Forgiveness

Partie 6

Je n'ai pas autant ri depuis plusieurs mois. Le fou rire qui nous empêche de respirer, de parler, de répondre, de se concentrer. Celui qui nous tord les boyaux, nous explosent les joues et nous fait passer pour un fou. Ça faisait un bail que ça ne m'était pas arrivé de me taper une telle barre non..

Mais l'histoire de Lorian est à se tordre. Aly en pleure même. Personnellement, je suis écroulé contre une bagnole, un bras autour du torse et je me marre. Purement et simplement sous le nez de notre collègue qui boude. En même temps, quelle idée il a eu !

- Putain, arrêtez de vous marrer les gars, grogne-t-il encore et Aly redouble sa crise de larmes.

Pour ma part, j'essaye de reprendre mon souffle mais à chaque fois que mon regard se pose sur Lorian, je repars et rien n'arrive à me stopper. C'est tellement énorme !

- Mais tu es tellement con !, hurle Aly, toujours en riant comme une demeurée. J'avais jamais vu ça !

- Non mais ça va ! Qu'est-ce que tu voulais que je pense aussi devant son message ! J'ai cru que c'était la meilleure idée, crie Lorian pour se défendre mais ça ne marche pas, au contraire, on explose de rire encore plus fort. Mais arrêtez de vous foutre de moi !

- Mais mec, je tente puis rie un peu plus avant de reprendre mon souffle une courte seconde, on fait pas ça pour une nana !

Aly finit par tomber au sol, les joues rouges et les larmes qui dévalent sur ces dernières. Elle n'en peut décidément plus. Mais des cas comme Lorian, on n'en croise pas tous les jours alors évidemment, quand ça arrive, il est difficile de s'arrêter de rigoler.

C'est finalement l'arrivé du patron qui nous calme. Son sérieux me coupe dans mon élan d'en rajouter une couche et je me redresse rapidement, séchant les séquelles de mon fou rire sur mon visage. Aly, elle, n'arrive pas à se reprendre, elle se marre en se roulant au sol. Seel, le directeur, lui jette un regard furtif puis le pose sur le jeune métisse.  Et le vague sourire qui naît sur ses lèvres me donne envie de repartir dans un fou rire bien plus important. J'enfonce mes dents dans ma lèvre rapidement tandis que Lorian nous fusille de ses iris.

- Pas un mot, siffle-t-il à l'attention de notre supérieur qui hoche la tête, son rictus grandissant.

- D'accord, lâche-t-il puis il se tourne vers moi. Bon, je passais simplement prendre des nouvelles avant d'aller aux bureaux pour régler des papiers avec l'agence qui veut s'allier avec nous. Et je vois que vous allez tous plutôt bien, pouffe-t-il en jetant un regard à la volée entre Lorian et Aly qui a fini par se calmer, toujours assise au sol.

- On s'en sort, du moins, on essaye, je marmonne, les dents serrés pour retenir un éclat de rire en regardant Lorian.

Ce dernier enfonce son poing dans mon épaule et je me marre alors que Seel secoue la tête et nous salue avant de repartir. J'aide Aly à se relever quand on réussit enfin à se détendre définitivement et chacun se dirige vers les vestiaires pour se changer. Une grosse demi-heure est passée depuis que nous sommes arrivés et nous n'avons toujours pas entamé le boulot. Heureusement que le mercredi, c'est cool. Puis hier, on ne s'est pas arrêté. Il faut dire que mon humeur massacrante les a retenu de venir me parler. 

- Je suis vraiment con sérieux, j'entends jurer Lorian derrière moi et je me retourne pour le découvrir devant l'unique miroir de la petite salle.

- Tu n'avais pas les idées claires, c'est certain, lance Aly en me faisant un clin d'oeil.

- Je t'emmerde beauté, il crache en levant son majeur dans notre direction.