Chapitre 41

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Sous les rayons du soleil qui se filtraient à travers l'épaisseur du rideau, Isadora étouffa un bâillement en étudiant une dernière fois les papiers sur l'entreprise de son père.

Quel bazar !

Voilà pourquoi Jafar s'était gentiment moqué d'elle lorsqu'elle avait émis le souhait de l'aider.

Comment son père arrivait à se retrouver dans ce tas de feuilles mélangé ?

Elle comprenait mieux pourquoi il léguait cette tâche à Jafar, pour mieux s'étendre sur son siège.

À cette pensée, elle roula des yeux en se tenant le ventre.

Quelques coups de pied eu bon de la réveiller.

Elle sourit et se leva afin d'atténuer ses coups pieds féroces qui de jour en jour devenaient très fréquent.

— Petits monstres !

— Et bien chérie ? Tes enfants te livrent une nouvelle bataille ?

Elle se retourna pour découvrir Jafar adossé au mur, dardant sur elle un regard provocateur.

— Oui et celle-ci est rude et intense, comme les papiers de mon père.

Il recourba son index lui faisant signe de venir.

Elle posa les papiers et le rejoignit.

— Je t'avais pourtant dit de ne pas t'y attaquer.

Elle soupira en laissant retomber ses bras le long de son corps en signe de reddition. Jafar avait tenu sa promesse, et la routine ne les menaçait plus. Chaque jour ne ressemblait à aucun autre et la confiance qu'il lui témoignait pour des affaires politiques la rendait plus forte, plus entreprenante, plus sûre d'elle. Lorsqu'il posa sa main sur son ventre, elle dut retenir une larme de bonheur. Non Jafar n'était plus l'homme de ses souvenirs, elle n'avait plus peur de lui, plus peur de le regarder dans les yeux. Ici, à Baraht, elle avait compris beaucoup de choses et ne regrettait plus d'avoir échangé sa place avec sa sœur. Grâce à lui, son père avait également trouvé l'amour, au côté d'une femme qui étrangement, ressemblait à sa mère, par sa bienveillance et de son goût pour la musique.

Bientôt, elle deviendrait mère, et pourrait chanter pour eux, pour les bercer.

— Tu as mal mon amour ?

Extirpée de ses songes, Isadora se batailla avec ses cheveux en souriant.

— Non...ça peut aller. C'est juste de gros coup de pieds.

Jafar demeura perplexe alors que les coups redoublaient d'intensité. Elle souffla en essayant de se concentrer sur Jafar alors que la douleur était vive. Dans le jargon médical, des contractions étaient sans doute la meilleure signification.

Impossible !

Bien qu'elle savait ne pas pouvoir arriver au terme, Isadora espérait au moins que la dernière semaine avant son entrée à la clinique se passe bien. Or, la douleur augmenta. Elle tenta de respirer avec précaution pour ne pas le mettre en alerte.

Était-elle en train d'accoucher ?

Ses bébés étaient-ils en train de déclencher leur arrivée plus tôt que prévu ?

Elle se retint à son épaule.

— Isadora ? Tu veux t'asseoir ? Tu as mal ? Ne me mens pas as-tu mal ?

La Mystérieuse épouse du cheikhOù les histoires vivent. Découvrez maintenant