Je m'étire, me lève et me dirige vers la cuisine. Je ne sais même plus comment j'ai fait pour rejoindre mon lit. Je me souviens simplement du bras de Bry autour de mes épaules devant chez moi. D'ailleurs ce dernier est toujours chez moi, allongé dans le canapé, un plaid sur les épaules et mon coussin sous la tête. Il dort comme un gamin. Je fronce les sourcils : d'habitude, il pionce avec moi. Je secoue la tête et lance la cafetière. Je l'entends remuer dans le salon et son visage apparaît par dessus le dossier.
- Fais moi un café aussi...
Puis il se rallonge en soufflant bruyamment. Il n'est vraiment pas du matin. Je lance deux cafés quand l'eau est chaude et Bryan décide de se lever, la couverture enroulée autour des épaules et les cheveux en bataille. Je souris puis lui tourne le dos pour attraper des viennoiseries pour déjeuner. Je meurs de faim.
Deux bras s'enroulent alors autour de mes hanches et Bryan glisse son visage dans mon cou. Putain, ce qu'il est collant. Je pensais qu'avec l'âge ça lui passerait mais non, il est toujours aussi tactile. Je grogne mais son étreinte se resserre. Il est chiant. Néanmoins, je suis content, c'est rassurant de voir qu'en effet, il ne change pas, qu'il se comporte de la même manière avec moi. Jusqu'à ce qu'il ouvre la bouche.
- Faut que je me magne, Emilie veut qu'on aille se promener avant d'aller manger au resto.
Je me crispe. Bordel. Il attrape la tasse devant moi, dépose un baiser sur ma joue en me remerciant et part s'asseoir sur une chaise en volant au passage un sachet de croissants. Mains plaqués contre le plan de travail, j'inspire tranquillement. J'ai cru pendant une seconde qu'on allait passer la journée ensemble, comme avant, à déconner, inventer une vie de merde aux héros des films, à se chamailler pour les clopes et à rire. Je pensais pouvoir retrouver mon meilleur pote. Mais non, toujours pas.
- Ça va mec ?, demande Bryan, la bouche pleine et je hoche simplement la tête.
Je n'arrive pas à parler, je l'ai en travers de la gorge la Emilie. J'attrape ma tasse et l'avale rapidement. Chaud ou froid, je ne fais pas la différence et la brûlure dans ma gorge disparaît vite. Avec un sourire pour Bryan qui fronce les sourcils, je me dirige dans ma chambre pour me changer. Je vais aller me défouler, bouger, peut-être même rejoindre Tom au club de boxe. Antho y sera aussi et il me remontera le moral. Il est fort pour ça avec les conneries qu'il sort à tout bout de champs. Je caresse le chaton qui se glisse entre mes jambes en miaulant et Bryan l'appelle dans la cuisine, sûrement pour le nourrir. Tant mieux. J'attrape deux fringues, file sous la douche et ressort de celle-ci, une serviette autour des hanches. J'en attrape une seconde pour sécher mes cheveux puis mon visage et ensuite le haut de mon torse. Mon ventre se tord et je grimace. Je n'ai pas mangé et par conséquent, j'ai toujours faim. Faut que je pense à prendre un truc avant de rejoindre les gars.
- Matt ?
- Salle de bain, je réponds et Bryan entre dans la seconde qui suit.
- Je squatte ta douche hein.
- Vas-y, fais comme chez toi, je marmonne en roulant de yeux.
Il me sourit et se déshabille rapidement avant de se glisser sous l'eau chaude. Je secoue la tête, il est désespérant. Depuis le temps qu'on se connait, on s'est déjà vu à poil un bon nombre de fois donc ce n'est plus vraiment gênant. Mais quand-même, un minimum de pudeur serait une bonne chose. Avec un sourire, j'enfile mon caleçon et termine de sécher mes cheveux. Bryan sort au même moment : il ne traîne jamais sous la douche. Il attrape une serviette et se sèche à son tour en deux secondes puis enfile un caleçon. Mon caleçon. Je fronce les sourcils et me tourne vers lui, aussi peu vêtu.

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Forgiveness
General FictionÀ 25 ans, Matt et Bryan ont pris des voies différentes. L'un vit seul mais gagne bien sa vie. Quant à l'autre, il a une fille, une femme et travaille. Leur vie respective les éloigne mais leur amitié est trop forte pour qu'ils s'abandonnent. Jusqu'à...