Kaamelott : Le voyage dans le temps Livre I

10. Demetra

Léana se promenait dans les jardins. Demetra, une jolie femme brune, lui demanda :

- Alors, votre première soirée avec le roi, comment ça s'est passé ?

- Bien, répondit seulement Léana.

- Bien... ? Ça s'est mal passé ? demanda-t-elle.

- Non, pourquoi vous demandez ça ?

- Je sais pas, vous avez rien fait ou quoi ?

- On a juste parlé, c'est tout.

- Attendez, le roi ne vous a pas touchée ?

- Ah, je vois d'où vient le problème...

Devant le désarroi de Demetra, Léana expliqua :

- En fait, le roi ne m'a nommée officiellement comme maîtresse que pour la forme. Dans les faits, je ne suis pas sa maîtresse.

- Ok... mais pourquoi il a fait ça ?

- Pour que je puisse rester au château. Je ne sais pas si vous le savez, mais en fait je viens du futur.

- Du futur ? Et je suis censée vous croire ?

- Attendez, vous avez foi en l'enchanteur qu'est Merlin, mais c'est impossible que je vienne du futur ?

- C'est sûr que vu comme ça...

- Je suis apparue pendant une des réunions de la Table Ronde.

- Vous savez, c'est quand même étrange que le roi vous ai choisie comme maîtresse même si comme vous dites dans les faits vous n'êtes pas sa maîtresse. Ça cache quelque chose je pense.

- Vous croyez ? Mais quoi ? A part le fait que je sache certaines choses sur le futur...

- Non, il aurait pu trouver autre chose que de faire de vous sa maîtresse.

Elles continuèrent de marcher quand Léana réalisa soudain :

- Où sont les autres maîtresses ?

- Oh, elles n'avaient pas envie de sortir aujourd'hui.

- D'accord... Dites-moi, qu'est-ce qu'il y a entre vous et le roi Arthur ? demanda Léana.

- A vrai dire, je ne sais pas trop... Vous savez, le roi est quelqu'un de bien, mais parfois il est insupportable. Il s'énerve pour rien, part au quart de tour... mais je l'aime comme ça.

Après un bref silence, Demetra demanda :

- Qu'est-ce que vous savez de notre futur, Léana ?

- Eh bien, si vous parlez du vôtre en particulier, je ne sais pas. En fait, à mon époque, le roi est censé être éperdument amoureux de la reine Guenièvre. Personne de mon époque ne se serait douté qu'il aurait eu plusieurs maîtresses.

- Le roi ? Amoureux de la Reine ? pouffa Demetra.

- Je sais, le roi a réagi de la même façon. A ce qu'il paraît, ce serait à cause du père Blaise, il aurait romancé les évènements.

- Le père Blaise ? Je ne le supporte pas, lui ! Il est toujours là, à nous juger, nous mépriser parce qu'on est les maîtresses du roi !

- Il est catholique, c'est normal.

- Mais quand même, c'est pas une raison !

- Justement, le voilà qui arrive, remarqua Léana. Il vient vers nous en plus !

Quelques instants plus tard, le père Blaise arriva devant les deux maîtresses du roi.

- Bonjour mesdames, est-ce que vous auriez vu le roi, par hasard ? demanda sèchement le prêtre.

- Non, c'est pour quoi ? demanda Demetra au prêtre.

- Je ne pense pas que vous soyez la plus qualifiée pour faire passer un message au roi.

- Ah bon, et pourquoi ? Parce que je ne suis pas la Reine ?

- Entre autre. Maintenant, laissez-moi passer, reprit-il sèchement en forçant un passage entre les deux femmes.

- Non, mais il manque pas d'air, celui-là, s'énerva Demetra.

- Attendez, je vais m'en occuper. Hé, père Blaise, vous allez où comme ça ?

Le prêtre se retourna, et cria :

- Je vais chercher le roi ! En plus d'être sans vertu, vous êtes sourde ?!

En quelques secondes, Léana arriva près du prêtre, suivie par Demetra.

- Déjà, d'une, non je ne suis pas sourde mais je ne pense pas que le roi soit dans les jardins, sinon je l'aurai déjà vu, et de deux, comment osez-vous me dire que je suis sans vertu ?

- Vous êtes la maîtresse du roi, non ? Et elle aussi, d'ailleurs ?

- Je vois, je vois... Alors être catholique, c'est critiquer les gens, les juger ? Waouh, je suis sûr que quand le pape verra votre comportement...

- Le pape, le pape... pourquoi parlez-vous de lui ?

- Vous n'êtes pas sans savoir que je viens du futur et quand je veux, je peux aller voir le pape et lui raconter vos exploits. Croyez-moi que vous n'allez pas rester prêtre bien longtemps.

- Je ne vois pas le rapport. Et puis, je ne vois pas ce que j'ai fait de mal, je n'ai dit que la vérité.

- La vérité ? Savez-vous seulement ce qu'est la vertu ? J'en doute.

- C'est qui le prêtre, ici, vous ou moi ?

- Je me le demande. Maintenant, vous allez arrêter de juger ces femmes qui couchent avec le roi et les considérer comme des êtres humains, et pas des monstres. Merci, termina Léana en tournant le dos au prêtre et partant avec Demetra, qui se retenait pour ne pas rire, laissant le prêtre seul.

- Quand même, je sais ce que c'est la vertu, non ? se demanda le prêtre à voix haute, seul.

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C'était le dixième chapitre! J'ai choisi cette fois la chanson La mauvaise réputation, de Georges Brassens. Je sais, rien à voir avec le répertoire des autres chansons! Mais celle-ci se prêtait plutôt bien à ce chapitre. Ici,ce sont Léana et Demetra qui ont mauvaise réputation et c'est le clergé, ici représenté par le père Blaise, qui sont "les braves gens". En plus de ça, cette chanson est vraiment bien écrite, avec une pointe d'humour, comme l'on est souvent habitué avec Georges Brassens.