Valkyon[Partie III]

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Je reçus un coup sur la tête, et m'évanouis, alors que je courais en direction de Valkyon, afin de l'abattre. Quand je pense que j'étais à deux doigts de buter cet homme...

*

J'observe autour de moi, ce lieu. Je suis enfermée dans une cage, qui se balance, étant donnée qu'elle est accrochée au plafond. Ah oui, c'est ce lieu, la première fois que je suis arrivée, là où on m'avait enfermé.

Je préfère attendre, pour voir ce qui se passera. Je tapote ma tempe gauche, et recueille un insecte, sortant de mon oreille droite. Je le lance à travers les grillages, et il atterrit sur le sol. Il remonte à la surface du sol, et il mènera une petite enquête.

Une heure plus tard, il revient, grimpe jusqu'à mon oreille droite et rentre à l'intérieur.

Je souris. Dans quel état lamentable, ils sont! Je me frotte les mains, et me prépare, prêt à les détruire.
On vient me chercher une demi-heure plus tard. Ils ont le regard empli de haine. Je leur lance un sourire narquois, ils serrent leur arme, leur corps entier tremble.

Je sors de ma prison, et les suis. Je monte des escaliers, nous passons par la salle des portes, et je vois des blessés un peu partout. Certains me regardent effrayés, d'autres se retiennent de me sauter dessus.

Je me lèche les lèvres, et montre mon ventre. Ils frissonnent tous. On arrive dans la Salle du Crystal.
Je vois les Chefs de Gardes, Leiftan et Miiko. Ainsi que plusieurs vieillards.

On me laisse debout, un garde de chaque côté. Un vieil homme, se tenant au centre, frappe de son maillet son bureau, et me regarde, me méprisant.

"La séance est ouverte, abordant le procès de Mlle. (T/p1), soeur d'Ashkore. Vous êtes considérée comme une traître. Voici les charges retenues contre vous: meur..."

Je l'interromps, avec l'un de mes Kagunes, lui entaillant la joue. Il frémit, je le sens, tous se mettent en position, l'on essaye de m'arrêter, mais je m'avance calmement, un sourire naissant sur mes lèvres.

"J'accuse, moi, Eel, de m'avoir torturée, violée, de même qu'avec ma famille et Ashkore. Celui-ci ayant survécu, avec un visage défiguré. Ne m'accusez pas de choses, que vous m'avez faites. Je n'ai fait que rendre la monnaie de la pièce."

Je retire mon Kagune, le laissant fouetter l'air.

"Nous pourrions alors, arriver à un arrangement." fit le vieil homme, tremblant. Il comprit que sa vie ne tenait plus qu'à un fil, j'aurais pu le tuer tout à l'heure.
"Je vous écoute. Tout est à prendre.
-Ne revenez plus ici, vous et votre race. Et nous ne ferons rien contre vous.
-Vous avez du café?"
Cette question le surprit, elle n'avait pas sa place. Je repris. "Nous, goules, nous ne pouvons nous nourrir que de votre chair ou de celle des humains, ou bien boire du café. Si vous ne nous procurez ni l'un ni l'autre, mon peuple dégénèrera sur vous, et nous vous dévorerons jusqu'au dernier.
-Du café? Mais où en trouvez? Nous ne savons même pas ce que sait."
Je soupire.
"C'est une boisson provenant de la Terre. Lors de mon séjour, là-bas, j'ai pu en fournir à mon peuple, mais depuis mon retour ici, ils n'ont plus rien."

Il me fixait, attendant la suite. Suite que pris Leiftan, tout sourire.

"Voyez-vous, lorsqu'il vous manque une partie de votre nourriture, que vous n'avez plus de café, votre "fécule", et plus de chair, la "protéine", il se peut que vous pétiez un câble. Notre race ne demande que vos morts et du café, que vous nous fournirez, en échange d'une paix stable."

Je le regarda, fière, tandis que les autres avaient la bouche ouverte. Je le pris dans mes bras, il m'embrassa le front. Ses cheveux se tinrent de blancs, ses pupilles se transformèrent en kakugans.

"Réfléchissez-y, je vous prie. Ou nous entrerons dans une période de conflit, où VOUS ne subirez que des pertes." fit Leiftan... Ou plutôt Ashkore, mon grand frère adoré. Le vieil homme se leva, pris de soubresauts. Il baissa la tête.

