Chapitre 3

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Toc, toc

— Entrez ? Oh, Jack... Que se passe-t-il ?
— Rien, ma chère, je... En fait si, j'aimerai discuter un peu avec vous, sur un sujet... intime.

Elizabeth, occupée à laver ses vêtements, plissa les lèvres et attrapa un torchon pour s'essuyer les mains.

— Votre père est allé vous parler, n'est-ce pas ? demanda-t-elle.
— Oui, ce matin et je suis assez surpris par ce qu'il m'a dit... Pourquoi vous ne m'avez pas parlez de ce dégoût des hommes que vous avez ? Ne suis-je pas concerné ?

La jeune femme baissa le nez et s'assit au bout de son lit. Jack prit un tabouret et s'assit en face d'elle.

— Ce n'est pas tout à fait un dégoût des hommes, dit-elle alors. Sinon je ne vous laisserais pas me toucher, Jack. Non, en fait, je... Ce que je vais vous dire est très personnel et j'aimerais que cela reste entre nous, d'accord ?

Jack hocha la tête. Elizabeth lui expliqua alors, qu'avant le Commodore, elle n'avait jamais connu d'homme, et que le soir de sa nuit de noces, elle... eh bien, elle était vierge, tout simplement.

— Ça s'est si mal passé ? demanda Jack quand elle se tut.
— Je ne sais pas, je l'ai laissé faire, répondit Elizabeth en haussant les épaules. Je n'avais aucune idée de ce que je devais faire ou pas... Personne ne m'a jamais expliqué la chose, ma mère étant morte bien avant que je ne sois en âge de penser à une telle chose.
— Est-ce que... cela vous dégoûte aujourd'hui ?

Elizabeth passa sa langue sur ses lèvres.

— Je suis désolée, Jack, dit-elle alors en lui prenant la main. Je n'ai pas été mariée longtemps au Commodore, mais il... il était tellement entreprenant... Tous les soirs, Jack, tous les soirs, que je sois enrhumée, indisposée, non désireuse... Il s'invitait dans mon lit sans me demander mon avis, avec le prétexte que je devais rapidement tomber enceinte pour que la succession de mon père soit protégée...
— Rassurez-moi, il ne vous a pas violée, si ?
— Non, non, pas du tout, mais je n'étais pas vraiment... là, pendant ma nuit de noces... ni les autres nuits, du reste.
— Donc l'idée de prétendre être stérile vous est venue naturellement ?
— À vrai dire, je le croyais vraiment, répondit Elizabeth en ramenant une mèche derrière son oreille. J'avais mes périodes normalement, mais malgré toute l'énergie déployée par le Commodore, pas de grossesse en vue.

Elle haussa les épaules, lèvres serrées, puis ajouta :

— L'évidence était là. Et puis un matin, alors qu'il venait de partir, j'ai soudain éprouvé un immense dégoût pour sa personne. C'est un bel homme, mais je ne sais pas, rien qu'à l'idée qu'il me touche à nouveau, j'en avais des nausées... J'ai alors pris la décision de lui mentir effrontément, de demander le divorce, et de partir vous retrouver. Mais je n'avais aucunement l'intention de rester et de m'établir avec vous, au départ. Tout cela n'est venu... qu'après.

Jack esquissa un sourire. Il renifla alors et passa sa main sur son bouc en la regardant.

— Peut-être devriez parler à d'autres femmes pour leur demander comment vous défaire de ce sentiment, dit-il. Pas que j'aie envie de vous, hein, mais...

Elizabeth haussa un sourcil, surprise.

— Enfin, si bien sur que j'ai envie de vous, enfin non, je... bafouilla alors le pirate. Oh, bordel... !
— J'ai compris, grand nigaud, dit alors la jeune femme en souriant. Et c'est entendu, j'irais discuter de cela avec d'autres femmes. Je vous aime, Jack, et j'ai envie de passer encore du temps auprès de vous, seulement, je suis parfaitement consciente que vous êtes un homme, que vous avez des envies et des besoins, et que vous faites de gros efforts pour ne pas aller voir les prostituées...
— C'est pour vous que je fais ça, Lizzie, répondit Jack. C'est pour Madame Capitaine que je me "sacrifie". C'est dur de ne pas vous prendre dans mes bras quand j'en ai envie, de ne pas vous rejoindre le matin dans votre lit pour profiter du silence...

⏳ Capitaine E. SparrowOù les histoires vivent. Découvrez maintenant