Kaamelott : Le voyage dans le temps Livre I

39. La Dispute

Le lendemain, Léana était enfin considérée comme guérie par Merlin et Elias, qui la laissèrent enfin libre d'entrer et sortir comme elle le voulait. De plus, elle pouvait enfin retrouver sa chambre, car durant sa rémission, elle vivait dans une chambre qui lui était inconnue.

La nouvelle du départ de Lancelot du royaume de Kaamelott s'était vite répandue dans le château, et évidemment, elle l'apprit rapidement en entendant des servantes parler. Lancelot était en train de se précipiter vers sa perte et celle du royaume en s'émancipant. Léana savait pertinemment que les efforts de Lancelot ne serviraient à rien, puisque ce n'était pas lui qui trouverait le Graal.

En cette matinée, elle décida de prendre l'air et de se promener dans les jardins. L'air frais lui faisait du bien. Et puis, même si elle faisait comme si elle était complètement guérie, en réalité elle n'était pas entièrement remise. Il lui arrivait parfois d'avoir des périodes dans la journée où la tête lui tournait pendant des dizaines de minutes, ou d'autres moments où elle avait des maux de têtes insoutenables. Quand cela lui arrivait, elle attendait que ça passe. A cette époque, elle savait que la médecine n'était pas encore capable de la guérir complètement. Elle utilisait la magie pour camoufler ses douleurs aux autres, elle ne voulait pas qu'ils la voient ainsi, alors qu'elle était tout à fait capable de faire plein de choses.

En tant qu'enchanteresse, elle avait besoin de ce contact avec la nature, qui l'apaisait. Soudain, elle entendit :

- Eh, dame Léana !

Celle-ci se retourna, et vit Lancelot caché derrière un arbre. Elle le rejoignit.

- Mais qu'est-ce que vous faites là ? Vous êtes fou ou quoi ?

- Je sais, si le roi me trouve, il me tuera, mais je devais vous parler !

- Allons dans un endroit plus tranquille, proposa Léana.

- Non, peu importe où l'on ira, tout le monde sait ce que j'ai fait, maintenant, je ne veux pas vous porter préjudice.

Elle jeta un sort, qui était comme une sorte de bulle qui les enfermait, empêchant quiconque de les voir ou les entendre.

- On peut parler librement maintenant. Qu'est-ce que vous aviez à me dire ?

- Je veux vous faire une proposition, Léana. Venez avec moi dans la résistance, et aidez-moi à trouver le Graal. Je vois à votre regard que vous allez refuser, mais écoutez-moi. Je ne suis pas tout seul dans cette histoire, des gens me soutiennent, on commence même à former une armée. Une enchanteresse, ce serait l'idéal, vous nous seriez tellement utile... Ça ne vous intéresse pas de trouver le Graal ? Vous seriez une héroïne à votre époque.

- C'est gentil de penser à moi, seigneur Lancelot. Mais trouver le Graal est le cadet de mes soucis, et je sais pertinemment que je ne retournerai jamais à mon époque. Et puis, si je me suis bien rendu compte d'une chose, c'est que je tiens à Arthur. Je n'arriverai jamais à le trahir, et j'en suis désolée.

- Mais me trahir, moi, ça ne vous dérange pas.

- Ne le prenez pas comme ça, Lancelot, vraiment, je vous apprécie beaucoup, mais vous n'avez pas le droit de me demander de choisir entre vous deux. Parce que je ne pourrai pas le faire.

- Au contraire, votre choix est déjà fait. Ce sera toujours lui que vous choisirez. Vous savez qu'il n'arrivera jamais à trouver le Graal, n'est-ce pas ? Pourquoi vous vous acharnez à le soutenir ?

- Parce que c'est mon ami, et parce que quelqu'un trouvera le Graal, et ce ne sera pas moi, alors je ne veux pas me mêler de ça, surtout que je ne suis pas un Chevalier de la Table Ronde.