35. Partir

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Léana apparut dans la cabane de Merlin. Les larmes dévastant son visage, sa décision était prise. Elle allait partir.

Dans la cabane, se trouvait Elias de Kelliwic'h et Merlin. Ce fut ce dernier qui aperçut la jeune femme en premier.

- Léana ? Mais qu'est-ce qui se passe ?

- C'en... c'en est trop... c'est fini... je veux partir... je veux rentrer chez moi.

Instinctivement, le druide la prit dans ses bras.

- Je suis désolé, Léana, mais je ne sais pas comment faire. Tu ne devrais même pas être ici. Je ne sais pas comment te ramener.

- Il a raison, dit Elias de Kelliwic'h. Tu ne devrais pas être ici.

Merlin et Léana se séparèrent.

- On voyage dans le temps quand quelqu'un nous appelle, et on repart quand on a fini ce qu'on avait à faire, or tu n'as pas été appelée, et si jamais tu avais utilisé une machine, ou un autre truc pour voyager dans le temps, tu serais repartie depuis bien longtemps. Alors tu vas devoir rester ici, sûrement pour toujours.

- Je vois, dit Léana, les larmes coulant silencieusement sur ses joues. Alors je dois partir.

- Quoi ? Mais qu'est-ce que tu racontes ? demanda Merlin. D'ailleurs, qu'est-ce qui s'est passé pour que tu te mettes dans un état pareil ?

- Ce n'est pas important, mais encore et toujours, j'ai pu admirer le roi Arthur dans toute la splendeur de sa connerie, et j'en peux plus. Je vous dis adieu les amis, je vais partir.

Après avoir regardé dans le vague pendant qu'elle parlait, Léana regarda d'abord Elias, puis Merlin.

- Sachez que je tiens à vous. A tous les deux, mais aussi à Guenièvre, à Lancelot, à Demetra, à tous les chevaliers de la Table Ronde, mais en particulier à Perceval, Karadoc et Bohort, et bien évidemment, je tiens à Arthur. Mais c'est trop tard maintenant, ça ne sert plus à rien, tout ça, tout ce que je ressens. Arthur avait raison : dans un sens je suis vide, il me manque quelque chose. Quelque chose que je ne trouverai jamais, que ce soit ici ou ailleurs. Alors merci, à tous les deux, d'avoir été la famille que je n'avais plus.

Léana disparut de la cabane, alors qu'Elias et Merlin ne comprenaient pas ce qui se passait.

- Mais qu'est-ce qu'elle va faire ? demanda Merlin.

- Il faut qu'on la retrouve. Je n'en suis pas sûr, mais je crois qu'elle va faire une connerie.

Léana réapparut dans la forêt, au bord d'une falaise. La nature l'entourait, tentant de la consoler, mais elle souffrait d'un mal dont on ne pouvait la consoler. Il était trop tard maintenant, le roi avait été trop loin, la faisant réfléchir. Elle se rendait compte qu'il n'avait pas si tort que ça, mais sa violence, dans ses mots, elle ne la supportait plus. Elle savait qu'en restant ici, elle la subirait encore et encore, parce qu'il la détestait. Et qui ne la détesterait pas ?

Elle se sentait horrible, et se percevait comme quelqu'un qui n'avait que des défauts. Elle se mêlait toujours de ce qui ne la regardait pas, faisait toujours les mauvais choix, mettant les autres en colère. Et elle ne voulait plus que les autres soient en colère. Tout était plus simple dans le présent, un présent qu'elle ne connaîtrait plus, selon Merlin et Elias.

Ah, elle avait failli les oublier eux. Elias, qu'elle avait tellement détesté, mais qui se révélait être un ami fidèle, et Merlin, qu'elle considérait comme son rayon de soleil. Elle l'admirait fortement, et sentait qu'un lien les liait. Elle le percevait comme une sorte de père adoptif. Elle sentait qu'il n'était pas aussi débile et incompétent que les autres pensaient. Il était protecteur avec elle, lui avait tout transmis de la magie.

Kaamelott : Le voyage dans le temps Livre IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant