XXVII - Abigail

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J'ai ruminé toute l'après-midi, j'ai essayé de le joindre à de nombreuses reprises, tous en vain. Je m'étais dit, qu'il ne voulait certainement plus de moi, avant même que nous mettons des mots sur ce qu'il se passait entre nous. Puis en fin de soirée, vers vingt et une heures, j'ai reçu un coup de fil de sa mère. Me disant des choses qui m'ont motivé, qui m'ont poussé à sortir de mon lit, essuyer mes larmes, et m'habiller rapidement pour le rejoindre. Je ne savais pas où il habitait, je prétendais savoir, imaginant qu'il vive dans une des maisons de ce quartier huppé, mais je m'étais trompée.

J'avais l'impression d'être impuissante, incapable de ne rien pouvoir faire, et pourtant, j'ai pris mon courage à deux mains, et je suis sortie en pleine nuit, voulant lui parler, voulant à tout prix lui expliquer.
Je ne pouvais pas le laisser partir comme ça. Cet homme est une perle rare, il est un peu comme une pierre précieuse, un diamant important que l'on ne veut pas perdre.

J'ai pendant plusieurs semaines refoulé les sentiments que j'avais envers lui, je pensais qu'il était comme les autres, que notre histoire allait se terminer une fois qu'il m'aurait fait l'amour, mais non. Rien de tout ça ne s'est produit. Mon cœur a souffert de son absence, et le voir dans un état si pitoyable m'a renforcé à l'idée qu'il méritait que je me batte pour lui, c'est pourquoi, à une heure aussi tardive je me retrouve là, devant sa porte, hésitante mais le cœur battant à la chamade.

Comment va-t-il réagir ?
Que vais-je faire ?
Va-t-il seulement me laisser entrer ?
Allons-nous avoir une discussion digne de ce nom ? Va-t-il comprendre les choses que je vais lui raconter ?
Il n'y a qu'une solution pour savoir.

Mon doigt presse alors doucement la sonnette, que l'on entend retentir à l'intérieur, mais aucun signe de vie à l'horizon, je décide donc de toquer à plusieurs reprises, espérant qu'il vienne m'ouvrir.

- Robin, je m'exclame en le suppliant.

Je suis certaine qu'il ne dort pas, et que son coeur bat aussi vite que le mien. Il est là, à quelques mètres de moi, pourtant j'ai l'impression que nous sommes séparés par un océan.

- Abigail, il murmure avec un petit bruit que je suis incapable de reconnaître.

Que fait-il ?

- Robin, je renchéris doucement.

- Qu'est-ce que tu fous là ? il me demande avec un ton grave, celui de l'homme blessé.

- Peux-tu me laisser parler, ouvre-moi cette porte s'il te plaît Robin...

L'intonation de ma voix est suppliante, je veux lui parler, lui expliquer, me confier, m'ouvrir à cet homme...

- Je ne peux pas. Nous ne pouvons pas.

Je soupire bruyamment et mon cœur loupe un battement à l'entente de cette phrase, alors c'est comme ça, il décide de tout laisser tomber maintenant ?

- Pourquoi se priver d'aimer un homme tel que toi ?

Si lui décidé de lâcher maintenant, moi je continue de me battre. Il faut que je lui parle... parce que j'ai besoin de lui, de son amour, de tout.

- Tu ne m'aimes pas... il soupire à travers la porte.

- Comment peux-tu en être si sûr ? Comme peux-tu le savoir ?

Mon cher Robin, si seulement tu savais à quel point je t'aime. À quel point mon cœur t'appartient.
Soudainement, le clic de la porte se fait entendre, il l'ouvre doucement de telle sorte à ce que je puisse rentrer, et la vision que j'ai me brise le cœur.
Il est là, devant moi, à moitié habillé, les yeux fermés. Je m'avance délicatement vers lui, referme la porte du pied, et pose ma main sur sa joue.
Ses yeux restent clos, et je le sens réagir à mon touché, je suis si désolée...

Wedding GirlOù les histoires vivent. Découvrez maintenant