Chapitre 8

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Je marche du plus vite que je peux à l'extérieur du lycée, me sentant trop étouffé par tous les regards haineux des élèves présents dans le hall. Mes trois amis ne m'ont pas suivis, je les ai vu en train de décoller les affiches des murs du lycée et en ai profité pour m'éclipser.

Je me faufile entre les gens, la tête baissée, en espérant que l'on m'oublie et que l'on me foute la paix pendant au moins quelques minutes. Je sens mes yeux s'embuer de larmes et j'essaie tant bien que mal de ravaler ma tristesse au risque de me faire traiter de faible.

Je jette un œil discret sur le côté afin de voir si je suis bientôt sorti du troupeau devant le lycée, lorsque je fonce violemment dans quelqu'un. Et bien si je voulais être discret, c'est raté. Bravo Newt, me dis-je intérieurement. Je ne relève pas la tête pour autant et tente d'exprimer des excuses inaudibles en me frayant un chemin pour m'échapper.

Une main m'empoigne soudainement par le bras et me force à me retourner. Je sens mon cœur cogner de plus en plus fort contre ma poitrine. Et si c'était encore un de ses connards qui veut me faire la peau pour je ne sais quelle raison valable?
"- Newt? Je reconnais directement la voix de Minho et relève la tête vers lui. Ses yeux transpercent les miens remplis de larmes sans que je ne puisse réagir. Hey mon pote, qu'est-ce qui se passe? Me dit-il d'une voix qui se veut rassurante. Je me sens trembler. Et si Minho réagissait comme la majorité des autres lycéens? Je me convaincs que non, Minho n'est pas comme ça, mais aucun son ne sort de ma bouche.

Mais alors que je tente tout de même de lui répondre, une main vient lui plaquer une affiche dans les mains. Je relève la tête et remarque que cette main appartient à une jeune fille rousse aux yeux verts, un sourire transperçant son pâle visage. J'aperçois Thomas derrière cette jeune fille, il la tient par la taille et regarde l'affiche que tient son meilleur ami dans les mains en déposant sa tête sur l'épaule de la jeune fille.
- Si j'étais toi Minho, j'arrêterais de lui parler, j'aurais trop peur qu'il m'embrasse d'un seul coup." Se moque la jeune fille. Je tente de lui lancer un regard noir qui se transforme plutôt en un regard rempli de souffrance. Je décide alors de me retirer du petit groupe sans laisser le temps à Minho de répondre et de me diriger vers un coin tranquille à côté du lycée.

Je me laisse glisser le long d'un mur après avoir enlevé ma veste et l'avoir jetée à mes côtés. Je prends ma tête entre les bras en espérant me réveiller d'un horrible cauchemar. Mais non, rien ne marche, j'ai beau me pincer continuellement sur tout le corps, mais tout cela est bel et bien réel. Je n'arrive même plus à pleurer tellement j'ai déjà souffert auparavant pour la même raison qu'aujourd'hui, mon homosexualité.

Je prie pour que ce cauchemar ne se reproduise pas. J'ai tellement souffert, je me suis senti tellement faible, cela a gâché mon adolescence et j'aimerais ne pas gâcher la fin de mon lycée. Mais la machine est déjà en route, la nouvelle se propage de bouche à oreille et je parie que dès demain, la seconde étape sera en marche. Cette deuxième étape est l'isolement, à cause des regards de dégoût ou bien les moqueries, tu préfères rester cacher dans une cabine de toilettes à attendre que la sonnerie se déclenche enfin, plutôt que d'affronter le regard des autres.

Pourtant il faut que je reste fort, ou du moins que j'essaie. Il faut que j'affronte le regard des autres mais je n'y arriverai pas seul. Pitié que mes trois nouveaux amis restent avec moi prié-je intérieurement. Au fond, je sais très bien que rien n'a changé par rapport à notre amitié vu qu'ils ont tenté de m'aider comme ils le pouvaient.

"- Pourquoi t'es découvert comme ça? Je sursaute et relève instinctivement la tête afin de voir qui me dérange dans mes pensées. Lorsque je croise le regard de Thomas, je décide de refixer le sol.
- J'espère être malade demain. Le brun rit nerveusement et s'assoit à mes côtés. Je le regarde expirer la fumée toxique de sa cigarette avec incompréhension. Pourquoi s'installe-t-il à côté de moi? Je reste à le fixer durant de longues minutes, mes mains entourants mes genoux repliés sur moi-même, tandis que le brun fixe un point inconnu devant lui.

I hate(d) him [Newtmas]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant