Jafar était assis depuis une heure dans son fauteuil sans bouger, le regard dans le vague, affaibli par ses propres réflexions. Très vite Ayann apparut dans son bureau après avoir pris le soin de frapper à la porte.
— Votre altesse.
Jafar se redressa en expirant.
— Je suis venu vous informer que la princesse est bien arrivée à Monaco.
— Parfait. Dit-il brièvement.
Ayann garda le silence un moment avant de s'approcher prudemment.
— L'avez-vous envoyé à Monaco pour la tester ?
Un triste sourire se dessina sur ses lèvres.
— Nous ne pouvons pas nous montrer dupe Ayann. Déclara Jafar sévèrement en se carrant dans son fauteuil. Nous savons pertinemment qui est Isabelle.
— Je la trouve changée depuis la dernière fois.
— Moi aussi mais si c'est un rôle, cela ne m'amuse pas ! Si je dois rester avec cette femme autant que je sache à qui j'ai à faire.
Ayann baissa les yeux en affirmant son dire de la tête.
Jafar refusait de se leurrer même si lui faire l'amour avait été plus que bien. Cela l'avait rendu fou.
Sa peau crémeuse à souhait, ses seins généreux qu'il avait aimé toucher, saisir, embrasser. Son corps entier avait tremblé d'excitation devant cette enchanteresse, étendue sur son lit, timide....
Timide.
Sa main serra l'accoudoir de son fauteuil tellement fort que ses phalanges devinrent bleues.
— Nous savons ce qu'il y a eu dans la presse Ayann, je me méfie de l'eau qui dort.
— Vous avez raison votre altesse, et je suis sûr que tout ira bien.
Peu convaincu, Jafar grogna en tournant la tête. Il avait l'impression d'être son père. Pourtant empli de sagesse, son père avait beaucoup perdu dans son mariage arrangé et sans s'en rendre compte, Jafar suivait à la lettre les conseils de son père. Les conseils d'un homme ravagé par la solitude et la rage. En clair, Jafar allait droit dans le mur. Mais c'était trop tard.
— Si ce n'est pas le cas, je tâcherai de lui rappeler qui je suis.
Les yeux noirs, Jafar invita Ayann à sortir et le laisser seul. À présent enfermé dans son bureau, il ferma les yeux, impatient que sa femme soit de retour. La laisser partir seule à Monaco était pour lui le seul moyen de savoir si elle avait changé.
Isadora referma le rideau de sa chambre d'hôtel et alla s'asseoir sur la chaise la plus proche. Ses jambes ne parvenaient plus à supporter son corps lourd. Si jusqu'ici elle avait réussi à passer l'épreuve la plus redoutable, Isadora n'était plus certaine de vouloir continuer cette comédie surtout après l'épaisse froideur qui l'avait séparé brutalement de Jafar. Elle serra ses bras et le frotta machinalement, les yeux dans le vague.
Des coups vifs la firent sursauter. Elle se leva et accourut à la porte, le cœur battant alors que les coups redoublaient d'intensité. Pendant un moment, elle aurait voulu que ce soit Jafar. Quand elle ouvrit la porte, une ombre...son ombre passa le pas de la porte et referma la porte pour si adossé.
— La vache ! Tous ces gardes du corps !
— Isabelle ? Mais qu'est-ce que...
Sa jumelle retira ses lunettes de soleil et sa capuche avec un grand sourire aux lèvres.
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La Mystérieuse épouse du cheikh
Roman d'amour" Ce n'est l'affaire que deux ou trois jours " À ces mots, Isadora accepte avec appréhension de remplacer sa soeur jumelle le jour de son mariage avec le roi Jafar Al Zorah. Mais quand l'échéance de ces deux jours prend fin, Isadora sent la situatio...