Chapitre 4

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— Madame. Il est l'heure.

Elizabeth regarda sa servante et hocha lentement la tête. Elle se retourna ensuite vers la fenêtre et soupira. Faute d'aller en Angleterre, la jeune femme partait pour l'Espagne où le Gouverneur y avait une cousine prête à accueillir sa fille pendant quelques temps.
Mais Elizabeth n'avait pas envie d'aller en Espagne, d'une parce qu'elle ne parlait pas un mot d'espagnol, et de deux parce qu'elle ne connaissait pas cette cousine éloignée...
Quand un petit coup sec résonna contre la porte ouverte de sa chambre, Elizabeth se retourna et son père entra avec un petit sourire.

— J'imagine que tu aurais préféré aller tout de même en Angleterre, mais... commença le Gouverneur.
— Ne vous en faites pas, Papa, tout ira bien, répondit la jeune femme. Le Commodore est arrivé ?
— Il ne viendra pas. Il est occupé avec des pirates qui ont été pris en ville cette nuit.

Elizabeth haussa les sourcils.

— Des pirates à Port Royal ?
— Oui, mais ce ne sont pas les hommes de ce Capitaine qui t'a sauvé la vie...

Elizabeth baissa le nez et regarda le tapis précieux. Elle inspira alors profondément et regarda son père.

— Allons-y.

Le Gouverneur sourit puis invita sa fille à le suivre. Ils descendirent dans le hall d'entrée et y retrouvèrent le personnel de la maison, venu dire au revoir à leur jeune maîtresse.

~

Le voyage - court - jusqu'au port, fut une véritable épreuve pour Elizabeth. Engoncée dans son corset, elle avait du mal à respirer et cela lui rappela ces mois en arrière, quand, lors de la cérémonie de nomination au poste de Commodore de Monsieur Norrington, elle était tombée dans les pommes et était passée par-dessus le parapet...

Sans le Capitaine Sparrow, je serais morte... songea la jeune femme en regardant la mer. Il m'a sauvé la vie...

Inspirant, Elizabeth se mordit la lèvre. Soudain, la voiture s'arrêta et on ouvrit la portière. Une main se tendit et la jeune femme descendit. Elle regarda autour d'elle et avisa le navire battant pavillon espagnol amarré non loin.

— Père, s'il vous plaît...

Le Gouverneur pinça les lèvres et regarda le bateau.

— Sois courageuse, mon enfant, dit-il. Ce n'est l'affaire que de quelques mois, un an tout au plus.

Elizabeth déglutit et refoula une larme. Elle hocha alors la tête et le petit groupe se dirigea vers le bateau.

— Bienvenue, Mademoiselle Swann !

Elizabeth regarda l'homme en face d'elle et lui sourit doucement. Un soldat s'approcha alors en trottant et se pencha à l'oreille du Gouverneur qui l'écouta puis se redressa.

— Vraiment ?
— Un problème ? demanda Elizabeth.

Le Gouverneur secoua la tête.

— Rien de grave, mais je vais devoir te dire adieu maintenant. On me demande à l'autre bout de la ville... Je suis vraiment désolé.

Elizabeth sentit son cœur se serrer.

— Prenez soin de vous, ma fille, je vous écrirais dès que vous serez arrivée.

Elizabeth hocha la tête. Son père l'embrassa sur la joue puis l'enlaça avant de partir avec toute la clique qui les avait accompagnés. Elizabeth se retrouva alors totalement seule et sa gorge se serra si fort qu'elle crut étouffer.

— Madame ?

La jeune femme regarda l'homme qui l'avait accueillie, et elle sourit doucement. Soudain, elle recula d'un pas en secouant la tête.

— Je suis désolée, Monsieur, mais je ne vais pas partir avec vous, finalement, dit-elle.
— Comment cela ? s'étonna l'homme. Mais Madame, votre père a payé très cher pour que je vous conduise en Espagne...
— Je sais et je peux vous payer pour ne rien dire...
— Mais... Qu'allez-vous faire ? Votre père...

Elizabeth leva la main et l'homme se tut. La jeune femme tira alors une bourse de la sacoche à son poignet et la tendit à l'homme.

— Tenez, dit-elle. Pour la peine et pour faire comme si j'étais à bord.

Comprenant qu'il n'avait pas le choix, l'homme prit la bourse de cuir et inclina la tête.

— Prenez soin de vous, Madame, dit-il.
— Merci. Gardez mes bagages, vous saurez bien trouver à qui revendre ce qu'ils contiennent.

L'homme opina puis Elizabeth regarda autour d'elle puis tourna les talons et disparu dans la foule.

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Dernière modification le 26/07/2020

⏳ Capitaine E. SparrowOù les histoires vivent. Découvrez maintenant