Léana attendait le roi dans sa chambre. C'était la deuxième soirée qu'ils devaient passer ensemble. Il arriva enfin.
- Bonsoir, Sire, le salua-t-elle.
- Bonsoir, Léana. Pardonnez mon retard, mais j'ai du repasser par ma chambre. J'ai une surprise pour vous.
- Vraiment ? demanda la jeune fille.
Le roi avait les mains derrière le dos, comme s'il cachait quelque chose. Après quelques secondes de suspens, le roi dévoila une guitare derrière son dos.
- Je vous ai apporté ma guitare.
- C'est... votre guitare ? C'est incroyable ! s'exclama Léana, émerveillée.
Le roi ne put s'empêcher de sourire en voyant la réaction de la jeune femme.
- Je suis content que ça vous plaise, dit-il en s'installant dans le lit à côté d'elle. Je sais que vous ne savez pas en jouer, mais comme on en parlait l'autre jour, j'ai pensé que ça pourrait vous plaire.
- Merci beaucoup, Sire. Vous...vous savez en jouer ?
- Bien sûr. J'ai eu une éducation complète à Rome.
- Vous... vous pouvez jouer quelque chose ? demanda Léana, toujours aussi émerveillée.
- Bien sûr.
Le roi commença à jouer une mélodie douce. Il semblait faire cela sans effort, naturellement. Léana se sentait emportée par la musique. Lorsque le roi s'arrêta, il sembla inquiet.
- Est-ce que ça va ? demanda-t-il.
Léana se rendit soudain compte qu'elle était en train de pleurer. Elle tenta de sécher ses larmes rapidement et s'excusa :
- Je suis désolée, je... en fait la guitare... ça me fait penser à mon frère. C'était lui qui était censé m'apprendre à en jouer avant que j'arrive ici. Il me manque terriblement !
- Je... C'était une mauvaise idée, je suis désolé, s'excusa le roi à son tour en posant la guitare par terre.
- Non, non au contraire, j'ai beaucoup aimé, merci ! dit Léana en souriant malgré les larmes qui menaçaient de couler à nouveau.
- Ne... ne pleurez pas, ça me met mal à l'aise.
- Je suis vraiment désolée, c'est juste que je suis nostalgique.
- Et si on parlait d'autre chose ?
- D'accord... j'ai entendu dire qu'on vous surnommait le Sanglier de Cornouailles, c'est vrai ?
- Apparemment, mais je ne l'ai appris qu'hier. Je dois ça à Merlin. Du coup je lui ai trouvé un petit surnom sympa. Vous verrez ça à votre retour dans votre présent.
- Et sinon, qu'est-ce que vous avez d'autre à me raconter ? demanda Léana, les yeux encore brillants, regardant le roi.
- Ah, je sais ! Hier soir, j'ai rencontré l'Ankou.
- L'Ankou ? Ça me dit quelque chose... C'est un truc breton, ça, mais...
- Ça représente la mort, ici.
- Vous voulez dire que... mais... pourquoi ?
- Un serviteur était mort, il voulait que je l'aide à transporter le corps. Etrange, non ?
- Pas plus étrange que de faire d'une inconnue venue du futur sa maîtresse.
- C'est sûr que vu comme ça...
Le roi observait Léana. Elle n'avait vraiment pas l'air dans son assiette.
- Est-ce que... est-ce que ça vous arrive parfois d'être nostalgique ? demanda Léana.
- Oui, parfois. Quand je repense à ma première femme, à mes amis à Rome, oui ça m'arrive, mais j'évite d'y penser, tout simplement.
- Et votre famille ? Vous n'y pensez pas, des fois, à vos parents ?
- Pour tout vous dire, je ne les ai jamais vraiment connus, alors... Ma mère n'a jamais été tendre avec moi, et dès qu'elle a pu, elle m'a envoyé à Rome.
- Ca a dû être dur, non ?
- Quand je vois ce que je vis ici, ce n'était pas le pire ! plaisanta le roi. Je comprends que votre famille vous manque, mais ça ne doit pas trop vous affecter. Vous avez besoin de pleurer, alors pleurez sur mon épaule.
- Quoi ?
Le roi la prit dans ses bras sans que Léana ne comprenne quoi que ce soit. Mais lui avait compris. Il avait compris que la jeune femme avait besoin des bras de quelqu'un, peu importait que ce fut les siens ou ceux de quelqu'un d'autre.
Léana se mit à réellement pleurer à ce contact. Elle pleura pendant dix minutes, avant de rompre le contact avec le roi.
- Merci, dit-elle seulement. Je... je dois être l'invitée la plus désagréable, non ?
- Si par désagréable vous entendez sensible, étrange et nostalgique, alors oui, vous êtes désagréable.
Le roi passa son bras autour de la jeune femme qui pouvait poser sa tête sur lui.
- Pourquoi vous faites tout ça pour moi ? demanda-t-elle. Je veux dire, je ne suis rien pour vous.
- Non vous n'êtes pas rien. Personne n'est rien à mes yeux. Vous avez besoin d'aide, je vous aide, c'est normal, non ?
- Normal, je ne trouve pas, non. Alors vous, vous embrassez et prenez des bains avec n'importe qui ?
- Non, bien sûr que non. J'ai été victime d'un sort, vous vous souvenez ?
- Certes, mais moi, je ne suis pas une de vos maîtresses.
- Et alors ? Officiellement vous l'êtes, non ?! Et puis pour le bain, c'est la situation qui s'est présentée comme ça ! Vous étiez pas chiante, mais vous allez commencer à le devenir !
- Désolée, j'essaie juste de comprendre la raison de vos agissements.
- Mais il n'y a pas de raison, vous comprenez pas ?!
- Si vous le dites, Sire, je vous crois. Entre temps, dans tout le château, tout le monde trouve qu'on forme un couple idéal.
- C'est vrai ? demanda le roi, surpris.
- Les nouvelles vont vite, ici.
- Et dire que personne ne s'est posé de questions.
- Je n'ai pas l'impression que les gens d'ici soient du genre à poser beaucoup de questions.
- Sauf quand il s'agit d'argent, alors là ils se bousculent pour me parler.
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Voilà pour le chapitre 18! J'ai choisi la chanson Adolescente Pirate de Lea Paci, parce que c'est une chanson dont l'ambiance reflète bien l'ambiance du chapitre. C'est une nostalgie, mais pas complètement triste, et musicalement, cette chanson n'est pas triste, même si les paroles ne sont pas très joyeuses.
J'espère que vous avez aimé ce chapitre et les précédents, à très vite!
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Kaamelott : Le voyage dans le temps Livre I
Hayran KurguLéana, une jeune femme d'une vingtaine d'année, se retrouve propulsée à l'époque du roi Arthur sans aucune raison apparente. Va-t-elle parvenir à rentrer chez elle et auparavant à survivre dans cette époque qui n'est pas la sienne?