Isadora aurait pu tout imaginer pour ce jour si important, mais certainement pas prendre la place de sa sœur jumelle.
Quelle folie ! S'écria-t-elle intérieurement.
" Ce n'est que pour quelques jours ensuite je reprends ma place " Avait dit sa sœur en quittant le palais au moment d'être préparée pour la cérémonie.
Isadora sentait qu'elle vacillait. Ses jambes s'entrechoquèrent sous les coups violents de son cœur.
Elle se souvenait comme si c'était hier, le jour ou le roi s'était présenté chez eux, informant son père qu'il était temps pour eux de faire l'alliance longtemps voulue et approuvée par Isabelle qui aujourd'hui fuyait !
Aujourd'hui, alors qu'elle pensait assister au mariage de sa sœur, Isadora avait pris sa place.
Bien que leurs visages étaient presque à l'identique, le tempérament d'Isabelle était le contraire du sien. Elle ne se sentait pas de taille pour mentir et pourtant elle venait de sceller des vœux de mariage qui n'étaient pas les siens. Jafar Al Zorah ne lui avait pas facilité la tâche. Tant pas sa froideur et son hostilité à son égard au moment de la cérémonie. Son cœur aurait presque pu s'arrêter quand la foule avait éclaté de joie.
L'alliance était primordiale, voilà peut-être pourquoi elle avait accepté cette folie.
Mais il n'y avait pas que ça.
Se glisser dans la peau de sa sœur, était pour elle une expérience presque scientifique.
Aujourd'hui, elle était la fausse épouse du cheikh, et pourrait peut-être en connaître davantage sur cet homme qui l'avait fasciné le jour où elle l'avait vu pour la première. Son allure de guerrier et ses cheveux d'ébène retombant contre sa nuque, son regard presque cruel l'a fasciné. Même si elle savait au plus profond d'elle-même qu'il ne se réjouissait pas de son propre mariage. Isadora fouilla dans la valise de sa sœur pour retirer sa robe au plus vite.
Malheureusement, elle mit des minutes interminables avant de trouver de quoi aller dormir.
Beaucoup de questions avaient résonné dans l'assemblé quand elle s'était éclipsée de son propre mariage.
Enfin...celui de sa sœur. Rectifia-t-elle en se mordant les doigts d'avance pour cette bourde mentale qui en annonçait plusieurs.
Deux femmes entrèrent dans la chambre en s'inclinant, son cœur se mit à battre à tout rompre à l'idée d'être reconnu sans son voile de cérémonie.
Pourtant aucunes des deux femmes ne semblaient méfiantes, bien au contraire...
Elles précipitèrent vers elle pour l'aider à se déshabiller.
— Non ce n'est pas nécessaire, je vais me débrouiller. S'exclama Isadora en s'écartant d'elles, opposée à l'idée de se faire dévêtir par ces femmes qui dans leurs yeux brillait une lueur d'admiration.
— Je souhaite aller dormir sous peu, veuillez en informer le roi. Déclara Isadora d'une voix enrouée, qui trahissait déjà l'image de sa sœur qui aurait sans nul doute accepté leur aide.
Elles quittèrent toutes les deux la chambre, synchronisées, sourire aux lèvres.
Quand la grande porte se ferma Isadora avait l'impression d'être condamnée à quelques jours de solitude.
Son téléphone vibra sur la grande table. Elle se précipita pour décrocher.
— Isabelle ! Où es-tu ?
— Sur la côte d'azur.
Isadora battit des cils.
— Sur la côte de quoi ! Mais tu te rends compte que...
— Détend-toi petite sœur. Souffla sa sœur d'une voix lasse.
Isadora serra le poing. Si quelques minutes les séparé à la naissance, elle détestait que sa sœur lui rappelle.
— C'est très dangereux ce que tu fais ! Si jamais le roi se rend compte que j'ai pris ta place, il va nous assassiner toutes les deux ! Explosa-t-elle d'une voix étouffée.
— C'est juste que pour quelques jours ! Ensuite je reviendrai prendre ma place, contente-toi de garder ton calme et d'essayer de me ressembler !
Isadora se sentait de nouveau vaciller. Sa sœur était folle !
— On a des différences sur le visage qui ne trompe pas ! Rétorqua Isadora en allant jusqu'au grand miroir.
— Deux trois choses en effet. Affirma sa sœur. Mais comme tu n'apparais presque jamais dans la presse, je pense que Jafar et les autres ne se douterons de rien. Alors fait comme on a dit et je reviens pour assurer mon rôle dans moins d'une semaine. Tchao Isa !
— Ma...is....
Isadora regarda son téléphone avec désarroi et le reposa sur la table. Malgré les murs épais des appartements, Isadora pouvait entendre la folie des festivités qui se passait en bas, et dans la cour sans elle.
Elle enfila sa robe de nuit victorienne à ras le cou et se dirigea vers le lit baldaquin. Il était d'une beauté à couper le souffle. Elle s'y glissa, le ventre complètement noué. Comment allait-elle pouvoir tenir sans que personne ne se doute de la supercherie ?
Terrifiée, Isadora se mit à parler toute seule, tout en lissant les draps du lit, songeant à son avenir qui était entre les mains de sa sœur, partit s'amuser sur la côte d'azur alors qu'elle était coincée ici.
À sa place...
Soudain, alors qu'elle venait de fermer les yeux, des bruits d'un feu d'artifice et des lumières multicolores lui firent ouvrir les yeux.
Elle se leva et marcha lentement vers les lumières qui traversaient les épais rideaux.
Le spectacle était tout simplement magnifique. Isadora en prenait plein les yeux avec un certain goût amer dans la bouche.
Tout ceci n'était pas pour elle, mais pour sa sœur. Elle avait l'impression de voler ce moment. Elle hésita un instant d'ouvrir la fenêtre avant de faire marche arrière.
Mais un courant d'air aussi froid que lors de la cérémonie l'enveloppa entièrement. Elle cessa de respirer, immobile, alors qu'elle pouvait clairement voir sur le reflet des vitres, la silhouette du cheikh.
VOUS LISEZ
La Mystérieuse épouse du cheikh
Romance" Ce n'est l'affaire que deux ou trois jours " À ces mots, Isadora accepte avec appréhension de remplacer sa soeur jumelle le jour de son mariage avec le roi Jafar Al Zorah. Mais quand l'échéance de ces deux jours prend fin, Isadora sent la situatio...