que je ne connaissais pas.
Je l'entraîne alors sur la piste de danse, et je relâche sa main, complètement perdu.

Je n'ai jamais eu à faire ce genre de chose. Je ne sais même pas danser, et je suis à tous les coups capable de lui marcher sur les pieds. Elle rigole devant mon air perplexe, et complètement nul, avant d'attraper doucement une de mes mains et de la poser sur sa hanche. Je la sens tressaillir sous mon touché, et je me demande alors pourquoi elle réagit ainsi à ce niveau. Je devrais lui demander. Elle attrape ensuite mon autre main, et la pose de l'autre côté, exactement au même niveau que l'autre, seulement sur le côté opposé. Puis délicatement, elle vient positionner ses mains de part et d'autre de mon cou.

- Alors comme ça on invite une fille à danser, et on est incapable de savoir comment s'y prendre ? murmure-t-elle en se déplaçant délicatement de droite à gauche et d'avant en arrière.

- On ne peut pas être doué partout, je lui réplique alors voulant la charrier.

- Mais on peut être continuellement prétentieux, elle réplique en levant les yeux au ciel.

- Ma prétention te plaît, je lui fais remarquer.

- Tout me plaît chez toi, elle lâche subitement sans réellement s'en rendre compte.

Ses joues rougissent, et mon coeur s'acharne dans ma poitrine. Je remonte alors doucement ma main vers sa joue, et rapproche nos corps l'un de l'autre. Nos respirations se mélangent, mon cœur bat en harmonie avec le sien, et nos yeux sont ancrés ensemble. Le bleu de ses yeux me fascine toujours autant, et je ne peux empêcher les miens de passer de ses yeux à ses lèvres tout aussi tentantes.

La musique continue de tourner, mais j'ai l'impression que mon monde s'est arrêté. Qu'une bulle vient de se former autour de nous, accroché l'un à l'autre, perdu dans le regard de l'autre.
Et alors que je continue de la fixer avec attention, essayant de retenir tous ces magnifiques traits, ses lèvres s'approchent peu à peu des miennes, avant qu'elle ne les pose finalement contre les miennes.
Son gloss, au goût de ne je sais quel fruit se fait ressentir contre mes lèvres.

Si la première fois que nos lèvres se sont rencontrées je prenais les commandes, aujourd'hui c'est elle qui a le dessus et quand sa langue demande accès à la mienne je peux tout sauf refuser. Je me laisse alors aller à cette étreinte, celle que j'attendais depuis la première fois où mes lèvres ont rencontré les siennes. Et je crois que je ne m'en lasserai jamais...

Wedding GirlOù les histoires vivent. Découvrez maintenant