Elizabeth s'écroula contre une fontaine et haleta. Elle était hors d'haleine, elle avait couru comme jamais de sa vie. Quand Jack lui avait hurlé dessus, elle avait éprouvé une peur viscérale, une chose qu'elle n'avait jamais ressentie encore, même quand, lorsqu'elle avait dix ans, ils avaient croisé les restes d'un à bordage où les cadavres flottaient un peu partout au milieu des débris d'un gros bateau de commerce...
Prenant de l'eau dans sa main, Elizabeth s'aspergea le visage pour chasser ses larmes et se rafraichir. Elle se frotta les joues, le souffle court, et se regarda alors dans la surface de l'eau.
DEHORS ! DEHORS ! DEHORS !
Elle ferma les yeux et serra les mâchoires. Jack avait fouillé dans ses affaires, il avait retourné ses papiers, ses lettres, son journal... L'avait-il lu ? Non, sans doute pas, mais pouvait-elle encore croire cet homme qui avait eut l'idée d'aller vérifier pourquoi elle lui avait dit vouloir partir ? En avait-il eut l'idée tout seul, seulement ?
Anamaria ne m'aurait pas trahie... Elle ne lui aurait rien dit, non... songea Elizabeth en serrant les paupières.
Peut-être que Jack lui mentait depuis le début, peut-être qu'il jouait avec elle et que le fait de violer ainsi sa vie personnelle était une excuse pour la chasser ? Non... Non, c'était peut-être un pirate, mais c'était un homme gentil, certes avec des manières qui laissaient à désirer, mais il était gentil avec elle, et il lui avait dit qu'il l'aimait des dizaines de fois... On ne dit pas qu'on aime une personne si on prévoit de lui faire du tort par la suite, si ?
Elizabeth soupira et s'assit au bord de la fontaine. Il faisait nuit noire maintenant et, tâtant ses poches, elle réalisa qu'elle avait perdu la lettre de son père dans sa course à travers la ville. Elle regarda autour d'elle. Qu'allait-elle maintenant ? Elle n'avait pas assez d'argent pour rentrer à Port-Royal en tant que passagère d'un navire, et elle n'avait aucune envie de se faire de nouveau embaucher...
Elle songea alors à ce qui l'avait conduite à se retrouver là, toute seule, de nuit, le cœur brisé et sans savoir où dormir.La première fois qu'elle avait écrit à son père, la veille du départ du Black Pearl, n'ayant pas oublié qu'elle devait se trouver en Espagne, elle avait menti éhontément en lui disant que sa cousine était très accueillante, qu'elle était bien installée, qu'elle aimait beaucoup l'Espagne, etc... Lors de la réponse de son père, celui-ci lui avait demandé des nouvelles d'une dénommée Tante Anies et la jeune femme avait répondu qu'elle allait bien et qu'elle lui envoyait ses salutations... C'était avant d'apprendre que la tante Anies en question était morte des mois plus tôt... Le Gouverneur Swann avait alors compris que sa fille lui mentait, qu'elle n'était pas en Espagne, et il avait exigé de savoir où elle était. Incapable de lui mentir encore une fois, elle lui avait raconté toute l'histoire...
Aujourd'hui, le Gouverneur de Port-Royal exigeait qu'elle rentre et qu'il s'occuperait de son cas une fois qu'elle serait à la maison, mais Elizabeth, même si elle savait pertinemment qu'elle allait être envoyée en Angleterre, sous étroite surveillance d'une personne de confiance du Gouverneur, pour finir sa vie dans un couvent, avait quand même eut le choix : celui de rentrer et d'accepter sa peine, et celui de rester auprès de Jack et de ses pirates et d'être déshéritée, de perdre nom, famille et fortune, sans aucun moyen de les regagner par la suite...
La décision avait été dure, mais après quelques heures de réflexion, elle avait fait son choix. Elle préférait perdre un homme plutôt que de tout perdre et de se retrouver seule au monde...
Passant ses mains sur ses joues, Elizabeth soupira. Soudain, un frisson lui descendit dans le dos et elle se retourna, la main sur le couteau qu'elle avait à la ceinture.
VOUS LISEZ
⏳ Capitaine E. Sparrow
Fanfiction[SPARRABETH] La première fois qu'Elizabeth Swann rencontre Jack Sparrow, c'est lorsqu'il lui sauve la vie à Port Royal où il se trouve en vue de récupérer le Balck Pearl... Depuis, mariée au Commodore James Norrington, Elizabeth réalise qu'être une...