Chapitre 19 : Soren

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Chapitre corrigé :D

Je toisais Loana de mon expression la plus irritée. Il y avait de la malice dans ses yeux. C'était plutôt étrange de voir briller cela dans ses prunelles. D'habitude, j'y lisais plutôt du mépris ou du sarcasme. Comme quand elle m'avait attaquée un peu plus tôt.

J'avais perdu mon sang-froid, à ce moment-là, et je m'en voulais mortellement de m'en être pris à une femme, une femme encore affaiblie par la maladie, en prime. Je n'avais jamais agressé personne, et voilà que, pour la première fois, je m'en prenais physiquement à quelqu'un, et à moins fort que moi ! C'était pathétique et vil. Quelle mouche m'avait piqué ? Cela ne me ressemblait absolument pas.

Depuis que nous avions repris notre progression silencieuse, je ne faisais que chercher une occasion de m'excuser. C'était humiliant de reconnaître sa faute, mais je n'avais pas vraiment le choix.

Je reportai mon attention sur notre découverte.

— Je ne sais pas comment m'y prendre, admis-je en désignant le champignon du menton. S'ils sont toxiques quand ils rentrent en contact avec l'épiderme et que je les touche, je risque de te prendre pour le jarg et d'essayer de te pourfendre.

Une chose incroyable se produisit alors. Elle rit, un rire naturel, pas un de ses ricanements méprisants qui étaient sa signature. Je camouflai ma surprise tant bien que mal et l'observai alors qu'elle passait la main dans sa manche et cueillait délicatement le champignon avec le tissu. C'est alors que je découvris le sang qui imbibait son pansement. La culpabilité revint en force et je serrai les mâchoires, en colère contre moi-même. C'était moi qui avais rouvert ses plaies.

Loana se releva et regarda autour d'elle.

— Tu as un endroit où le mettre ?

Me rendant compte que je reluquais sa main cachée par sa manche sans réagir, je fouillai dans mes affaires et en sortis une bourse en cuir. Nous nous baissâmes au même moment et commençâmes à la remplir de ces étranges petites choses.

Tout en m'activant, je me demandai quel était le problème de cette fille. Elle était mauvaise comme la teigne, arrogante, sarcastique, de mauvaise foi quand on se montrait agréable avec elle et elle devenait aimable après avoir été agressée.

Tu parles d'un paradoxe !

— Je pense que tu en as assez, déclara-t-elle en réalisant que nous avions dévalisé le tapis de champignons. Tu pourras toujours revenir en chercher, s'il te reste de la place.

Je hochai la tête et me redressai. Loana avait repris son air buté et distant. Je décidai de faire comme si de rien n'était et repris mon exploration, une idée en tête. Le jour commençait à se lever et il faisait beaucoup plus clair, tout à coup. J'étais sûr de réussir à trouver ce que je cherchais dans l'herbier, sans l'aide de Loana. Je l'ouvris, plissai les yeux et le parcourus rapidement, satisfait de pouvoir en déchiffrer le contenu.

— Qu'est-ce que tu cherches ?

Pourquoi fallait-il toujours qu'elle ait ce ton agressif, accusateur même ?

— Je cherche une herbe avec une propriété particulière, répliquai-je, tout en continuant à lire la posologie de chaque plante.

Je finis par tomber sur ce que je cherchais et fus très heureux de remarquer que j'avais déjà croisé le végétal en question. Je m'approchai de Loana, qui patientait en trépignant, et lui montrai le dessin. C'était une mousse bleue comme le ciel lorsque le soleil est levé. J'avais remarqué qu'elle ne poussait que sur les rochers ensoleillés.

— Il me faut cette mousse.

Elle ne chercha pas à comprendre pourquoi et hocha la tête, une expression neutre sur le visage.

Entre Ténèbres et Lumière {en cours de correction}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant