Chapitre 11

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Le climat pluvieux de New-York s'était sans doute figé pensa Isadora une fois devant la maison de son père. Elle grimaça en penchant la tête sur le côté alors que son père déboula en trombe dehors en secouant une serviette.

— Oh mon enfant ! Ma chérie ! Mon ange !

Émue d'entendre autant de mot doux, Isadora retint une larme de bonheur. Enfin elle se sentait aimée même si elle soupçonnait son père d'être en réalité dans la panade, seul, et enfin heureux de retrouver l'unique personne qui avait accepté de rester avec lui.

— Mon petit ange j'ai brûlé la cuisine !

Au lieu d'en être affolée, Isadora rit de bon cœur en courant jusqu'à lui pour l'enlacer.

— Et tu es toujours en vie ? S'étonna-t-elle en humant son odeur qui lui avait tant manqué.

— C'était à deux doigts. Dit-il complètement désespéré en lui embrassant le front. Viens te mettre à l'abri.

Isadora le suivit en souriant malgré le tumulte d'émotions contradictoires qui l'a traversé.

— C'est moi ou la maison a rétrécie ? Demanda-t-elle en regardant la façade.

— Quand tu verras l'intérieur crois-moi, ça ne sera plus une impression. Répondit son père en levant sa serviette en l'air comme si la seconde guerre mondiale avait eu lieu dans le salon.

Quand elle passa la porte, c'est avec la bouche ouverte qu'elle constata les dégâts.

— Bon sang papa ! Pourquoi tu ne m'as pas appelé ? S'écria-t-elle en ramassant déjà les piles d'assiettes laissées à l'abandon sur la petite table de salon.

— Parce que je voulais que tu t'amuses un petit peu voilà tout !

Il lui était tellement difficile d'en vouloir à son père. Le simple fait qu'il prenne son petit air contrit en toussotant lui était suffisant pour tout lui pardonner.

— Oh papa. Murmura-t-elle en reposant les assiettes.

Depuis la mort de maman, son père avait perdu ses repères, et reposait son destin sur ses épaules. Elle s'en voulait à présent d'avoir manqué à ses bons sens et son devoir pour sauver la peau d'Isabelle.

— Je suis là maintenant.

Il sourit, peu à peu, en déviant son regard dans le sien. Puis il se figea d'horreur en touchant sa joue.

— Isadora ? Tu es blessée ?

Sa voix inquiète l'obligea à esquisser un sourire étendu, mais sans joie.

— Rien qui puisse solliciter ton inquiétude papa, ce n'est rien, juste un accident et devine qui en est l'auteur ?

Les yeux de son père se mirent à briller d'un air moqueur.

— Toi.

Elle sourit et reprit la pile d'assiettes. Son sourire forcé s'estompa au fil des mètres qu'elle parcourait dans la maison pour rejoindre la cuisine. Elle aurait voulu crier à son père toute l'histoire, mais que penserait-il d'elle après tant de fois de mise en garde sur l'aide trop généreuse qu'elle offrait à sa sœur ? Ce service dépassait tout et de très loin. Elle avait couché avec son beau-frère, elle lui avait menti, et avait adoré chaque instant. Isadora retint une larme.

— Papa ? Je peux te poser une question ?

— Tout ce que tu veux ma chérie.

Elle se pinça la lèvre, hésitante.

La Mystérieuse épouse du cheikhOù les histoires vivent. Découvrez maintenant