Chapitre corrigé (man Dieu, y en avait besoin...) !
Le fameux Passage était en fait très éloigné. Il nous fallut une bonne partie de la nuit pour l'atteindre. Il était situé dans une vallée qui longeait la Falaise. Nous étions ainsi à l'abri des regards, entourés par des collines assez hautes.
— C'est ici, murmura Sélénia, comme si quelqu'un pouvait nous entendre.
Elle me désignait une étroite fissure dans la Falaise, étroite au point que deux hommes de profil n'auraient pas pu s'y glisser. Je préférais encore la galerie souterraine... mais il me tardait plus que tout de retourner dans l'Aurore. Sentir à nouveau la fraîcheur, l'ombre des arbres et qui sait ? Peut-être même voir la nuit. J'en avais assez du soleil accablant.
Je me tournai vers la mendiante et énonçai calmement ses consignes :
— Je commence par les plantes simples à trouver, je les fais sécher avec soin, je les transpose ensuite dans les bourses en cuir en prenant soin de les étiqueter... et si j'ai le temps je m'aventure un peu plus loin pour dénicher les herbes rares. J'ai rien oublié ?
La vieille femme me sourit avec amusement.
— La prudence. Tu as oublié la prudence. N'hésite pas à te servir de ton épée. Je pense qu'elle te sera fort utile.
— Tu m'avais promis de me parler des dangers que recèle l'Aurore. Pourquoi as-tu changé d'avis ?
Elle ricana.
— Je ne t'ai jamais promis une telle chose... si je t'en parlais, tu n'aurais certes plus envie d'y retourner. Et moi, j'ai besoin de mes plantes. Tu avais besoin d'arguments pour être convaincu et j'en ai toujours tout un tas dans ma besace.
Je soupirai, irrité de m'être laissé berner. J'aurais certainement dû faire demi-tour et maudire la menteuse, mais j'avais trop envie de me rendre dans l'Aurore. De toute façon, je n'avais pas marché aussi longtemps pour au final tourner les talons alors que je touchais au but.
Je pris mon sac en toile d'une main, vérifiai que mon épée était solidement arrimée à mon côté et me glissai prestement dans la faille. Contrairement à ce à quoi je m'attendais, elle n'était pas fendue en ligne droite. Au bout de quelques pas, l'ouverture se cassait et je fis face à un mur de pierre avant de comprendre avec soulagement que je n'avais qu'à me déporter sur la droite pour continuer mon excursion. Je marchai en travers quelques instants, jusqu'à ce que je rencontrasse à nouveau une paroi rocheuse. Mais je ne paniquai pas cette fois, car devant moi la lumière du jour m'indiquait que j'arrivais au bout de mes peines.
Je me tortillai peu gracieusement encore un moment et débouchai enfin sur le monde tant attendu. Cette fois, il portait bien son nom. J'étais dos à la Falaise en pierre noir et, en face de moi, une vaste prairie verte ondulait doucement sous l'effet du vent. À quelques distances et, où que se porte mon regard, une immense forêt zébrait l'horizon, tache vert foncé dans un océan vert tendre.
Mais ce qui m'époustoufla le plus fut la couleur rosée du ciel, comme s'il n'arrivait pas à se décider entre le jour et la nuit. Si je plissais fortement les yeux, j'arrivais à apercevoir ce que les sages de mon peuple appelaient les étoiles. Elles n'étaient pas encore toutes apparues, ou disparu, tout dépendait si le jour se levait ou si c'était au tour de la nuit de se réveiller. Je n'arrivais à en distinguer qu'une ou deux, points de lumière faible dans une étendue rose clair, mais je fus si soudainement submergé par l'émotion que ma gorge se serra.
Je n'avais pas honte de mes sentiments. D'autant plus que personne n'était là pour assister à mon trouble.
Comme si une divinité sarcastique avait entendu mes pensées, une voix s'éleva derrière moi, amusée.
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Entre Ténèbres et Lumière {en cours de correction}
FantasiAnkan. Lancast. Terre de Lumière, et Territoire des Ténèbres. Depuis des générations les Kyrls et les Largs se vouent une haine implacable. Chacun vit dans un monde différent, où règne pour l'un le soleil, et pour l'autre la nuit éternelle. Pour le...