Chapitre 9 : Soren

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Et voilà la suiiiiiite ! Bonne lecture ! (votez please 🙏 )

EDIT : Chapitre corrigé :D (si vous trouvez encore des coquilles, n'hésitez pas à les relever en commentaires !)

Je marchais dans les rues couvertes de la ville, une longue cape rouge autour de mes épaules. J'avais rabattu la capuche sur mon visage pour qu'on ne me reconnaisse pas. Je n'étais pas censé me promener dans Ankan sans gardes du corps. Mais je ne supportais pas d'être suivi par ces molosses et surprendre l'ébahissement des habitants qui se retournaient sur notre passage en fronçant les sourcils. De toute façon, les derniers évènements avaient prouvé, à mon avis, que j'étais capable de me défendre tout seul.

Mes yeux passèrent sur les murs en terre cuite sans vraiment les voir. Les tentures colorées étendues au-dessus de nos têtes, entre deux bâtiments, pour nous maintenir à l'ombre, étaient parfaitement immobiles, comme à leur habitude. Le vent soufflait rarement, par ici.

Ma ville ressemblait à un amoncellement d'habitations disposées au petit bonheur la chance. Elles étaient toutes rapprochées les unes des autres, les rues étant, par conséquent, très difficiles d'accès, et l'on s'y trouvait serré de tous côtés lorsqu'on les arpentait, car elles étaient fort fréquentées.

Je finis par arriver au bazar de la ville. C'était un marché immense, entièrement recouvert de toiles rouges et dorées qui nous protégeaient du soleil. Toutes sortes de marchandises y étaient représentées : denrées alimentaires plus ou moins rares, dernier instrument inventé par le Fou d'Ankan, animaux domestiques... tout ce qui avait un prix se voyait offrir un emplacement sur les étalages bariolés.

Je déambulai quelques instants en ignorant les vendeurs qui m'interpellaient en vantant leur marchandise soi-disant unique et de belle facture. Je les entendais à peine. Je n'arrêtais pas de penser aux dernières paroles de mon père. Je savais que ses conseillers cherchaient à me marier à tout prix. Mais je ne voulais pas me plier à leur volonté, telle une marionnette privée de volonté. L'exemple de mes parents était marqué au fer rouge dans mon esprit. Ma mère et mon père avaient eu un mariage de raison et ça ne leur avait pas réussi.

Je ne voyais pratiquement jamais la reine, qui préférait rester enfermée dans ses appartements plutôt que de nous croiser. Elle faisait tout pour éviter le roi, et il était de notoriété publique qu'ils n'avaient pas une grande estime l'un pour l'autre.

Je ne me voyais pas finir ainsi. J'aimais beaucoup mon père, évidemment. J'étais bien plus proche de lui que de la reine. Mais je refusais de forger une alliance malheureuse simplement pour concevoir un héritier. Si je me mariais, je voulais que ce soit avec quelqu'un qui me plaise, avec qui j'aurais des affinités, de l'affection, du respect. Peut-être même de l'amour. Et si j'avais de l'affection pour Yola, je ne pouvais pas dire que nous ayons grand-chose en commun. Nous ne nous complétions pas non plus.

J'étais en train de broyer du noir quand une vieille mendiante se jeta pratiquement à mes pieds.

— Noble jeune homme, je t'offre une histoire contre un peu de nourriture, qu'en dis-tu ?

Je fronçai les sourcils. L'étrange créature était en piteux état. Ses cheveux jaune pâle, sales et clairsemés par endroit, collaient à son crâne. Elle avait un œil entièrement blanc, était vêtue de haillons sales et l'odeur que dégageait son corps me donna des haut-le-cœur.

Pris de pitié, mais désireux de ne pas m'étendre en sa compagnie, je sortis une bourse de ma poche et versais une bonne dizaine de pièces dans sa main. De quoi la nourrir pour des mois entiers.

— Tiens, fais-en bon usage. Je ne veux pas de tes histoires, vieille femme. Va en paix.

Je faisais demi-tour quand elle reprit la parole.

Entre Ténèbres et Lumière {en cours de correction}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant