Enceinte?/// Kirino Ranmaru x Kariya Masaki[Partie II]

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Elle observa le test. Un test de grossesse. Il était positif. Elle voulait juste vérifier, juste comme ça, car elle avait un retard sur ses règles - retard d'un mois. Elle s'adossa au mur, fixant le test, calme.
Elle ne voyait qu'une personne pour qu'elle soit enceinte. Kariya Masaki.
Bon, rien n'était sûr, il faut faire des prises de sang avant. Elle prit rendez-vous avec un gynécologue dans la minute qui suit.

*

"Les tests ne mentent pas, Mlle. Ranmaru. Vous êtes enceinte depuis un mois et demi. Si vous souhaitez avorter, vous pouvez prendre rendez-vous avant les quatre mois de grossesse."

Elle hocha la tête, sous le choc. Elle remercia le médecin et quitta son bureau, les résultats à la main.
Avorter? Jamais! Mais Kariya lui demandera sûrement d'avorter, il était plus jeune qu'elle d'un an. Il était encore un enfant pour en assumer un... "Mais assez grand pour pouvoir coucher avec moi..." songea-t-elle.
Le premier truc à faire, c'est d'en informer sa mère, son père étant décédé dans un accident de voiture, lorsqu'elle était enfant.
Elle ne perdit pas de temps, entra chez elle, rejoint sa mère dans la cuisine, et lui avoua de but en blanc.

"Je suis enceinte." Sa mère lâcha le verre qu'elle essuyait, celui-ci s'éclatant sur le sol. Elle pâlit.
"Mais! Kirino! Tu n'as que quinze ans! Qu'est-ce que tu as fait?! Ca ne va pas?! A ton âge?!
-Je l'ai fait parce que j'en avais envie, maman. Et puis, j'étais attirée par ce garçon. Et puis, les temps changent. On est de plus en plus nombreux à coucher tôt."

La mère contempla un instant sa fille. Puis sourit.

"Tu sais, tu m'étonneras toujours. Réussir à être sérieuse dans des situations pas possible. Tu sais, quand je suis tombée enceinte de toi, j'ai paniqué. Alors que j'étais mariée depuis cinq ans, et que j'avais trente-trois ans. ET toi, tu n'en as que quinze, et j'imagines que tu sais ce que tu vas en faire, de cet enfant.
-Bien sûr. Je vais le garder.
-Alors, tu auras besoin de moi pour affronter les services sociaux, ma fille.
-Je ne veux pas que le père de mon enfant sache, donc, maman... Je veux quitter Raimon.
-Mais c'est ta dernière année, ma chérie.
-Je sais. Mais ce n'est pas grave.
-Bien. Fais comme bon te semble."

La rose sourit, face à la compréhension que lui offrait sa mère. Elle savait qu'il n'y avait pas beaucoup de mères ainsi. Et remercia le ciel de lui avoir donné une mère compréhensive, tolérante et aimante. Que demandait de mieux?

*

Elle avait disparu. Littéralement. Elle n'avait gardé contact avec personne. Tout le monde se posait des questions. Sa mère et elle, avaient même déménagé. Elle avait quitté Tokyo pour se rendre à Okinawa. Chaleur et bon temps rimer avec enfant. Non? Tant pis. On pouvait dire alors, que ça faisait bon ménage.
Sa mère trouva un job adapter à leurs besoins, Kirino rejoint un collège du coin. Elle faisait tout pour cacher son ventre qui s'arrondissait. Mais elle ne prit rien. Enfin presque rien. Rien ne se remarquait. Et elle remercia, une énième fois, le ciel de l'avoir crée ainsi.

Elle accoucha un beau matin, dans la clinique du coin. Ils lui avaient fait la péridurale, qui anesthésia ses douleurs.
Une magnifique fille naquit. Kirino éclata de rire lorsqu'elle vit que l'enfant ressemblait comme deux gouttes d'eau à Masaki. Elle prit sa fille dans ses bras, et la cajola. Contemplant le fruit de son dur labeur de neuf mois.
Elle était née en été, un 12 juillet. Ca permettait à sa mère de s'occuper d'elle tout l'été, dans ses premiers pas dans ce monde, puis d'appeler une nourrice, qui s'occuperait d'elle lorsqu'elle serait en cours, au lycée.
Bien sûr, elle refuserait de sortir avec des amis, de faire des voyages scolaires, d'aller aux kermesses, aux événements extra-scolaires.

*

"Amy, j'y vais. Tu sais où est ton repas, la télé jusqu'à vingt-deux heures et après, c'est dodo. Mamie viendra vers vingt-et-une heure, ménage-la, elle est un peu fatiguée ces temps-ci. Allez, ma fille, j'y vais. Je t'aime." dit Kirino, avant d'embrasser sa fille sur le front.
"D'acc, ma'. T'inquiète pas." répondit la jeune fille.

Amy avait maintenant, onze ans, bientôt douze. Sa mère lui avait tout dit sur son père, elle n'avait rien à cacher. Et lui avait fait comprendre qu'elle n'était pas une erreur, et que la rose aime sa fille, mais qu'elle n'aime pas les erreurs. Alors elle n'était pas une erreur. Non, son père ne sait pas qu'elle existe. Mais si elle voulait le voir, elle pouvait. C'était son droit.
Elle l'aimait, son père. Même si elle ne l'avait jamais vu en vrai, que en photo, et que celui-ci ne savait pas qu'elle existait.
Pourtant, elle ne ressentait pas le besoin de le voir. Il viendrait de lui-même, elle savait.

S'il aimait sa mère, il viendrait la chercher.

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Amy en média, en un peu plus âgée.

RecueilOù les histoires vivent. Découvrez maintenant