I hate(d) him [Newtmas]

Chapitre 23

Allongé sur mon lit, les yeux perdus dans le vide laissant une petite perle salée se glisser le long de ma joue, un verre de bière que j'ai trouvé au hasard dans mon frigo posé sur la table de chevet à mes côtés, je tente désespérément d'oublier le malheur qui s'abat sur moi. Je ne bois jamais, mais je tente le tout pour le tout pour pouvoir, pendant un instant, penser à autre chose qu'à Thomas et aux lycéens me détestant.

Mais ce n'est pas le pire, vous savez ce qui fait le plus mal? Ce n'est pas d'être rejeté par des personnes qui te sont totalement inconnues mais qui osent te juger quand même, mais de te détester au point où tu ne cherches même plus à acquérir la moindre once de bonheur. Je n'ai jamais vraiment eu confiance en moi et j'ai d'ailleurs le sentiment que cela n'arrivera jamais. Vous savez, cette impression constante de plonger dans un gouffre sans fin? Et bien je ressens ça depuis des années.

Je me rappelle soudainement d'une phrase, qu'une vieille dame tenant un magasin de bonbons à l'époque, me disait à chaque fois que je passais dans sa boutique.
"- N'oublie jamais mon petit, la vie ne te fera pas de cadeaux. Alors si un jour tu te prends un mur, surtout ne fais pas demi-tour. Relève-toi et brise-le, même si ça te fait mal et que cela te brise durant un moment, passe à travers. Mais surtout ne recule jamais parce qu'au moins, tu auras la fierté de te dire que ce mur n'apparaîtra plus jamais comme un obstacle." Je médite sur ces douces paroles durant un long moment.

Étant petit, je trouvais cette dame complètement folle. Je comprends aujourd'hui que j'étais passé totalement à côté de la leçon qu'elle voulait me donner. Elle me disait tout simplement de toujours persévérer et de trouver de l'espoir même la où on peinait à en apercevoir. D'ailleurs, elle me répétait sans cesse que je comprendrais quand je serais plus grand. Et bien, encore une fois, cette sage dame avait raison et si je le pouvais, je la remercierais de m'avoir partagé son savoir.

Malheureusement, je ne suis pas aussi fort que ce proverbe me le demande. J'ai d'ailleurs séché les cours aujourd'hui, en faisant croire à Clara que je commençais à me sentir malade. Je n'ai même pas eu le courage d'affronter les moqueries incessantes des lycéens et surtout, de voir Thomas embrasser sans arrêt sa petite-amie.

Je lâche mon poing contre le mur à mes côtés à de multiples reprises en libérant toutes mes larmes qui réclament de sortir depuis déjà un trop long moment. Je me laisse ensuite tomber contre le mur en ramenant ma tête contre mes genoux. Faible, me dis-je, voici le seul mot qui me qualifie. Je ne savais pas que je souffrirais autant, je ne l'aurais jamais cru.

Tomber amoureux ça craint, ça fait mal. De toute façon, tomber ça fait toujours souffrir et même quand tu te relèves, la douleur ne part jamais vraiment. Et avoir des sentiments pour une personne qui ne les partage aucunement, je ne vous raconte pas à quel point cela brise une partie de vous-même. Je sens mon cœur se froisser, j'aimerais l'arracher tellement il a été abîmé.

Des pas se font entendre dans les escaliers et je décide donc de me relever rapidement en me plaçant dos à la porte en faisant semblant de chercher quelque chose dans un tiroir. Je tente tout de même de sécher mes larmes avant que la porte ne s'ouvre dans un léger grincement.
"- Tu viens pas manger Noot? Je reconnais la voix de Max et souris instinctivement sans même avoir aperçut sa petite bouille d'ange.

Il est vrai que je le délaisse un petit peu en ce moment et je m'en veux. J'aimerais sortir avec lui, l'emmener au parc, rire avec lui mais je n'en n'ai tout simplement pas la force, pas maintenant. Je ne me retourne pas vers lui afin qu'il ne remarque pas ma tristesse actuelle et lui réponds.
- J'ai pas faim, mais merci quand même Maxou." J'entends donc mon petit frère fermer délicatement la porte de ma chambre avant que je ne retourne m'allonger dans mon lit.