J'ai eu l'idée d'écrire ce texte à force d'écouter la reprise de Garnier et Sentou (duo d'humoristes) au FIEALD de L'homme pressé de Noir Désir. Parce que faut dire que Sentou l'interprète vachement bien :0
Cyril : Garnier
Guillaume : SentouDu haut de sa tour de verre et d'acier, Guillaume voit tout, contrôle tout. Il est certainement le plus grand homme d'affaire au monde. Numéro un dans l'immobilier, les émissions télé, le multimédia, le textile, la nourriture et à peu près tous les domaines qui rapportent de l'argent aussi bien au rang national qu'international. Il est la société de consommation dans tout ce qu'elle a de plus vicieux, pervers, égoïste, avare et inhumaine. Il a vendu son cœur pour obtenir la richesse et le pouvoir ultime. Il est le régent des banques, de l'économie mondiale, de toute entreprise et de toute nation. Il est omniprésent, il guette, partout, tout le temps. Il est devenu l'omniscient de l'omniscience jusqu'à en oublier ce qu'il était pour incarner ce qu'il y a de plus détestable. Il jette ses productions aux yeux affamés de ceux, trop nombreux, qui l'acclament. Il détient une influence colossale qu'il est le seul à gérer.
Seulement, à en oublier ses principes, ce qu'il était, il en a oublié comment aimer, apprécier les gens. Les rouages de ses activités se sont resserrés autour de lui et ont fini par étouffer toute sa bonté et sa raison. Il a beau avoir huit milliards d'hommes à ses pieds, fréquenter les plus belles femmes du monde, il reste seul. Et un ordinateur sur un bureau de verre ne peut rien y changer.
Ce qui peut en changer, cependant, c'est son meilleur ami d'enfance, Cyril. Il a tout vu de lui et est le seul à avoir décidé de rester auprès de lui quand il s'est transformé en ce monstre avide d'argent. Il a tout connu et a la naïveté de pouvoir changer le cours actuel des choses. Il sert entre autre d'assistant et de collaborateur à Guillaume. Il ne fait pas que lui apporter le café, il le prévient aussi de chaque changement qui ne viendrait pas à l'oreille de l'homme d'affaire. Mais il ne prend aucune décisions et n'influence en rien. Ce que Cyril déplore le plus, c'est que son meilleur ami, s'il peut continuer à l'appeler ainsi, ne parle plus à personne, pas même à lui. Il s'enferme dans sa folie du profit immédiat. À part pour donner ses ordres et pour ses nombreux rendez-vous d'affaire, il ne dit rien, ne se confie pas sur ses craintes, n'exprime plus ses joies. Il n'est devenu qu'une machine qui exploite pour produire du fric.
Mais Cyril est observateur, il connaît Guillaume par cœur et, partageant tout son temps avec lui, il a eu le temps de cerner ce qu'il était devenu. Il a remarqué sa décontenance quand on lui refuse quelque chose. Il a remarqué son regard vide quand on lui parlait de sentiments. Il a remarqué aussi de quel éclat brillait ses yeux quand on lui parlait d'argent. Il sait qu'il faut un déclic pour faire revenir le véritable Guillaume. Et il doit se dépêcher car déjà son ami se meurt dans la spirale de l'argent. Il s'est mis à boire, il l'a vu, un soir, s'enfiler une bouteille de vin à lui seul. Il devient déplorable, de moins en moins assuré et convaincant. Et si le jeune homme ne fait rien, son ami se retrouvera bientôt avec du plomb dans la cervelle. Il a beau être au sommet depuis longtemps, la chute est imminente, Cyril le sent. Il doit intervenir dans un avenir proche.
Cet avenir proche arrive plus vite que prévu. Guillaume a annulé tous ses rendez-vous de la journée sur un coup de tête, il a commandé une bouteille de rouge et il a demandé qu'on le laisse tranquille. Cyril décide de lui apporter sa commande, profitant de l'opportunité.
« Guillaume ? appelle-t-il en entrant dans le vaste bureau, bouteille à la main. »
Le susnommé se trouve face à la grande fenêtre lui donnant une vue imprenable sur la ville. Il se retourne en entendant son prénom qu'il n'a pas entendu depuis longtemps. C'est vrai qu'il a plutôt l'habitude qu'on l'appelle Monsieur Sentou, mais son meilleur ami avait décidé dès le début de ne pas se plier à cette règle.
