Chapitre 9

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—  Capitaine !!

Reyes, l'un des trois nouveaux matelots que Gibbs avait embauchés sur le Black Pearl, se rua sur Jack alors que celui-ci sortait de la taverne où ils logeaient quelques jours.

— Qu'est-ce qui se passe ? demanda Jack, surpris. Une catastrophe ?
— Ça se pourrait... Je viens d'entendre des pirates parler d'une rumeur...
— Une rumeur ? Allons bon, encore un trésor caché quelque part et...
— Non, non, Capitaine... C'est pas un trésor... C'est... bizarre même.

Jack plissa un œil.

— Bon, ben parle ! lâcha-t-il alors.

La jeune matelot sursauta puis raconta ce qu'il avait entendu dans une autre taverne où il était en train de boire sa solde. Quand il en vint au moment où il avait entendu un nom qui l'avait fait frémir, Jack fronça les sourcils.

— Quel nom ? demanda-t-il. Un pirate qu'on connaît ?
— Ouais... Et pas qu'un peu...

Reyes grimaça et Jack l'imita.

— Laisse-moi deviner... Barbe Noire ?
— Non...

Jack fronça les sourcils puis les haussa.

— Ne me dis pas... Barbossa !

Reyes hocha la tête. Jack jura.

— J'aurais pourtant juré qu'il était mort, celui-là !
— Non, et il a l'air d'être bien en vie puisqu'il s'est constitué un équipage et qu'il est en Angleterre !

Jack sursauta.

— En Angleterre ? Mais pourquoi ?
— Ça, je l'ignore... Peut-être qu'il a entendu dire que le Capitaine du Black Pearl...
— Le Capitaine du Black Pearl quoi? demanda Jack en plissant les yeux. Qu'est-ce que je ne sais pas encore ?

Reyes grimaça. Il dansa d'un pied sur l'autre puis finit par parler.

— On dit que le Capitaine... que vous auriez trouvez une femme et qu'elle serait en Angleterre et que vous l'y auriez envoyée parce qu'elle était enceinte et que...

Jack ronfla bruyamment puis jura.

— Elizabeth, enceinte ? Balivernes !
— Oui, je m'en suis bien douté, mais elle est vraiment en Angleterre et...
— Et Barbossa aussi, acheva Jack en plissant le nez. Et merde... Je vais encore avoir des problèmes... Il va certainement me demander le Black Pearl en échange d'Elizabeth...

Reyes haussa les sourcils.

— Vous pensez qu'il la enlevée ?
— Si ce n'est pas déjà fait, alors il n'en est pas loin, répondit Jack.
— Capitaine !!

Jack se retourna.

— Quoi encore ?

Gibbs arriva vers lui a grandes enjambées en brandissant une lettre.

— Ça a été envoyé à tous les ports entre Port-Royal et Londres, dit le Second.
— Et c'est quoi ? demanda Jack.
— Une récompense...

Jack dodelina de la tête.

— Une récompense pour celui qui retrouvera, mademoiselle Elizabeth Swann... acheva Gibbs.

Jack et Reyes se regardèrent. Jack disparut soudain dans la foule et Gibbs interrogea le matelot du regard.

— Barbossa... dit-il simplement.
— Et merde... jura Gibbs. Va rassembler tes affaires et dis à tout le monde qu'on décolle.

Reyes opina puis rejoignit la taverne. Gibbs chercha alors Jack du regard mais ne le trouva plus dans la foule. Il soupira alors et retourna sur le Black Pearl pour annoncer la nouvelle...

~

Tout d'abord, Elizabeth avait cru avoir débarqué à Port-Royal. Mais dès le lendemain, elle avait réalisé que non. À vrai dire, elle ne connaissait même pas cet endroit. C'était une île, assez vaste, mais pas assez pour qu'on ne voit pas la mer tout autour quand on se trouvait au point culminant.
Et le point culminant de l'île était le toit d'une grande villa espagnole où Elizabeth avait élu domicile, sous la surveillance d'une demi-douzaine de matelots de Barbossa.

Une semaine s'était écoulée depuis qu'elle avait été débarquée ici en pleine nuit, sous une pluie battante. Aujourd'hui, mis à part quelques visites des matelots du pirate à la jambe de bois, elle ne voyait personne.

Croisant les bras autour de son buste, la jeune femme pinça la bouche. Il ne lui aurait resté que trois mois... Trois malheureux mois avant que Jack ne vienne la chercher ! Pourquoi cet abruti de Barbossa avait décidé de tout mettre en œuvre pour l'enlever ? À quoi ça rimait ? Elle n'était personne, après tout...

Elizabeth grimaça et regarda l'océan. Non, elle n'était pas personne... Elle était Lizie, la femme du Capitaine Jack Sparrow... Et ce titre était encore plus intéressant que celui d'être la fille du Gouverneur de Port-Royal.

Elizabeth soupira. Si Jack la retrouvait, elle le supplierait de tout accepter de Barbossa du moment qu'elle était en mesure de quitter cette île ! Elle n'avait qu'une envie, retrouver Jack, retrouver le Black Pearl et ses matelots... Et aussi, rassurer son père car il devait être dans tous ses états après avoir reçu la lettre mensuelle de la Sœur-mère...

La jeune femme referma la fenêtre et alla s'asseoir sur son lit. Contrairement à ce qu'elle avait imaginé, elle était plutôt bien logée. Ce n'était pas le grand confort, mais elle avait une chambre à elle, un grand lit, et même quelques vêtements. Elle avait bien essayé de demander à un matelot si la maison et ce qu'elle contenait appartenait à Barbossa, mais il n'avait pas répondu...

Comme toutes les précédentes journées, Elizabeth passa celle-ci seule avec son journal. Elle y décrivait les environs depuis sa fenêtre, ses pensées et ses espoirs. Elle écrivait aussi à Jack et à son père, de longues lettres interminables qui illustraient parfaitement le manque cruel d'activités... Ces lettres s'entassaient dans une boîte en bois qu'elle avait dénichée sur un secrétaire. Un matelot lui avait apporté un crayon et un carnet pour écrire, sans rechigner, ayant sans doute des ordres.
On toqua soudain contre la porte de la chambre et la jeune femme autorisa à entrer, surprise. Elle recula d'un pas quand elle vit Barbossa entrer.

— Allons, n'ayez pas peur, Mademoiselle Swann, dit le pirate avec un sourire édenté. Je ne ferais jamais de mal à une jeune femme, surtout aussi jolie que vous.

Son ton doucereux donna la nausée à Elizabeth qui inspira et se redressa.

— Relâchez-moi, dit-elle alors. Cela fait une semaine à présent, qu'espérez-vous obtenir de moi ?
— De vous ? Mais rien, ma chère.
— Mais alors, pourquoi suis-je enfermée ici ? Pourquoi m'avoir sortie de mon couvent ?

Barbossa haussa un sourcil.

— Je vous pensais plus intelligente que cela, dit-il en s'approchant d'une des hautes fenêtres qui donnaient sur la baie.
— C'est à dire ?

Barbossa, les mains dans le dos, l'observa un instant. Il pinça la bouche et pivota.

— Il y a une rumeur qui court sur vous... dit-il alors.
— Une rumeur ?

Elizabeth rentra le menton.

— Sur Elizabeth Swann ou sur.... Lizie ? demanda-t-elle.

Barbossa leva un sourcil et esquissa un sourire en coin. Il retourna alors vers la porte et invita la jeune femme à le suivre pour déjeuner...

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Dernière modification le 9/08/2020

⏳ Capitaine E. SparrowOù les histoires vivent. Découvrez maintenant