La Mystérieuse épouse du cheikh

Chapitre 16

" Etes-vous enceinte ? "

Les paroles du cheikh résonnaient dans sa tête depuis des heures. Sa nuit avait été si courte qu'elle ne parvenait plus à réfléchir. Assise sur le canapé du salon, le regard rivé dehors, alors que le ciel se remplissait d'un soleil éclatant, Isadora grimaça sans cesse, l'esprit torturé. Un bébé ?

Elle compta les jours qui l'a séparé de ses règles, minutieusement, et Isadora revenait toujours à la même conclusion.

Elle avait du retard.

La respiration coupée, elle posa sa main sur son front. Sa situation était peine croyable. Si jamais elle était réellement enceinte, Isadora n'avait pas d'autre solution que de fuir. Son père ne devait en aucun cas être au courant.

Et surtout fuir le...

Ses pensées furent coupées par un ombre entrant dans le salon, déjà soigné et visiblement prête à décamper d'ici au plus vite.

Pour n'éveiller aucun soupçon sur la déferlante d'émotions qui fusait en elle, Isadora esquissa un faible sourire courtois.

— Bonjour votre altesse.

Impassible, les mains dans les poches, de nouveau seul à seul, il s'approcha d'elle et vint s'asseoir à côté d'elle. Ce contact si proche l'obligea à déplier ses jambes pour se redresser.

— Puis-je savoir ce qui vous a pris hier ? Demanda-t-il durement.

Quand leurs yeux s'accrochèrent, Isadora déglutit sans trop savoir quoi répondre.

— Je...j'ai paniqué. Bafouilla-t-elle en serrant son mug étroitement dans ses mains.

— Vous êtes enceinte alors ? Questionna le roi d'une voix presque éteinte.

Elle se retint de justesse d'éclater en sanglots.

— Je le crois...et puis qu'est-ce que cela vous apporte de le savoir ?

Un éclair passa dans ses yeux.

— Parce que vous êtes ma belle-sœur et que je me fais du souci pour vous.

Son cœur explosa en mille éclats.

La maison était si silencieuse qu'elle en trembla. Pourquoi cela semblait si facile de lui parler alors que si un bébé prenait réellement forme en elle, c'était le sien ?

Une nausée lui monta à la gorge, une tristesse se peignit sur son visage. Elle mit sa main sur sa bouche, en poussa une plainte à mi-voix.

— Hé...murmura l'homme en l'obligeant à retirer sa main devant sa bouche. N'ayez pas peur, rien n'est plus merveilleux que d'avoir un bébé.

Isadora soutint son regard, dans lequel brillait une lueur de compassion. Le pensait-il sincèrement ?

Son cœur martelait si fort dans sa poitrine qu'elle pouvait le sentir partout dans son corps. L'univers entier basculait sous ses pieds alors que le père de son enfant lui tenait la main, d'un geste presque possessif.

— Il ne faut pas que mon père le sache du moins pas toute suite. Déclara-t-elle en se levant pour s'éloigner de lui alors qu'une autre nausée lui montait à la bouche.

— Pourquoi ça ?

Pourquoi ? Parce que si son père venait à apprendre sa grossesse, il douterait, il chercherait à connaître la vérité. Aux yeux de tous elle serait la petite fille perdue, enceinte et abandonnée par le père qui n'était autre que le roi qui se tenait derrière elle.