Chapitre 19

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Flash-back :

— Ainsi c'est ici ? Demanda Jafar en détaillant la maison avec une moue dédaigneuse.

— Oui votre altesse. Affirma Ayann posément.

Jafar quitta la voiture sans lâcher la maison du regard.

Longtemps, il avait cru ne pas être sur la liste d'un drame comme celui-ci. Et pourtant, Jafar s'apprêtait à succéder à sa descendance en acceptant un mariage arrangé. Il s'exhorta au calme en repensant aux courtes paroles de son père avant qu'il ne meure et monta les marches qui le séparaient de son destin déjà écrit à l'avance. Quand la porte s'ouvrit, il comprit qu'il ne pouvait plus faire machine arrière.

Le devoir avant tout, pensa-t-il sans se départir de sa froideur qui le quittait lors de rares occasions.

— Bonsoir Altesse c'est un immense honneur de vous recevoir.

Le brave homme qui osa lui parler sans y être autorisé s'écarta du passage pour l'inviter à entrer. Dans d'autres circonstances, Jafar lui aurait fait payer son insolence involontaire au risque de ressembler à son père.

Mais Philippe Smith était le seul ami intime que son père avait gardé sur sa liste de personnes de confiance, alors Jafar pénétra dans la maison sans un mot et fit face à ce qui semblait être sa future femme.

L'ironie du sort était de constater qu'elle n'avait pas pris la peine de s'habiller en circonstance. Espérait-elle le séduire alors que les choses sonnaient en lui comme le glas d'une condamnation à perpétuité ?

Il grogna faiblement, laissant tout le monde de court.

— Je vous présente Isabelle ma fille.

— Je pense l'avoir aisément remarqué monsieur Smith. Dit-il sèchement en l'étudiant avec plus de concentration.

Dès le premier regard, Jafar buta sur ses traits sophistiqués qui la rendaient bien plus âgé et plus mature, un acte volontaire sans doute.

Longues jambes, raides comme une ficelle, Jafar ne s'étonnait pas qu'elle ait pu décrocher son premier contrat de mannequin à seize ans. Absolument tout était réglé chez elle, inutile de creuser plus loin pour essayer de découvrir si cette créature bien que jolie détenait une âme pure.

Jafar allait perpétuer la tragique histoire de sa lignée. D'abord son grand-père et ses cinq épouses dont il n'avait rien trouvé en elles assez suffisant pour avoir ne serait-ce qu'un peu d'amour, et qui avait fini par mourir de solitude. Puis il y avait son père qui s'était enchaîné avec une femme qui avait eu au moins le cran de le mettre au monde, mais qui après l'avoir répudiée pour trahison, des années plus tard s'était lentement éteint après une fièvre trop lourde de conséquence, le laissant seul...

Maintenant, c'était à son tour...

Bien longtemps, il s'était demandé ce qu'aurait pu être sa vie s'il n'avait pas été le fils du roi. Jafar avait appris à se soustraire aux difficultés sans savoir que la plus compliquée s'exposait à présent à lui. En repensant aux hommes de sa famille maudits et emportés par la mort, Jafar se demanda s'il n'était pas le prochain.

Allait-il mourir de chagrin ? La malédiction l'emporterait-elle aussi ?

S'il avait été un lâche peu conquérant du plein pouvoir, la seule chose qui lui restait à ce jour, Jafar aurait pris son arme accroché à sa taille, et aurait abrégé ses souffrances rapidement.

La Mystérieuse épouse du cheikhOù les histoires vivent. Découvrez maintenant