La Mystérieuse épouse du cheikh

Chapitre 32

Isadora eut toute la peine du monde à sortir de son hébétude.

À aucun moment, elle aurait imaginé se retrouver mariée à Jafar en signant ces fichus papiers !

Elle regrettait à présent d'avoir trop parlé. D'avoir voulu lui dire la vérité. Mais les doigts fermes sur son menton avaient sur elle un pouvoir qui allait déterminer la suite de sa vie. Était-elle prête à accepter de rester sa femme pour sauver sa sœur ?

À Baraht, malgré de nombreuses lois changées au soin du nouveau roi, qui se dressait devant elle empli de détermination, sa sœur était passible de prison et bien plus encore.

— C'est du chantage. Fit-elle remarquer avec une pointe de colère dans la voix.

Il arqua un sourcil.

— Comme tu veux Isadora. Je veux une réponse quoi qu'il arrive.

— De toute façon si je dis non, tu le prendras pour un oui quand même. Déclara-t-elle en se reculant pour échapper à son emprise trop dangereuse, qui déjà impactait sur ses émotions.

Un éclat de rage passa dans ses yeux. Il avança jusqu'à buter contre le lit et glissa ses doigts dans ses cheveux. Une lueur étrange et impossible à décrypter flamboyait dans l'opaque de ses yeux.

— Je regrette de t'avoir fait du mal. Dit-il avec une tristesse rare qui le surprit lui-même. Je ne te ferais aucun mal, et je te promets de te faire oublier mes erreurs.

— Crois-tu sincèrement que je vais me leurrer Jafar ? Nous savons tous les deux que ce mariage n'est qu'une parodie. Tu l'as dit toi-même. Tout ce qui t'intéresse, c'est mon enfant. Mais je suis sa mère et je refuse que tu me...

Elle se stoppa en sentant un vertige s'emparait d'elle.

— Alors pourquoi aurais-je pris la peine de t'inviter ici alors que j'ignorais tout de la vérité ? Rétorqua-t-il sévèrement. Je t'ai embrassé avant même de savoir que tu portais mon bébé.

Il marquait deux points.

Elle ne sut quoi dire, sa gorge se serra.

— Je te désire depuis des mois et j'étais trop occupé à être en colère pour voir que s'était toi à mes côtés depuis le début.

Il s'empara de son visage avec ses grandes mains.

— Je ne suis pas en colère contre toi...alors pourquoi cherches-tu à tout prix à me pousser à l'être habibti ?

Elle déglutit.

Une intense chaleur lui monta aux joues. Comme un poisson hors de l'eau, elle ouvrait et refermait sa bouche sans qu'aucun son ne puisse en sortir.

— Tu regrettes ? Finit-il par dire en s'asseyant à côté d'elle, faisant retomber lourdement sa main sur son genou.

— Non je ne regrette pas. Répondit-elle avec sincérité. Seulement, je doute sur tes intentions. Je sais qui tu es.

— Raison de plus pour me faire confiance. Je suis un homme qui honore ses promesses.

Sa voix rauque éveilla tous ses sens.

L'espoir était un sentiment dangereux. Elle l'avait souvent ignoré pour s'éviter des souffrances inutiles. Mais là, il ne s'agissait plus d'elle, ni de lui. Un bébé les liés à jamais.

Résignée à passer le reste de vie avec cet homme mystérieux sur ses propres pensés, Isadora leva la tête pour l'affronter.

— J'accepte de rester ici. Si jamais je me rends tristement compte que je suis malheureuse et seule, je partirais avec mon enfant.