I hate(d) him [Newtmas]

Chapitre 4

"- Hey Newt! Newt! Je retire mes écouteurs en cherchant du regard la voix féminine qui m'interpelle. Je finis par voir Sonya s'approcher de moi avec Harriet et Aris. Ces trois-là sont vraiment inséparables. Après les avoir salué, Sonya me tire par le bras.
- Tiens Newt, je voulais te présenter quelqu'un, un petit nouveau dans la bande. Elle sourit toujours de toutes ses dents. Cela veut dire qu'ils me considèrent déjà comme leur ami? Ils m'ont donc intégré dans leur bande. Il vient d'arriver. Je te présente Gally. Ce nom m'électrise, ne me dites pas que c'est lui... Pas celui-là... Je ne l'ai pas revu depuis la fin du collège et cela m'allait très bien. Je décide de lever la tête vers lui afin de vérifier si je ne me trompe pas.
- Salut! Newt c'est ça? Il me tend la main et je suis sous l'obligation de la lui serrer afin ne pas éveiller les soupçons de mes trois nouveaux amis. Il sourit lui aussi mais toujours avec son sourire malicieux et ses sourcils bizarres. Il a vraiment fallut qu'il déménage ici?
- On mange tous ensemble ce midi? Demande Harriet avec entrain. Il ne manquait plus que ça... En aucun cas je ne mangerai avec ce gars. Jamais!
- Euh ouais... Fin nan, ma mère veut que je rentre comme on a deux heures pour manger. Sonya a l'air déçue mais au moins personne n'a décrypté mon mensonge. Bien sûr, personne ne se trouve chez moi de la journée, je n'ai pas d'argent pour m'acheter un sandwich et j'ai oublié mes clefs donc je vais devoir rester dehors deux heures sans rien faire. Super. Et tout ça à cause de ce putain de mec.
- Pareil pour moi, mes parents veulent que je rentre aujourd'hui. Pourquoi pas demain?" Les autres hochent la tête et se dirigent vers notre salle de classe ayant entendu la sonnerie retentir. Et comme-ci ma journée n'était déjà pas assez pourrie, Gally est dans ma classe... Jusqu'à la fin de l'année.

***

La sonnerie de midi retentit et je me dirige le plus vite que je peux vers la sortie, ne voulant pas croiser ce con aux cheveux blonds.

Ce matin Thomas ne m'a rien dit. Depuis que je l'ai planté ce week-end il ne m'a plus reparlé, à mon plus grand soulagement.

Je me dirige vers le skate parc vide à cette heure-là et décide de m'asseoir en hauteur. Mais alors que je m'apprête à monter, j'entends une voix qui me pétrifie.
"- Tu me fuies blondasse? J'aurais dû me douter qu'il ne rentrait pas faire un repas avec sa famille ce midi. Maintenant je suis totalement coincé dans ce skate parc.
- Qu'est-ce que tu me veux encore Gally? Il me foudroie des yeux en me lançant un rire malicieux.
- Bah tu vois j'ai déménagé ici et je me disais, pourquoi pas faire un petit tour avec mon boiteux préféré? Des larmes menacent de couler le long de mes joues mais je ne peux pas me permettre cette lâcheté. Il me cherche mais je ne dois pas céder, même si il me renvoie mon passé dans la gueule. Je le vois s'approcher pas à pas ce qui a le don de m'horrifier. Alors tapette, on a toujours peur de moi? Toujours le même petit PD. Je ne peux pas me permettre de le laisser me parler comme ça. Mais en même temps, qu'est-ce que je pourrais faire? Il est musclé, je suis aussi mince qu'une brindille. Il est grand, même deux fois plus grand que moi. Et je suis tellement pétrifié que je n'ose même pas essayer de m'enfuir. Dommage que tu te sois loupé il y a deux ans, la vie aurait sûrement été mieux sans toi. Je n'aime pas parler de mon passé, je n'aime pas y penser. J'aimerais lui dire d'aller se faire foutre, de me laisser tranquille et m'enfuir mais je ne peux pas. Je reste planté au sol, mon sac à la main.