"Nous vous livrerons votre chair, celui des morts et du café, venant de la Terre. En échange, laissez-nous en paix. Leiftan... Non, Ashkore, vous n'êtes plus le Bras-Droit de Miiko. Quittez Eel au plus vite avant que je..." Mais il ne dit pas plus, car nous sortions tranquillement, de la porte.

Nous descendions des escaliers, en riant. Dans la Salle des Portes, gisait des corps. Ceux qui étaient en vie, nous regardaient, éberlués.

"Leiftan?" fit Ykhar. Il lui sourit.
"Non, Ykhar. Appelle-moi maintenant Ashkore. Dîtes-moi, où sont les morts?
-Pour que vous les dévoriez?! Plutôt mourir!"
fit une Gardienne. Ashkore sourit.

"Ils ont l'autorisation d'emmener les morts, et de faire ce que bon leur semble avec. En échange de la paix." fit Miiko, qui descendait les escaliers.

Ashkore détourna le regard. Qu'est-ce que c'est que ça? Non... Je lui pris le visage entre mes mains.

"Tu donnerais naissance à une goule borgne, et tu sais très bien ce qui leur arrive... Mon frère...
-Je sais. Pas la peine de me le dire."
me répondit-il froid. Miiko s'avança jusqu'à nous, je suivis une gardienne afin de récupérer la viande. Je n'entendis que le bruit d'une claque.

Remontant, les corps empalés sur mes Kagunes, je vis mon frère assis sur les marches.

"On y va, Ashkore."

*

Elle était tombée enceinte de lui, et elle fut renvoyée de la Garde Etincelante. Miiko, enceinte du traître? Elle aurait pris une peine de mort, sauf qu'on a décidé de l'accueillir.

Dans un premier temps, elle avait peur. Deux mois plus tard, on était redevenue les meilleures amies au monde. Son ventre s'arrondissait, jour après jour. Ashkore ne savait pas comment réagir, son enfant serait un borgne. Un borgne est bien plus puissant qu'une goule normal, il n'a qu'un Kakugan.

Miiko avait légèrement peur du sort de son enfant. J'essayais de la rassurer, mais même moi, je ne savais pas ce qui allait en advenir. D'habitude, pour maintenir une égalité entre les goules, on abattait les borgnes, bien plus puissants. Sauf que cette fois, c'était l'enfant à Ashkore, et Miiko ne laisserait jamais son enfant mourir.

"Et si on autorisait les borgnes?" dis-je, lors d'une réunion des Chefs de chaque Kagune, il y en a donc cinq au total. Mon frère est leur chef, et moi, je suis son Bras-Droit.

"Et l'équilibre de notre race? La pureté aussi! Cet enfant qui est à naître, devra mourir!" s'énerva l'un des Chefs. Leiftan se leva, fit craquer ses doigts, et les fixa d'un oeil froid.

"J'ordonne à tous qu'à partir de maintenant, les borgnes sont accepter. Mais nous les séparerons de la population, jusqu'à leur dix-huit ans. Nous leur faisons suivre une éducation adapté à leurs besoins. Et nous les intégrons petit à petit.
-Mais pour limiter leur puissance? Nous devrions apposer un sceau ou leur faire boire une potion. Mais nous n'avons pas les connaissances."
fit un Chef. C'est là que j'intervins.
"J'ai vécu pendant un an avec les Gardiens et Gardiennes d'Eel, et je sais qu'ils ont énormément de connaissances, sur les sceaux ou les potions limitant la puissance. Si nous leur demandons, en respect à notre pacte de paix, ils nous donneraient les moyens afin..." Mais l'on m'interrompit.
"Livrer nos faiblesses à l'ennemi?! Êtes-vous folle?! le plus simple est la disparition de ces bâtards et...
-Mon enfant est donc un bâtard?"

Sans surprise, Ashkore transperça le Chef. Je repris mon discours.

"Je m'en vais, avec Miiko à Eel. Ashkore, restes ici. Je prendrais soin de ta femme."

Car oui, entre-temps, ils s'étaient mariés. Moi, ce n'est pas pour maintenant... Et pour jamais, étant donné l'identité de l'homme que j'aimes, qui lui, doit sûrement me détester.

RecueilOù les histoires vivent. Découvrez maintenant