Chapitre 22

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  — Alors montez !

Quand elle vit son bras sale tendu vers elle, Isadora se souvint des informations que Jafar lui avaient dévoilées à propos de Mustapha. Plus précisément, elle se souvenait des blessures sur le dos de Jafar et de la guerre que cet homme en face d'elle avait déclaré au roi. Lorsque son regard se plongea dans le décolleté de sa robe, Isadora se recula farouchement.

— Non merci, je..vais me débrouiller.

L'arme qui entourait sa taille devint plus visible quand il fit tourner son cheval autour d'elle de façon à la retenir prisonnière. L'angoisse la submergea, son corps tremblait si fort qu'elle n'arrivait pu à se sentir avancer péniblement hors du cercle qu'il faisait avec son cheval.

Elle retint un cri quand il empoigna son bras pour essayer de la hisser sur son cheval.

Elle hurla de toutes ses forces en se débattant.

— Lâchez-moi !

Son bébé !

Isadora expira le peu d'air qui lui restait avant qu'il n'empoigne sa taille.

Un coup de feu retentit soudain dans l'air puis un autre. Son corps flottant au-dessus du sable fut lourdement relâché.

Mustapha, couvert de sang tomba de son cheval à ses pieds.

Elle étouffa un cri en se reculant et contorsionna son corps pour se retourner.

Une ombre noire courut vers elle, et immédiatement, elle reconnut Jafar.

Jafar rangea son arme et monta la dune, le cœur battant. Les yeux écarquillés, le visage poussiéreux, égarée, elle le regardait l'air effrayé.

Son premier geste fut de vérifier s'il était mort. Cet homme qu'il cherchait depuis des mois était là devant lui, abattu.

Jafar n'avait pas hésité une seconde à lui tirer dans la tête quand il avait vu cette petite silhouette se débattre avec un hurlement strident.

Il la rejoignit et la serra dans ses bras.

— C'est fini il est mort, murmura-t-il en lui caressant son épaisse chevelure emmêlé.

Désespérément, elle serra sa chemise de toutes ses forces.

— Oh mon dieu. Hoqueta-t-elle en se cachant le visage.

Jafar lui prit le menton pour qu'elle le regarde dans les yeux.

— C'était...c'était...

Étourdie, elle ferma les yeux.

Le hennissement du cheval lui indiqua qu'un orage se préparait. Le ciel ébloui par le soleil rougeoyant tournait au gris alors que les nuages semblaient s'accrocher entre eux pour ne former plus qu'un. L'étalon partit au galop.

— Je n'aurais jamais dû partir tout est de ma faute ! S'écria-t-elle en essayant de regarder le cadavre qui reposait juste à côté d'elle.

Jafar empoigna ses joues pour la forcer à ne pas le dévier davantage.

— C'était sois vous, sois lui. Un jour ou l'autre je l'aurai tué.

Elle se raidit contre lui.

La bouche serrée par la colère qui déferlait en lui, Jafar la souleva dans ses bras et descendit la dune avant que l'orage ne les frappe et ne retarde leur retour au palais.

La Mystérieuse épouse du cheikhOù les histoires vivent. Découvrez maintenant