Chapitre 2

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Je passe les portes du lycée pour laisser la chaleur envahir mon corps à la place de ce froid hivernal que je déteste particulièrement. A part les fêtes de Noël où l'endroit est idéal pour s'empiffrer sans que personne ne te dise rien, je ne trouve aucun aspect positif à cette saison. Il fait froid, tu restes donc enfermé chez toi, tu attrapes finalement un rhume lorsque tu vas au lycée, tu dois donc te vêtir d'une dizaine de couches et surtout penser à prendre des mouchoirs, au minimum cinq paquets pour ne pas avoir l'air d'un "gros dégueulasse" comme on le dit.

Je me sens déjà légèrement plus réchauffé et retire l'écharpe qui m'enveloppe le cou. Je me dirige vers le casier bleu marine numéroté 104 pour y prendre les manuels dont j'ai besoin pour la journée et pour y glisser mon écharpe en passant. J'ai installé à l'intérieur de mon casier, un petit miroir pour recoiffer ma chevelure blonde lorsque je le souhaite. Je ne supporte pas que mes cheveux soient décoiffés, je suis un énorme maniaque lorsqu'il s'agit de mes cheveux.

Je me dirige maintenant vers ma salle de cours pour rejoindre Mr Robinson, mon professeur de mathématiques. Je suis le premier à attendre patiemment dans le couloir, comme d'habitude j'ai envie de dire. La plupart de ma classe est toujours en retard, surtout quand on commence à huit heures. Je vois au loin Harriet, Sonya et Aris arriver. Ils se posent juste derrière moi, je peux même sentir la veste d'Aris frotter contre ma main, ce qui a le don de m'agacer. Mais bon, c'est sûrement les trois personnes que je ne déteste pas dans cette classe même si je ne leur ai jamais vraiment parlé.

Les personnes arrivent petit à petit. Mr Robinson passe les clés dans la serrure de la salle de cours et nous fais signe d'entrer dans la salle. J'avance donc vers le fond pour prendre une table seul comme j'en ai l'habitude. Non pas que je sois le genre d'élève capricieux et rebelle qui cherche une position pour dormir durant le cours, mais j'aime juste être seul. Ça fait maintenant six mois que je suis arrivé dans ce lycée car mes... Parents, devaient venir dans cette ville pour leur travail. Ils sont tous les deux avocats et je n'avais pas vraiment le choix, je devais partir. Dans mon ancienne ville j'avais quelques amis mais je reste toujours quelqu'un d'assez solitaire, il m'était assez simple de partir. En plus de ça, j'ai sauté la classe de quatrième au collège où la plupart de ma classe, composée de personnes assez stupides, avait tendance à me surnommer "l'intello".

J'ai donc seize ans et je me retrouve sur ma table au fond de la classe entouré de personnes souvent plus grandes que moi tandis que Mr Robinson ferme la porte de la salle. Il commence d'abord par vérifier si tout le monde est bien présent puis se prépare à nous énoncer son cours lorsqu'un individu ouvre la porte, sans toquer bien sûr. Et comme chaque matin, la même personne. Un grand brun aux yeux couleur whisky avec un petit nez légèrement retroussé. Il a un air rebelle, comme si rien ne comptait vraiment pour lui, désinvolte. La plupart des filles dans la classe, et même de deux ou trois garçons au passage, le regarde comme si il était un dieu. C'est lui, le mec le plus cliché des gars populaires dans un lycée. Plus de la moitié de ce lycée s'imagine le grand amour avec ce gars. Ce gars-là, qui se tape une fille différente tous les jours. Parfois il reste avec la même pendant quelques jours puis finit par la rejeter. Et tout le monde se demande chaque matin à qui cela va être le tour. Durant les récrés, la plupart des regards sont braqués sur le coin fumeur pour observer la nouvelle proie de ce brun ténébreux comme ils l'appellent. Moi, je le trouve juste pathétique, c'est mon contraire et je ne veux aucunement lui ressembler. J'ai sauté une classe, il a redoublé. Il est populaire, je suis solitaire. Il est aimé, je suis oublié. Il est brun, je suis blond. Le voilà, le fameux Thomas Collins.

Il ne lance pas un regard au professeur et s'avance dans les rangs alors que tous les regards sont braqués sur lui. Tous ces regards juste pour savoir à côté de qui il va s'asseoir. Le professeur, étant habitué à son insolence, continue le cours sans se soucier de lui. Je me concentre donc sur le cours ne m'intéressant nullement de la place où va s'asseoir ce perturbateur. Mais alors sans que je ne m'y attende j'entends un murmure dans mon oreille.
"- Alors comme ça on me bloque, Brindille? Et merde... Sérieusement? Il ne pouvait pas poser ses fesses à côté d'une jolie fille qu'il pourrait bécoter. Le voilà qu'il me regarde avec un air moqueur. J'essaie donc de rester assis, impassible, mais au fond de moi je crains Thomas. Il m'a dans le viseur, il m'a prévenu. Mais je ne dois en aucun cas lui montrer mes émotions, cela lui ferait un bien grand plaisir.

I hate(d) him [Newtmas]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant