Chapitre 27

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  — Nous avons terminé.

— Et j'étouffe. Répondit Isadora du tac au tac en descendant de l'estrade.

Les deux femmes qui avaient pris plaisir à la torturer se reculèrent pour admirer leur chef d'œuvre.

Elle n'osait se regarder, mais se retourna quand même vers le grand miroir à pied.

Elle était belle dans cette robe à dentelle rouge et blanche qui ornait les côtés de ses hanches. Sa taille était marquée par un bustier légèrement serré mais qui au moins avait le mérite de lui donner l'air suffisant pour respirer.

— Vous êtes absolument ravissante ! S'écria l'une d'entre elles en frappant dans ses mains.

Isadora toucha du bout des doigts l'orchidée qui reposait dans ses cheveux.

— Est-ce que je pourrais savoir pourquoi il y a une soirée déjà ?

Doumnia leva les yeux au ciel.

— En votre honneur et celui du roi qui a enfin éliminé la menace de Baraht.

Étrangement, Isadora en voulait à ce Mustapha d'être mort. À cause de lui, le pays entier s'attendait à voir l'agneau qui avait attiré le monstre recherché avant qu'un autre ne l'abatte.

Oui, elle se sentait cruelle de le traiter de monstre, mais après le petit numéro lors du petit-déjeuner, Isadora était furieuse contre lui. Car c'est fièrement que Jafar Al Zorah avait ordonné que l'on s'occupe d'elle toute l'après-midi, prétextant se soucier de son bien-être. Il la punissant surtout d'avoir osé refuser de manger avec lui.

Le tout-puissant Jafar avait réussi à asseoir son autorité sur pratiquement la moitié du palais en moins de dix minutes avant qu'elle ne soit transportée dans une salle de torture constituée de coiffeuses, maquilleuses, masseuses, couturières....

Six heures plus tard, Isadora allait enfin pouvoir sortir de sa cellule dorée. Toute prête à affronter la soirée.

— Isadora tu es absolument magnifique.

Elle sursauta la main sur le cœur quand elle le vit adossé au mur, visiblement là depuis longtemps. Il était à son tour absolument séduisant dans son costume traditionnel. Mais il ne fallait surtout pas laisser ses émotions la trahir.

Encore.

— C'est grâce à toi, j'ai souffert pendant des heures.

Il haussa un sourcil, les yeux impénétrables.

— Il faut souffrir pour être belle mon petit rossignol. Commenta-t-il avant d'étendre ses lèvres viriles en un sourire ténébreux.

— C'était une punition pour avoir refusé de déjeuner ! Rectifia-t-elle avec humeur alors que ses ongles couverts de vernis rouge l'a déstabilisé.

Elle jeta un coup d'œil dessus en étirant une grimace avant qu'il ne s'empare de sa main.

— Si j'avais voulu te punir tu ne serais certainement pas ici ce soir.

Elle frissonna d'excitation. Pourquoi ? Parce que ses yeux s'étaient embrasés lorsqu'il l'avait dit.

— Alors ? Que dois-je faire ? Demanda-t-elle en récupérant sa main.

Jafar réprima son désir du mieux qu'il le pouvait. À bout de nerfs depuis le début de la matinée, Jafar se sentait continuellement dans l'échec. Ce matin, le désir impétueux que cette jeune femme lui inspirait avait rejailli d'une telle force qu'il n'avait pas pu s'empêcher de l'embrasser.

La Mystérieuse épouse du cheikhOù les histoires vivent. Découvrez maintenant