Jafar referma le dossier et se laissa tomber dans son fauteuil en se frottant la barbe.
Voilà deux jours qu'il ruminait sur l'étrange réaction de la jeune femme qui était littéralement confinée dans sa chambre, prétextant sans arrêt vouloir se reposer. Elle agissait comme si elle était un fantôme, comme si elle voulait passer inaperçu.
— Votre altesse ? Votre femme. Annonça l'un de ses gardes en laissant passer la silhouette gracile de son épouse.
Coupé dans ses réflexions, il mit un moment à réaliser qu'il n'était plus seul quand Isabelle se laissa tomber sur ses genoux.
— Pas maintenant s'il te plaît.
— Pas maintenant, pas demain, pas hier ! Qu'est-ce qui te prend exactement ?
Le petit ton méprisant de cette dernière suffit à le rendre furieux. Il ouvrit son ordinateur.
— Ça...
Elle se leva d'un bond en se grattant l'arrière de la nuque.
— Ça m'a échappé.
— Échappé ? Répéta Jafar sèchement. Tu parles trop Isabelle. Le pays n'a pas besoin de savoir notre vie privée !
Jafar referma l'ordinateur pour échapper à l'article. Isabelle avait consciemment fait part de leur problème de couple à son amie, sans se douter un instant que cette dernière était une journaliste de Baraht.
— Tu es une princesse et tu dois te conduire comme tel. Si tu n'aimes pas ta vie, je ne te retiens pas. Dit Jafar en montrant la porte.
Pour la première fois, Jafar la vit pâlir.
— Bien sûr que j'aime ma vie, seulement tu n'es pas un homme bien sociable. Pourquoi tu ne veux pas t'amuser un peu.
Effaré, il se leva lentement les sourcils plissés.
— M'amuser ? Répéta Jafar en la regardant avec dédain. Ai-je le temps de m'amuser ? Je suis roi ! J'ai passé le temps de m'amuser.
Lasse, elle rejeta sa tête en arrière. Il en profita pour passer sa main sur sa nuque, l'obligeant à le regarder.
D'un œil soudain espiègle, elle sourit et toucha son torse, les yeux avides.
— Fais-moi un enfant. Lâcha-t-il à brûle-pourpoint.
Son sourire se dissipa lentement.
— Je te demande pardon ? Dit-elle d'une voix grave en cherchant à se reculer.
— J'ai dit que je voulais un enfant. Dit Jafar plus durement.
Comme il voyait qu'elle était réticente, une expression de dégoût teint son visage. Il la relâcha et se passa une main sur le visage.
— Laisse tombé, je ne sais pas ce qui m'a pris de te demander ça. Murmura-t-il en regardant sur sa droite, un peu perdu.
— C'est juste que ce n'est pas ce que tu voulais au départ, tu m'avais dit que tu n'en voulais pas.
Un faible rire s'échappa de ses lèvres.
— Je vois que tu as une excellente mémoire quand tu veux. Fit-il remarquer en lui jetant un regard haineux.
Elle s'avança et posa sa main sur son visage.
— Si tu veux un enfant on peut en faire un.
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La Mystérieuse épouse du cheikh
Roman d'amour" Ce n'est l'affaire que deux ou trois jours " À ces mots, Isadora accepte avec appréhension de remplacer sa soeur jumelle le jour de son mariage avec le roi Jafar Al Zorah. Mais quand l'échéance de ces deux jours prend fin, Isadora sent la situatio...