« Ah, tu as le vin ! s'exclame l'interpelé en prenant la bouteille des mains de son ami. »
Ce dernier ne la lâche pas cependant.
« Il faut qu'on parle, explique Cyril en réponse à la question muette de l'homme d'affaire. »
Ils se regardent dans les yeux.
« De quoi veux-tu qu'on parle ? demande Guillaume d'un air désinvolte. Il y a un problème ?
-Oui, c'est même un gros problème. Il faut que tu arrêtes, lance son ami d'enfance du tac-au-tac.
-Arrêter quoi ? fais mine de ne pas comprendre le plus petit. »
Cyril soupire, s'assoit et invite l'autre à faire de même mais ce dernier n'en fait rien, trop nerveux pour se poser. Il passe sa main dans ses cheveux, triture sa cravate, les boutons de sa veste. L'angoisse et le stress l'empêche de rester calme.
« Il faut que tu arrêtes tes activités, reprend son collaborateur cette stupide course à l'argent, aux records d'audience, à la montée dans les sondages, à être le plus riche, le plus fort, le plus beau, t'as pas besoin de tout ça...
-Mais t'es qui pour le dire ça ? s'énerve l'autre.
-Ton ancien meilleur ami, déclare Cyril en se levant. Et j'en ai marre de te voir enfermer dans ce foutu bureau toute la journée, j'en ai marre d'être celui qui t'apporte le café alors qu'avant j'étais celui qui partageais tout avec toi. J'ai dis que je te soutiendrai dans ce que tu entreprendras mais là c'est trop. Je peux pas supporter de te voir te tuer à petit feu, je peux pas supporter que tu me traites comme la dernière des merdes, et que tu traites les autres de la même manière alors que tu étais parmi les plus généreux et gentils que je connaissais. J'en ai ras-le-cul de te voir baiser à tout va pour te prouver que t'es encore capable de ressentir des émotions. Toi et moi savons que c'est faux, t'es plus qu'une machine. Pire, t'es qu'un pantin.
-Moi un pantin ? relève l'homme de pouvoir. Moi je suis un pantin ? Je suis le roi des rois, moi ! Je contrôle tout ce qui passe à la télé, tout ce que les gens achètent, consomment. Je suis l'économie. Je vois tout, je connais tout de tout le monde. Je suis l'omniscient de l'omniscience, plus puissant que n'importe quel dieu de n'importe quelle religion débile. Big Brother n'est rien face à moi. Le peuple est un pantin, tu es un pantin. Mais moi, tu sais ce que je suis ? L'homme le plus puissant de la terre, je suis une comète humaine universelle, j'ai tout le monde à mes pieds, toi y compris. Tu es jaloux, peut être, que je fréquente tant de femmes ? Ne fais pas le surpris, je sais tout. Je sais que je ne te laisse pas indifférent. Ça reste flatteur de voir qu'on plaît mais je n'avais pas besoin de toi pour le savoir. Comme je n'ai pas besoin de toi pour partager quoi que ce soit. Je n'ai rien à partager. Tout ce que j'ai, je l'ai gagné en travaillant. Mon argent, c'est grâce à mon intelligence. Mon pouvoir, c'est grâce à tout ce que j'ai entrepris depuis le début, tout ce que j'ai bâti de mes mains. Toutes les putes du monde, c'est grâce à mon charme, je suis quand même un peu déçu que tu en fasses parti. Si tu trouves qu'avoir réussis dans la vie c'est être une machine, tu es le plus misérable des êtres vivants. »
Guillaume continue cette joute verbale à sens unique, Cyril encaisse chaque coup avec une attention certaine à chaque détail de ce discours.
« Peut être que si je te traite comme la dernière des merdes, c'est que, dans le fond, tu l'es vraiment non ? C'est toi qui n'a pas voulu, si je me souviens bien, me suivre dans mes actions. Tu aurais pu partager le pouvoir et la fortune avec moi.
-J'ai choisi de rester un homme, c'est mal ? demande réthoriquement Cyril.
