La Mystérieuse épouse du cheikh

Chapitre 4

Dès que la réunion commença, Isadora s'était mise discrètement à étudier ses fiches. Quelques points important que venaient de souligner Jafar ne figuraient pas sur les feuilles de son père. De là, Isadora sentit la panique l'envahir. Il était tout proche d'elle, lui jetait des coups d'œil presque insupportable.

Essayait-il de la déstabiliser ?

Isadora rugissait intérieurement et s'arrêta un instant sur le tatouage au henné qui n'avait pas encore totalement disparu. Elle aurait tant voulu qu'il soit les fiches sur lesquelles elle butait. Pouvoir y lire à travers le labyrinthe qui longeait ses mains ce que les dignitaires attendaient pour conclure le contrat.

Sur le point de soulever la situation des exportations, Isadora fut coupée par le roi par une pression sur la main.

Si par ce geste, il exigeait qu'elle se taise, Isadora y voyait bien plus.

Sa grande main ainsi sur la sienne, lui provoqua un geyser de frissons.

— Ainsi s'achève cette réunion.

Hein ?

— Mais je n'ai...

Une autre pression plus forte la fit taire. Et tandis qu'ils se levèrent tous pour disparaître de la salle de réunion, Isadora récupéra sa main violemment et la massa, les dents serrées.

— Belle prestation Isabelle.

L'ironie glaciale que couvrait sa voix était claire.

— Si vous m'aviez laissé parler peut-être que j'aurai pu faire mes preuves.

Il rassembla ses feuilles, menaçant.

— Et vous aviez l'intention de vous déshabiller pour lire votre texte sur votre peau.

— Qu..uoi mais pas du tout ! S'offusqua Isadora. Je regardais mon henné ! Vous ne pensez toute de même pas que j'ai des antisèches tatouées entre les seins !

Rouge écarlate, Isadora lui tint tête alors que sa mâchoire tressauta avant qu'il ne s'attarde sur sa bouche.

— Le dossier de votre père était...

— ....Suffisant pour que vous me laissiez parler de l'exportation. Coupa-t-elle rouge de colère. À quoi je sers exactement ? Pourquoi vous m'avez demandé de venir si c'est pour m'humilier ?

Il se leva sans lui prêter un regard.

— Je regrette de vous avoir fait confiance. Reprit Isadora en oubliant totalement son rôle. J'ai eu tort, à présent débrouillez-vous entre hommes.

Isadora quitta la salle avant lui, honteuse de s'être emportée un peu trop vite.

— Mademoiselle Smith vous feriez mieux de faire demi-tour immédiatement.

La menace la stoppa.

Elle se retourna.

— Sinon quoi ? Vous allez me répudier ?

— Quelle excellente idée. Répondit-il d'une voix grave en la rejoignant d'un pas bourru.

— En attendant cessez de jouer ce petit jeu avec moi, ça ne prend pas avec moi.

L'intense étincelle dangereuse qui luisait dans ses yeux la fit frémir.

— Je ne joue à aucun jeu votre altesse, je suis seulement le vôtre. Rétorqua Isadora sans pouvoir dissimuler son trouble. Car bien que froid, cet homme ne faisait preuve d'aucune agressivité sur le moment.