Nevra x Ykhar[Partie II]

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  Elle mit une tenue(média). Elle se contempla dans le miroir. Karenn la contemplait d'un il fier.

"Tu vas en faire baver certains..." lui dit la vampire.

  La suceuse de sang lui avait coupé les cheveux en carré long. La brownie, les joues rouges, se tourna vers son amie.

"Tu ne crois pas que j'en fait trop? Je vais me faire remarquer, et tu sais bien que...
-Doucement, ma loupiotte. Respire. Inspire. Il faut qu'Il te remarque. Le reste, on s'en fout."

  Ykhar hocha la tête. Elle se mit à marcher, suivie par Karenn.

"Chrome!!" hurla Karenn. Elle se rua sur le jeune homme, celui -ci, depuis l'arrivée de l'humaine, c'est-à-dire trois mois avait prit en taille et en carrure. Il était devenu un beau jeune homme. Mais leur histoire n'a rien affaire ici, plus tard peut-être...

  Les trois comparses marchèrent jusqu'à la salle. En entrant, beaucoup se retournèrent et les saluèrent. Karenn fit un clin d'oeil à la rousse, celle-ci ne comprenant pas.

"C'est à cause de toi qu'ils sont comme ça..." murmura la bicolore. Ykhar rougit, et se retint de s'enfuir, lorsqu'elle vit l'humaine et Nevra discutaient. C'était la quarante-septième nuit de l'évent, et ils étaient encore ensemble. Elle soupira, se résigna à laisser tomber, le coeur lourd. Elle n'avait pas de place dans celui de son bien-aimé.

  Et rien que de mieux que de danser pour oublier. Autant se laisser aller au son de la musique(voir média).

  La timide et peureuse Ykhar n'existait plus, lorsqu'elle dansait. Elle le savait, mais s'en contre-fichait.

  Alors, lorsque ses hanches se balançaient de gauche à droite, lorsque ses mains se mouvaient sensuellement sur son corps, lorsque son esprit s'abandonna au son de la musique, elle ne se retint plus.

  Plus de gêne. Plus de peur. Plus de peine.
Ce n'était plus Ykhar la peureuse. Mais Ykhar la fière, la femme, la succube, alias Lilith.

Deux mains se déposèrent sur ses hanches, la faisant frissonner le long de ses vertèbres. Elle jeta un regard derrière elle, ce n'était rien d'autre qu'un Obsidien. Elle ne se tourna pas vers lui, et colla son derrière à son bassin, se déhanchant avec superbe.

  Tous s'étaient arrêtés pour observer ce couple se remuer sur la piste. Pour rien au monde, ils n'auraient rater ce spectacle: une belle femme à la crinière rousse qui tournoyait, se mouvait telle une vipère. Elle les berçait pour mieux les croquer. Elle les berçait. Ils voulaient tous danser avec elle, homme ou femme, vieux ou enfant.

  Elle retira sa capuche, la balançant à l'autre bout de l'immense pièce, faisant découvrir son visage souriant, illuminé par cette danse.

  Elle se tourna vers l'Obsidien, enroula ses bras autour de son cou, collant sa poitrine au torse musclé du jeune homme, et ils valsèrent d'une façon élégante, mais à la fois excitante, cognant vigoureusement leur  bassin, l'un contre l'autre. Si personne ne les retenait, leur soirée à tous deux se finiraient dans une chambre où leur bassin ne se cognerait plus de la même façon.

  Mais la musique se finit, Ykhar reprit ses esprits, elle semblait émerger d'un rêve éveillé, pour revenir au cauchemar.

  Elle regarda tout autour d'elle, l'Obsidien lui fit un clin d'oeil, et la laissa filer sous les tonnerres d'applaudissements et de sifflements du public.

  Mais comment ne pas être heureux, à la suite de cette superbe prestation? Prestation d'Ykhar qui plus est! celle que l'on croyait coincée...

  Alors qu'elle reprenait sa respiration, elle se rendit compte qu'elle se trouvait dans le Jardin. Elle s'assit sur un banc, contemplant le ciel étoilé.

  Elle sentit une boule se former au niveau de son estomac, remontant petit à petit tout au long de son oesophage, avant d'exploser.

  Elle sanglota, ne quittant pas le ciel des yeux, essuyant inlassablement les larmes qui inondaient son visage.

  Elle l'aimait, mais il était sûrement occupé à discuter avec cette humaine... Il ne devait même pas s'être aperçu de sa danse... Il devait s'en foutre, et n'avait rien ressenti, comme
dans ces romans à l'eau-de-rose, où l'être aimé vous arrache des bras d'un inconnu, pour vous dire qu'il ne souhaite plus vous voir danser avec quiconque hormis lui.
  Ou vous aurez suivi jusqu'ici, pour finalement se rendre compte que vous pleurez et qu'il vous prendrait dans ses bras pour vous consoler et vous dire qu'il vous aime, et qu'il s'excuse de tout le mal qu'il vous a fait.

"Pardon..."

  Elle arrêta immédiatement de pleurer. Est-ce que le ciel aurait entendu sa plainte? Est-ce qu'une étoile filante serait passée sans qu'elle s'en rende compte, lorsqu'elle formulait son voeu? Ou est-ce tout simplement une hallucination de sa part?

  Se tournant lentement vers l'origine du bruit, elle le vit. Lui et son bandeau. Lui et ses cheveux éparpillés. Lui et son charme irrésistible. Lui et son sourire narquois. Erreur. Le dernier point n'était pas présent. Il arborait plutôt une moue triste, le regard malheureux.

  Elle se jeta sans réfléchir sur lui. Tant pis les conséquences, elle ne voulait pas avoir ce remord de ne pas avoir profité de la situation. L'empoignant par le col de sa chemise blanche, elle l'embrassa.

  L'encerclant de ses bras, il lui répondit. Il l'allongea doucement sur le banc, grimpa sur elle, tout en continuant à baiser ses douces lèvres. Elle se sépara, contrainte dû au manque d'oxygène.

  Elle lui attrapa le visage, et le lui releva, bloquant son regard dans le sien, celui-ci la fuyant.

"Regardes-moi." ordonna-t-elle. Il ne fut même pas surpris de ce ton impérieux, et la fixa. "Je t'aime. Et toi?
-Je t'aime.
-Tu ne me mens pas? Tu en me baratines pas? Je ne serais pas une de tes conquêtes en plus, saches-le. Avec moi, c'est du sérieux."

  Il sourit, elle n'était plus cette petite fille peureuse. Non, elle savait ce qu'elle voulait. Tant mieux.

"Je ne te mens pas. Je ne te baratines pas. Tu n'es pas une conquête de plus. Tu es celle que j'aime, celle qui portera mes enfants, celle qui devra supporter mon humour fracassant, celle qui devra supporter mes assauts à répétition.
-Saches que je suis assez difficile à satisfaire au lit.
-Et moi, je suis celui qui te rendra heureuse dans ce lit."

  Elle sourit, satisfaite de sa réponse, et ils s'embrassèrent une nouvelle fois, sous le clair de lune.

RecueilOù les histoires vivent. Découvrez maintenant