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-Coucou. Ça s'est bien passé ?

Hannah, pieds nus posés sur ma table basse Martini, Mac installé sur les genoux, me dévisage depuis le canapé.

-Oui, super.

J'ai répondu machinalement. Je fronce les sourcils et roule les yeux.

-Enfin, non, en fait, c'était très chiant. Enfin, tu sais les entretiens d'embauche, ce n'est jamais vraiment fun.

Elle rit.

-Bon, je vais chercher mes affaires.

-Tes affaires ? , demande t'elle perplexe.

Je m'immobilise.

Merde, c'est une surprise !

Je lui envoi un clin d'oeil.

-Mets tes chaussures, on décolle à 21h30.

Elle se lève d'un bond, stupéfaite, renversant son ordi au passage.

-Quoi ?! Mais il est 20h42 ! Ce n'est que maintenant que tu me le dis ?! Et on va où ?

-Surprise !

Elle m'envoie son livre de cours à la tête. Je rattrape "Économie Générale Cycle Avancé" au vol, et le pose sur le buffet.

-Aller, tigresse, prépare toi.

Ros m'a préparé un sac de voyage, qu'il à posé sur mon lit. Je m'en empare, récupère mon appareil photo, un Canon qui m'a couté la peau du cul, rangé dans sa housse, et saisie mon éternel sac Louis Vuitton.

Je passe par le dressing, pour me changer. Ma tenue de travail n'est pas se qu'il y a de mieux pour le voyage.

J'enfile un mini short en jean pré usé, et un crop top cintré noir. Le dos du t-shirt est un enchevêtrement de lanières croisées.

J'ai soudain une idée.

Je sors à pas de loup de ma chambre, mes Gazelles vertes dans la main gauche, mon appareil photo dans la droite. Hannah, de dos, scrute Manhattan depuis les baies vitrées.

Ses cheveux dégoulinent en une épaisse cascade brune, sur ses fines épaules, sur la peau pâle de son dos dénudée par son haut dos-nu.

Elle me ressemble trait pour traits, et ce depuis sa naissance. Les seules façons de nous discerner sont notre différence d'âge, nos yeux -les siens sont bleu, et non vert, le fait qu'elle soit légèrement plus petite que moi et que ses cheveux soit plus clairs que les miens. J'ajuste l'objectif.

Elle entend le petit "clip" que produit l'appareil, et se retourne, surprise.

Je mitraille son expression de biche effarouchée.

Elle pointe son index vers moi, accusatrice.

-Arrête ça tout de suite, Grey, avant que je ne me fâche !

-Ok !

Je ne tiens pas du tout ma promesse, et continue à mitrailler.

Elle met les mains sur ses hanche, et aborde une expression de fausse désapprobation.

-Ho la la, vous êtes irrécupérable, Mlle Grey !

J'éclate de rire en rangeant l'appareil.

-Aller, on y va, on est déjà en retard !

Ros nous attend, en bas de la Steal Tower. Il a sortit la Porsche Cayenne. Il récupère nos affaires, et les met dans le coffre. Nous nous installons à l'arrière.

Hannah sourit rêveusement.

-Tu sais, je sais exactement comment sera ton premier mec. Il sera dominant, et c'est se qui te plaira. Ce sera un défi, pour toi. C'est pour cela que tu n'en à jamais eu. Tu n'en n'a jamais trouvé un à ta hauteur. Vous serez tout deux des tornades, et quand deux tornades se rencontrent, ça crée une catastrophe naturelle.

Je me fige, totalement stupéfaite.

Putain !

J'ai l'impression qu'elle sait exactement de quoi elle parle. Elle vient de résumer en exactement 63 mots ma relation avec Peter.

Une catastrophe naturelle... alors est-ce la seule fin possible entre lui et moi ? Un désastre ?

Ou y a t'il une autre alternative ?

Sans doute pas...

À moins que l'un d'entre nous décide de se soumettre à l'autre...

Mais je ne veux pas d'un Peter soumis !

J'aime nos défis, la façon dont il me regarde lorsque je les relève, ses yeux remplis de fierté, de désir...

J'aime qu'il me regarde comme ça.

-Je l'aime.

Je réalise que je viens de penser à haute voix. Heureusement, elle ne m'a pas entendu, car j'ai murmuré.

Je suis aussitôt paniquée par ce constat.

Comment puis-je l'aimer, alors que je ne le connais que depuis quoi... deux semaines ? Trois maximum.

C'est du délire.

Katherina, tu es complètement à côté de la plaque, soupire ma conscience.

Non...oui...non. C'est stupide.

Mon ego est plongé dans "L'amour pour les nuls".

Non, je ne peux pas être amoureuse de lui.

Notre relation n'est pas faite pour aboutir à cinquante ans de mariage, trois gamins et quoi d'autre encore ?

Des trucs comme les couches à changer, les biberons à donner, les cris à calmer.

J'ouvre de grands yeux effrayés.

Non, pas question que ça m'arrive !

Jamais ! Jamais, jamais, jamais !

Les bébés, c'est une limite à ne pas franchir, pour moi.

Eh, calme toi, Katherina ! On en est pas là !

On est loin...

Si seulement...

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Hou la !

Katherina vient de prendre conscience de quelque chose d'important.

Cela va t'il faire avancer sa relation, ou au contraire, la détruire complètement ?

On s'approche doucement de la fin, les amis !

Bientôt la suite

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