[Army] Agression

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Alors oui bonjour je reviens après pas mal de temps sans activité mais ne vous en faites pas, je reviens surtout avec un stock de textes, de projets et d'idées sympathiques...

ATTENTION : il y a de l'homophobie crue et de la violence dans ce texte.

Army = Jeremy Ferrari x Arnaud Tsamère (humoristes)

C’est fou comme les rues d’Avignon peuvent être vide la nuit… C’était l’été pourtant mais il était déjà vingt-trois heures trente quand Jérémy Ferrari et moi-même rentrâmes chez lui. On discutait tranquillement, à une certaine distance… Jérém’ n’était pas quelqu’un de vraiment tactile, mais je l’étais. Il n’aimait pas montrer son affection en public, mais ça ne me dérangeait pas. On était définitivement les opposés. Aussi, il n’était pas vraiment peureux mais je l’étais… Et comme nous étions en train de marcher en pleine nuit dans les rues vides de la ville où seuls nos pas et nos voix résonnaient, je ressentis une angoisse. Elle me prit la gorge. Déjà je commençais à moins parler, je tentais de me rapprocher de lui, puis finalement je glissais ma main dans la sienne. Il leva les yeux vers moi pour s’indigner mais en voyant mon visage baissé et en sentant ma main serrer d’une force herculéenne la sienne, il se résigna. Il marqua cependant une pause, un silence interminable pour moi.
« Continue de parler… lui demandais-je. S’il te plaît… »
Il reprit alors ce qu’il était en train de dire mais je voyais bien qu’il était perturbé par ce contact peu platonique… Notre relation ne datait pas, c’était encore neuf pour lui comme pour moi, mais ce soir-là, tandis que mes angoisses remontaient, j’avais besoin de son contact…
Alors que nous arrivâmes dans une ruelle, nous croisions deux hommes de taille moyenne mais larges, les muscles saillants sous leurs survêtements. En nous voyant, ils s’exclamèrent assez fort pour être sûr qu’on les entende :
« Putain, encore des pd !
-Mais ces tarlouzes sont partout… »
Je me raidis net, mon petit ami le sentit. Me tournant vers les deux hommes, je leur lançai un ‘’pardon ?!’’ spontané. Dès qu’il sortit de ma bouche, je m’en voulus et lançai un regard paniqué vers Jérém’ qui se mordait la lèvre. Il ne semblait pas m’en vouloir à ce moment là, il avait plutôt l’air apeuré, ce qui est assez rare de sa part. Les deux hommes revinrent sur leur pas.
« Et en plus de ça ils sont sourds… se moqua le premier.
-On a dit ‘’putain, encore des pd !’’ répéta le second.
-‘’Mais ces tarlouzes sont partout…’’ sourit-il largement. Ça va aller ou tu veux qu’on répète encore ? Ça f’rait assez masochiste, non ?
-‘’Oh oui insulte moi !’’ imita le plus grand en prenant une voix aigu, féminine, et en gesticulant de manière bizarre… »
Ce fut autour de Jérémy de se raidir. Et ce n’était pas de peur comme moi mais de colère.
« Mais vous êtes complètement con, c’est pas possible ! s’enragea-t-il sans réfléchir. »
Ce fut à cet instant précis que je compris que la situation avait dégénéré. Je voyais tout mais je n’arrivais pas à bouger, à intervenir pour calmer le jeu…
« Elle veut se battre la tantouze ? menaça le plus petit en faisant craquer ses poings de manière très cliché.
-S’il n’y a que ça pour fermer vos gueules d’enculés… répliqua Jérémy. »
Je le pris par le bras sans pouvoir parler. Il me repoussa d’un geste de la main.
« Bah alors il a peur le p’tit pd ? se moqua de nouveau l’un en s’approchant. »
Je reculais, retenant ma respiration. La peur me consumait, je tremblais comme une feuille, une boule enflait dans ma gorge, j’avais juste envie de courir mais mes jambes étaient soudainement molles.
« Ne le touchez pas ! entendis-je derrière l’homme qui me menaçait. »
C’était la voix de mon copain, froide, dure. À chaque instant il pouvait exploser…
« Il veut pas qu’on touche à sa donzelle dis donc ! rit l’autre. »
Mais son ami continuait d’approcher. Quand il attrapa mon poignet, Jérémy lui sauta dessus et lui fit une clé de bras par réflexe. L’homme me lâcha alors… Un combat s’engagea entre Jérém’ et nos deux agresseurs. Je ne pus le suivre car je voyais flou et n’arrivais plus à penser correctement. J’avais juste peur, c’était tout ce dont je me rappelais, la peur. Je paniquais et culpabilisais à la fois…
Cependant, je remarquais que mon petit ami était immobilisé au sol par l’un des gars qui demanda clairement à l’autre de ‘’s’occuper de moi’’. Je reculais encore mais il me poussa, me faisant tomber à la renverse. Ma tête heurta le macadam en un choc sonore…
« ARNAUD ! hurla Jérémy. »
Pris d’une force soudaine, il se débarrassa de son bourreau et s’attaqua au second. Quand nos agresseurs se retrouvèrent assommé au sol, mon petit ami s’approcha et m’aida à me relever.
Je ne me souvenais plus de la fin du trajet, c’était le noir total… Le choc certainement… Mon dernier souvenir remonte à mon réveil, deux heures plus tard, chez Jérémy. La lumière de sa chambre m’éblouit mais je m’y habituais rapidement. Je l’entendis revenir. En me voyant éveillé, il eut une exclamation soulagée et vint s’asseoir sur le matelas à côté de moi. Un rire nerveux le secoua.
« Quoi ? m’interrogeai-je.
-Désolé mais tes cheveux plaqués comme ça c’est horrible… me répondit-il en pouffant toujours. »
Je touchai mon crâne et sentit des bandages tout autour, comprenant alors.
« Ça va ? me demanda-t-il après s’être calmé.
-J’ai quand même eu des nuits meilleures, fis-je en haussant les épaules. »
Un court silence s’installa durant lequel j’en profitais pour détailler mon sauveur de ce soir. Il avait l’œil droit au beurre noir, un pansement sur l’arcade, la joue gauche bleue et violette, son nez avait dû saigner et sa lèvre inférieure était coupée en son milieu. Je me mordis la lèvre.
« Désolé, soufflai-je finalement.
-Désolé pour quoi ? questionna-t-il d’un air amusé. »
Il n’était pas blessant, il était sincèrement amusé par mes excuses.
« Bah tout ça c’est de ma faute quoi ! Si je ne t’avais pas tenu la main, si j’avais fermé ma gueule ou si j’étais intervenu, ça serait pas arrivé… On aurait continué à marcher et tu te serais pas retrouvé à jouer l’infirmier… »
Il ne me répondit pas tout de suite, préférant m’embrasser. Je ne savais pas si c’était pour que j’arrête de parler ou pour calmer ma culpabilité – ou les deux – mais ça restait très plaisant.
« C’est pas de ta faute Arnaud, c’est plutôt de la faute de ces cons, me rassura-t-il d’une douceur étrange venant de sa part. Ne te fais pas de mal pour ça, tu vas bien et c’est tout ce qui compte. »
J’écarquillai les yeux face à tant de tendresse de la part de Jérémy Ferrari.
« Qu’est-ce que tu nous fais là… fis-je, subjugué. »
Il s’assit sur mon bassin et m’embrassa encore.
« J’ai juste eu peur. »
Il n’avait aucun sourire aux lèvres, aucune lueur d’humour dans le regard, seulement de la sincérité et ça me troublait.
« Vraiment ? ris-je nerveusement.
-Oui… avoua-t-il sans rire. Quand tu es tombé, quand j’ai entendu le bruit qu’a fait ta tête sur le sol, j’ai cru que c’était la fin en fait… Ça avait claqué si fort ! Alors, oui, j’ai eu peur, parce que je t’aime et je tiens quand même à toi même si je ne le montre pas tout le temps ni ne te le dis…
-Wow, murmurai-je en extase. Trop de sincérité d’un coup là !
-Tais-toi, idiot, rit-il finalement. »
Ses lèvres se posèrent encore sur les miennes. Il s’allongea ensuite à côté de moi et ouvrit les bras. Je m’y blottis rapidement. Mon petit ami retira les bandages qui enserraient ma tête et les jeta à côté de lui. Ses doigts caressèrent alors mes cheveux humides de sang à l’arrière de mon crâne et les laissa divaguer doucement. Mes yeux se fermèrent, m’abandonnant à la douceur de ses gestes peu habituels. Il était temps de se reposer après cette soirée plutôt intense, après cette agression…

L'inspiration me vient d'une anecdote que Jeremy Ferrari raconte dans plusieurs interviews comme celle donnée avec Arnaud Tsamère dans La nuit nous appartient, ancienne émission présentée par Mustafa El Atrassi (j'espère ne pas écorcher le nom de ce monsieur sympathique) ou encore celle donnée à Linternaute où il a même déclaré "Si [Arnaud et moi] étions homosexuels, on serait en couple'' (ça suffit au ship je pense). J'ai repensé l'anecdote à ma manière.
J'espère que ça vous a plu et j'espère aussi que vous avez passé une bonne rentrée à celleux qui l'ont déjà eu (comme moi) et bonne rentrée à celleux pour qui ce n'est pas encore fait !

Recueil de textes gaysOù les histoires vivent. Découvrez maintenant