Chapitre 38

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Le violon ?

Isadora avait oublié ce petit détail. Le jet privé entama une descente qui lui indiquait que bientôt elle serait en face-à-face avec son père.

Pouvait-elle faire semblant de l'oublier au moment du départ ?

Elle grimaça déjà d'avance.

Impossible.

Elle toucha son ventre comme pour rassurer son enfant. Jouer du violon lui manqué, pouvoir jouer pour son bébé était tentant.

Elle fut coupée dans ses réflexions quand Jafar fit claquer sa voix dure et sonore. Quelques minutes plus tard, ils descendirent sur la piste réservée pour rejoindre la voiture. Le changement de température était brutal, une neige épaisse recouvrait le sol. Elle comprenait mieux pourquoi Jafar avait tant insisté pour qu'elle se chausse d'une paire de bottes et d'un manteau chaud. Lui-même avait revêtit un manteau noir avec des gants en cuire. L'accueil qui leur fut réservé lui donna un haut-le-cœur. Des agents s'étaient mis en rang près de la voiture et s'inclinèrent les uns après les autres lors de leur passage pour s'engouffrer dans la voiture.

Isadora était certaine de jamais pouvoir s'y faire.

— Un peu de pus et le président en personne venait nous accueillir. Lança-t-elle en bouclant sa ceinture.

— Si tu le souhaites je peux exiger de lui qu'il vienne nous dire au revoir ? Proposa-t-il avec un sérieux qui lui donna le tournis.

— Non..non ça ira merci beaucoup mais je n'aime pas me montrer en public.

Il arqua un sourcil alors que la voiture s'engageait hors de la piste.

— Il va pourtant falloir chérie, à présent tu es quelqu'un d'importante. Je suis ton roi et bientôt tu seras ma reine.

La bouche d'Isadora s'assécha sur le coup qu'elle reçut derrière la tête.

— Une reine ? Moi ?

— Oui. À quoi tu t'attendais ? Que tu sois uniquement mon épouse ? Ironisa Jafar un sourcil levé.

Elle battit des paupières rapidement.

— Non mais je ne pensais pas que ça viendrai aussi vite.

Il se rembrunit.

— Je n'ai pas la moindre attention d'attendre plus longtemps j'ai beaucoup trop attendu. Dit Jafar d'un ton catégorique.

Il tourna sa tête vers la vitre avec humeur. Isadora ne répondit pas, bien trop occupée à réfléchir à ce statut de reine que Jafar lui offrait. La perspective de devenir reine et de ne pas pouvoir remplir son rôle lui donnait froid dans le dos.

Pendant tout le trajet, ils gardèrent le silence avant que la voiture ne débouche dans son allée. Revoir sa maison lui serra le cœur, elle se retint in extremis de verser une larme en voyant son père devant la porte d'entrée, visiblement prêt au combat.

Elle soupira et n'attendit pas que Jafar sorte de la voiture pour en sortir.

— Papa !

Elle marcha précautionneusement dans la neige avant qu'un bras puissant ne se saisisse du sien pour éviter une chute imminente. Cela permis d'alléger un peu la tension qui flottait dans l'air glacée.

Il l'aida à monter sur le porche et retira sa prise sur son bras afin qu'elle puisse embrasser son père.

— Mon ange que tu es belle ! Tu es rayonnante ! S'exclama son père d'une voix presque surprise.

La Mystérieuse épouse du cheikhOù les histoires vivent. Découvrez maintenant