-C'est complètement con surtout, insulte gratuitement l'homme d'affaire.
-Écoute, ta crise de mégalomanie et d'égocentrisme commence vraiment à me pomper l'air, d'emporte son assistant. Merde, je te reconnais plus Guillaume !
-Parce que les gens évoluent Cyril, fait remarquer le susnommé. Enfin, pas tous...
-Mais réveille toi merde ! hurle le plus grand. »
La claque résonne sur la joue de Guillaume. Il tâte sa joue, perdu.
« T'es pas un dieu, ni un roi, ni même une comète et t'as rien réussi si tu as bâti tout ce que tu as sans personne. Tu es seul, ça fait des années, et tu ne t'en rends même pas compte ! Tout le monde t'as quitté, y'a que moi qui suis resté. Et oui, c'est parce que je t'aime. Mais ça fait des années que je t'aime, avant même que toute cette folie commence ! Alors viens pas faire le mec qui voit tout, qui sait tout, alors que t'as mis des lustres à te rendre compte que ton meilleur pote t'aime ! Et avoir des sentiments pour toi ne fais pas de moi une pute. Puis contrairement aux autres, je sais ce que tu vaux derrière cet air de connard prétentieux et j'en veux pas qu'à ta bite ! Si t'es trop idiot pour comprendre de simples choses. Le pognon t'as rendu con ! Le pouvoir prétentieux ! Mais je sais que t'es pas comme ça putain... Je te vois, tu sais. Parce que même si t'es devenu un véritable enculé, je fais attention à toi. Si tu continues, tu cours droit dans le mur. Tu bois trop, tu fumes trop, tu ne manges ni ne dors plus. Mépriser les gens ne peut pas te faire vivre. Les sentiments et les émotions oui. »
Guillaume reste immobile, sonné. Le regard perdu dans le vide, il ne cligne même plus des yeux. Finalement, il se laisse tomber sur le canapé.
« Mais qu'est-ce que je ferai si je tombais dans l'oubli ? questionne-t-il, brisant sa carapace pour parler de ses inquiétudes. Je sais que ces merdes me tuent. Je sais que j'en sortirai pas indemne. Et ça me fait terriblement peur, Cyril. Je flippe bordel... C'est pour ça, ce numéro de ''connard prétentieux'' comme tu dis. »
Au tour de Cyril d'être sonné. Il ne pensait pas que son ami se rendrait si vite... Mais il ne dit rien pour l'instant, laissant l'autre vider son sac.
« Maintenant que j'ai fait tout ça, reprend Guillaume, que je ne me suis intéressé qu'à la richesse et le pouvoir pendant des années, maintenant que mon empire est bâti, comment je pourrais me retirer sans rien dire et reprendre comme si de rien n'était ? Tout le monde me connaît, même si je me retire de mes activités j'aurai toujours une caméra braquée sur moi pour satisfaire le besoin de voyeurisme des gens ! Enfin, question voyeurisme, je peux parler, je sais...
-Il se pourrait que... je sais pas moi... Tu disparaisses mystérieusement avec ton associé ? propose ledit associé, un sourire en coin. »
Le silence règne pendant quelques secondes. Le puissant homme d'affaire semble réfléchir.
« On irait où ? demande-t-il finalement.
-On trouvera bien, le rassure son ami en se rapprochant de lui, posant sa main sur la sienne. S'il le faut, on vivra sur la route. »
Leurs regards se croisent longuement.
« On jouera de la musique, continue Cyril, on ira surfer sur les côtes de n'importe quel pays, on pourra faire ce qu'on veut ! »
Un sourire qui avait trop longtemps disparu étire finalement les lèvres de Guillaume. D'un geste pressé mais calculé, il passe ses bras autour du cou de son homologue et l'embrasse. Il suffit parfois d'un déclic pour retrouver la vraie vie.Je trouve la fin plutôt cliché mais jle trouve pas mal.
J'espère qu'il vous a plu ❤
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Recueil de textes gays
ФанфикPleins de petits textes yaoi cutes sur les couples de youtubers tels que l'unstiteuf, le zerano, l'aynet, le brigrim, le terraink... Les personnages utilisés ne m'appartiennent pas !