Ses pas se rapprochent de plus en plus et soudain Gally m'attrape le col et me soulève du sol. J'essaie de me débattre comme je le peux mais rien y fait, je n'ai pas assez de force. Gally me jette au sol que je me prends en plein visage. Ma tête me fait mal, trop mal, je n'arrive plus à bouger ni à réfléchir à une façon de partir. Un coup se fait ressentir sur mon ventre, puis un autre, et ainsi de suite pendant des minutes interminables. Gally finit par s'accroupir afin de me mettre un coup de poing en plein sur ma joue. Un autre vient s'abattre sur mon nez. Je ne sens plus mon corps. Je ne sais pas ce qu'à tout le monde à me frapper en ce moment mais j'aimerais que cela cesse. Ma jambe boiteuse aussi me fait atrocement mal. Ma respiration se fait saccadée, je n'en peux plus.
- Si t'en parles à quelqu'un, je dirai ton passé à tout le monde. Tout le lycée saura qui tu es vraiment. Une putain de petite tapette." C'est sur ces mots qu'il décide de me laisser sur le sol, en sang et à moitié conscient de ce qu'il vient de m'arriver. N'ayant plus la force de faire quoi que ce soit, je décide de laisser mes yeux se fermer afin d'oublier la douleur pendant un moment.

***

Quelques bonnes heures plus tard, mes yeux s'ouvrent enfin mais la douleur est toujours présente. La douleur à ma jambe est légèrement moins présente alors je décide de me lever afin de rentrer chez moi. Et merde... J'ai pas mes clefs et en plus, je ne peux pas rentrer dans cet état. En passant ma main sur mon visage je sens le sang séché et les croûtes qui me font un mal de chien. Je suppose que de nombreux ecchymoses ont épousé mon corps. Mais qu'est-ce que ce con m'a fait? Et en plus je ne peux en parler à personne, je ne peux pas prendre le risque qu'il dévoile mon passé, ce serai trop dangereux. Je vais devoir inventer une excuse, un énorme mensonge.

Je ne sais pas où aller, je dois me soigner, me reposer, je n'en peux plus. J'ai mal physiquement et mentalement. Mon passé m'est retombé dessus d'un seul coup et je ne le supporte pas. Des larmes surgissent sur mon visage, je ne cherche même pas à les retirer. Je décide de me rendre au lycée afin d'y retrouver Sonya qui reste souvent avec Harriet et Aris devant le lycée après les cours, avec un peu de chance il n'y aura qu'eux. Je me dirige vers le lycée en boitant deux fois plus que d'habitude et en me tenant le ventre qui me fait extrêmement souffrir.

***

J'arrive lentement devant ce grand bâtiment. Je ne sens que la douleur dans mon corps, chaque pas m'est insupportable. En arrivant devant la cour, je ne vois personne, cela me paraît bizarre. Puis tout d'un coup, la sonnerie retentit. Merde, merde... Ils vont tous sortir et me voir dans cet été pitoyable. Mais qu'est-ce que je suis censé dire? Qu'est-ce que je dois faire? Je n'ai pas le temps d'y réfléchir maintenant, tout le monde sort déjà.

Je ne bouge pas et reste avec un visage impassible. Il faut que je trouve Sonya et que je me barre d'ici. Les minutes passent et elle ne sort pas, chaque seconde me paraît durer une éternité. La cour est silencieuse et les regards sont braqués sur moi. Je déteste attirer l'attention, et encore moins dans cet état. Seuls de petits chuchotements font surface au silence, je me sens pitoyable, faible. Moi qui ne voulait plus connaître cette sensation, c'est raté.

Je commence à m'impatienter jusqu'à ce que je vois Thomas sortir du bâtiment avec tout son groupe. Ils observent tous les élèves silencieux et finissent par me voir. J'ai mal, de plus en plus mal et ma jambe commence à faiblir, bientôt je ne pourrai même plus tenir sur mes deux jambes. Thomas ouvre légèrement la bouche sous l'étonnement et affiche une mine triste. Je ne comprends pas ce mec, il est censé me détester. Il a le regard haineux envers mon visage déformé et déprimé en même temps. J'aimerais devenir invisible, ne jamais être venu jusqu'ici. Je m'apprête à partir, étant rongé par la gêne, la douleur, l'humiliation et le désespoir mais c'est à ce moment là que je vois Sonya, Harriet, Aris et Gally sortir du lycée. Gally me lance un regard noir, je vais vraiment devoir inventer une histoire sur ce qu'il m'est arrivé, je ne veux pas revivre un enfer une nouvelle fois.

Sonya et mes deux autres amis accourent vers moi et je me sens faiblir tout d'un coup. Je n'arrive plus à tenir sur ma jambe boiteuse et m'écroule sur le sol. J'aimerais que tout cela ne soit qu'un cauchemar mais je réalise que ça ne l'est pas lorsque je vois le regard paniqué de mes trois amis juste au-dessus de moi. J'ai mal, au coeur et sur chaque parcelle de mon corps, je souffre.

Ce chapitre a été riche en émotion pour Newt, j'essaie d'écrire la suite assez vite. En espérant que cela vous plaît!