Partie 7

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- Toujours mercredi soir.

- Je t'amènerai demain matin, sourit Tom en m'enlaçant rapidement devant la porte de chez moi. 

Je hoche la tête, le remercie et il part avec un dernier signe de la main. Je me masse la nuque en rentrant et referme la porte d'un coup de pied. Depuis que Tom m'a ramené, je n'ai pas pu me poser. Il a passé la journée avec moi, on a mangé ici et on a parlé de nos années lycées, de toutes ses conneries qu'on a enchaîné avec des rires, des peurs et des souvenirs en folie. On a aussi parlé de Bryan et Emilie. Une seule conclusion de tirée : Emilie est une connasse. Non, ça, c'est ce que j'aimerai qu'on me dise. Mais personne ne l'a fait, encore moins Tom qui reste sur son idée principale : Emilie est sa meilleure amie. Je soupire et caresse la petite boule rousse qui se fait les griffes sur l'arbre à chat dans la cuisine. Faut que je pense à le changer de place ce truc de merde. Ça me pourrie la salle. Je grogne et m'étire pour ensuite me remettre à ranger la cuisine. Il est vingt-et-une heures passées, Antho n'a toujours pas appelé et je ne pense pas que ça sera le cas. Ses journées l'épuisent. Je lui envoie quand-même en rapide message pour lui dire qu'il doit se reposer et qu'on parlera de vendredi de ce qu'il voulait me dire. Sa réponse vient rapidement et il me remercie.

Quand enfin j'ai terminé de ranger le bazar qu'on a foutu avec Tom en cuisinant, je pars prendre une douche rapide. J'ai mal au crâne, aux mains et je suis fatigué. Alors plus vite, je sors de la douche, plus vite je vais dormir. Une fois séché, j'enfile un boxer, un débardeur et retourne dans la cuisine. J'attrape Muesli, embrasse sa petite tête, récupère mon téléphone puis me dirige vers ma chambre en éteignant toutes les lumières. Faut que j'aille dormir, je n'arrive même pas à garder les yeux ouverts. Je dépose la boule de poil dans mon lit, file sous les couvertures et Muesli s'y faufile à son tour, se roulant en boule au creux de me jambes. J'éclate de rire quand sa langue lèche ma cuisse et je frotte son crâne. J'adore ce matou. Je me tourne sur le côté, me place au milieu du lit par habitude et vérifie que je n'ai pas reçu de messages. Aucun. Parfait. Ironie... 

Je soupire, le repose et ferme les yeux. Faut que je dorme. Cette journée va devenir sans fin sinon. 

Mais quelques heures plus tard, c'est une masse sur mon corps qui me réveille brutalement. Je me fige et d'un bond, me redresse, hurlant à pleins poumons. Les mains tapant le mur au dessus de ma tête de lit, je finis par appuyer sur l'interrupteur et je me brûle les rétines. Mais la douleur passe vite et, le coeur battant à tout rompre, je tombe sur le visage complètement défait de Bryan.

Bryan. Putain ! Mes mains attrapent violemment ses épaules alors que je le secoue comme un prunier, lui hurlant au visage de m'expliquer pourquoi il m'a fait une telle peur.

- Tu ne répondais pas à tes messages !, il tente mais je crie plus fort, toujours sous le choc. Matt, arrête !

- Mais t'es malade ! J'ai eu telle...

- Matt, stop !, il hurle en encadrant mon visage de ses mains et je me stoppe net. Détends-toi, c'est juste moi...

- Mais... Mais qu'est-ce que tu fous là ?, je le repousse durement et recule à l'autre bout du lit.

- Je te l'ai dit, je t'ai envoyé des messages et tu répondais pas alors je suis passé... Et quand j'ai vu que la porte n'était pas fermée à clef, je me suis inquiété, tu fermes toujours derrière toi, il me reproche en me fusillant du regard.

- Je n'y ai pas pensé, j'étais fatigué, je grogne en lui renvoyant son regard. Et je le suis encore alors dégage, j'ai besoin de dormir. Tu n'as...

- S'il te plait Matt, me coupe-t-il et je me crispe. Je... Je suis désolé pour ce matin, je n'aurai pas dû.

- En effet. Mais c'est fait et c'est comme ça. Maintenant, vire de là, je marmonne en détournant le regard.

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