Chapitre 30 : Loana

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Je repris connaissance assez soudainement.

J'essayai d'ouvrir mes yeux mais j'avais l'impression qu'on avait collé mes paupières entre elles. J'étais comme paralysée, et en même temps mon esprit était aussi vif qu'en pleine journée. Mon cœur s'emballa quand je m'aperçus que je n'arrivais pas à bouger. J'avais du mal à me souvenir comment j'en étais arrivée là, et je ne voulais surtout pas rester dans cet état de léthargie plus longtemps. J'aimais l'action, me dépenser, avoir toutes mes capacités, et là on pouvait dire sans mal que j'étais aussi vulnérable qu'un bébé.

Une voix féminine et suave résonna tout à coup au-dessus de moi et si j'avais pu sursauter et me crisper, je l'aurais fait.

~ Ne panique pas. Tu vas bientôt retrouver pleinement toutes tes capacités. Reste calme, apaise les battements de ton cœur.

J'avais envie de hurler, de demander qui était là, qu'est-ce que cette femme me voulait, mais je n'avais pas les moyens de le faire. Je décidai donc de faire ce qu'elle me disait pour recouvrer mes forces et d'aviser par la suite. J'inspirai profondément pour calmer mon palpitant qui était paniqué, détendis mes muscles tétanisés et desserrai les mâchoires.

Au bout d'interminables minutes ou je tentai de déglutir sans m'étouffer, je réussis à ouvrir un œil. L'autre suivit quelques secondes plus tard mais je n'arrivais pas à appréhender le décor qui m'entourait. Ma vision était encore flou et assombrie.

Je levai une main faiblarde et me frottai les yeux pour chasser le brouillard qui obscurcissait ma vue. Ça ne fonctionna pas très bien, je voyais à présent des petites lumières danser dans la brume et j'avais déclenché un mal de tête.

Je grognai de douleur et de frustration. Mais que m'était-il arrivé ?

~ Voilà, tu vois ? tu récupères tes forces, petit à petit. Ne force pas les choses. Laisse-les revenir à la normale par elles-mêmes.

Je serrai les dents.

- Qui es-tu, que me veux-tu ?

J'entendis un rire léger et pourtant assez puissant pour me faire tressaillir.

~ Si tu le veux bien, je vais attendre que tu sois complètement remise pour me présenter. Je n'aime pas parler dans le vide.

Ma vision s'éclaircit presque d'un coup, si brutalement que j'en sursautai presque. Je voyais à présent fort bien ce qu'il se passait. J'étais allongée sur un drôle de matelas duveteux et chaud. Mon dos était callé contre une forme gigantesque, une forme respirante.

Je me redressai un peu trop vite et eu immédiatement des tournis et des nausées. Je chancelai et allais retomber quand quelque chose passa sous mon corps pour me maintenir assise. D'abord surprise, je m'appuyai sur ce quelque chose et le détaillai avec ahurissement.

C'était un cou écailleux. Un très long cou gris anthracite qui menait à une tête pourvue de petites cornes et d'une mâchoire gigantesque se terminant par un bec.

C'est là que je me souvins de ce qu'il s'était passé. J'avais été hypnotisée par ce drôle d'animal qui m'avait injecté un poison qui m'avait fait perdre connaissance. Et j'étais maintenant dans l'antre de cet animal et son maître, ou plutôt sa maîtresse me parlait et me gardait prisonnière pour quelque raison obscure.

Le rire de la femme résonna à nouveau mais elle ne dit rien de plus.

Après avoir recouvré mes forces, je reculai précipitamment et regardai autour de moi, cherchant une échappatoire. J'étais dans une grotte, visiblement en hauteur. Ce que j'avais pris pour un matelas était en fait l'aile de la créature et la forme contre laquelle j'étais allongée son ventre titanesque.

Entre Ténèbres et Lumière {en cours de correction}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant