Recueil de textes gays

[Matoine] Après Doctor Who

« Sérieusement ? Tu n'as jamais vu Doctor who ? Mmh... C'est une erreur que nous allons réparer ! S'exclama Antoine

-Nous ? S'étonna vis-à-vis.

-Ça ne me déplairait pas de revoir. Alors ! Par quelle saison veux-tu commencer ? Demanda le chevelu en regardant dans son étagère à DVD.

-Bah... La première ? Proposa Mathieu. »

Sa remarque fit rire le fan.

« Tu es sûr ?

-Oui. C'est logique de commencer par la première saison enfin...

-Tu l'auras voulu. »

L'homme aux yeux bruns attrapa le DVD de la saison dès qu'il l'eût trouvée et invita son invité à s'asseoir sur son canapé. Il inséra le DVD dans son lecteur et mis le film en route, rejoignant le petit homme sur le sofa. Ils prirent les pizzas qui leur avait été livrées quelques minutes plus tôt et les mangèrent tout en commençant les épisodes. Lorsque Mathieu se mit à chantonner « Toxic » de Britney Spears -qui passait dans le second épisode-, son acolyte se tourna vers lui, les yeux grands ouverts.

« T'es sérieux ?

-Quoi ? Demanda l'intéressé.

-Tu connais les paroles de Toxic ??

-Hum... bah... Ouais. Et alors ?

-C'est étonnant... de ta part.

-Je t'étonnerai toujours je crois. Trois ans après, tu ne me connais toujours pas, ricana le plus vieux avant de se remettre à chanter.

À la moitié de la saison (qui totalise quatorze épisodes), la nourriture était déjà finie et le second pack de bière entamé.

« C'est... commença le châtain entre deux épisodes.

-Merdique ? Finit son ami.

-... Ouais... Un peu, je m'attendais à mieux.

-C'est que la première saison, hein... Après c'est bien mieux ! C'est toi qui a voulu en plus ! Donc râle pas. On continue ?

-Ouais... »

Ils enchaînèrent ainsi les sept derniers épisodes.

La saison se finit et trois heures (du matin) sonna.

« Trop tard pour rentrer, soupira Mathieu en regardant l'heure.

-Effectivement, acquiesça Antoine en l'imitant. Tu prends ma chambre ?

-Hein ?

-Pour dormir, tu prends ma chambre et je prends le canapé ?

-Mmh... J'ai plutôt une autre idée... lui répondit le présentateur de SLG en se penchant sur lui. »

Tous deux avaient leur alcoolémie élevée et ne contrôlaient pas grand chose. Aussi, quand Mathieu posa ses lèvres sur celles de son meilleur ami, celui-ci se laissa faire et le rendit même, appréciant les sensations que ça lui procurait.

Sans savoir vraiment comment ils étaient arrivés là ni même comment ils ont fait pour ne pas tomber ou casser quelque chose, ils se retrouvèrent dans la chambre du plus grand, déjà à moitié nu. Les vêtements continuèrent de valdinguer et aucun éclair de lucidité ne semblait stopper ou au moins ralentir leurs préliminaires. Une nuit agitée semblait les attendre et ils s'y jetaient sans réticence.

Ils étaient nus, leurs peaux glissaient sensuellement, leurs bouches se cherchaient ou partaient à l'assaut du corps de l'autre, le goûtant et dévorant avec gourmandise. Les gémissements, les cris et les râles de plaisir s'harmonisaient durant cette nuit bien pour courte pour les deux jeunes hommes. Ils finirent par s'endormir, luisant de sueur, enlacés.

Le lendemain, le réveil fut difficile. Antoine, qui s'était réveillé en premier, s'était extirpé des bras de son amant d'un soir -ou plus- en se remémorant la soirée avec un sourire. Il alla dans sa cuisine, prit un cachet pour son mal de tête de plus en plus douloureux et en prépara un pour celui encore endormi.

Les minutes passèrent, puis une heure. Le brun décida d'aller réveiller lui même son ''ami'' qui ne se souvenait pas de grand chose. Ils descendirent et le maître de maison donna l'aspirine à son invité qui le prit en le remercier. Une fois le cachet avalé, il regarda l'homme aux yeux marrons.

« On a fait quoi, cette nuit ? Lui demanda-t-il d'une voix enrouée. »

Le regard de reproches posé sur le cadet le mettait mal à l'aise. Il baissa les yeux comme un enfant ayant fait une bêtise. Sauf que ce n'était plus un enfant et que cette bêtise n'était pas négligeable.

« Bordel ! S'exclama Mathieu alors que sa voix s'éteignit pour ne devenir qu'un murmure. »

Il toussa un moment sous les yeux tristes du chevelu.

Un long moment de silence s'écoula avant que l'aîné ne daigne le briser.

« Il faut qu'on en parle Antoine. On va pas rester comme ça... dans le doute.

-Le doute de quoi ?

-De nos sentiments.

-Je n'ai aucuns doutes là-dessus, Math'. Je ne l'ai jamais vraiment caché et si tu ne l'as pas vu, c'est ton problème, je n'allais pas t'en parler. »

Le susnommé leva la tête vers lui, ébahi. Indirectement, son meilleur ami venait de lui faire sa déclaration. Et le châtain n'en revenait pas. Bien que ses amis avaient déjà voulu le mettre en garde sur la très visible affection du plus grand à son égard, il n'avait pas voulu les croire, mais il aurait bien dû...

Ne recevant aucune réponse, positive ou négative, le plus jeune soupira et passa juste à côté de son amour secret pour monter dans sa chambre mais il fut finalement intercepté à mi-chemin par l'homme aux yeux bleus océans.

« Attends ! S'écria-t-il de sa voix toujours rocailleuse si bien qu'il semblait qu'il imite le Patron. Tu... Tu me dis ça comme ça et.. wow... Je m'y attendais pas vraiment. »

Il ferma les yeux comme s'il se remémorait la folle nuit qu'ils avaient passé, et ce devait bien être ça car il les rouvrit bientôt, une lueur de détermination dans son regard. Il grimpa une marche de plus que Antoine pour pouvoir être à sa hauteur et prit son visage dans ses mains.

« Je t'aime, prononça-t-il simplement. »

Et il l'embrassa avec une passion et une langueur non-dissimulée qui ravit le cadet.

« Pardonne ma surprise, Antoine, s'excusa Mathieu pour son moment d'absence il y a quelques minutes. »

Et les deux amants s'embrassèrent de plus belle, plus tendrement encore que tous autres baisers qu'ils avaient déjà échangé.

« Et vive Doctor Who. »